Dédié aux opérateurs économiques nationaux, le Salon national inversé de la sous-traitance est un événement qui vise particulièrement à renforcer le tissu industriel, par la promotion et le développement de l’intégration industrielle et de la production nationale.
Organisée du 22 au 25 mai en cours, cette manifestation s’inscrit dans le cadre des mesures prises par le gouvernement visant la promotion, le développement et la protection de la production nationale, ainsi que la substitution de la production locale aux importations et l’accroissement de l’intégration industrielle nationale. Il est à indiquer que le SANIST est un salon inversé réservé exclusivement aux industriels et prestataires de services nationaux, n’acceptant aucune présence directe ou indirecte d’entreprises ou de fournisseurs étrangers ni en qualité d’exposant ni en qualité de visiteur. Les exposants sont les acheteurs et exposent leurs besoins en achats de produits, fournitures ou services. Les vendeurs viennent en visiteurs pour prendre connaissance des besoins des acheteurs et tenter d’y répondre selon des conditions techniques et commerciales qui se négocient entre les deux parties. Le besoin croissant des entreprises industrielles a conduit à une réelle prise de conscience et une volonté est exprimée par les pouvoirs publics pour encourager et promouvoir la sous-traitance. A cet effet, le gouvernement encourage ainsi ce genre d’initiative qui permet de répondre aux besoins des entreprises.
KALEM MOHAMED – DIRECTEUR DE L’ENTREPRISE NATIONALE DE CANALISATIONS (ENAC) : « Faire confiance et donner la chance à la main-d’œuvre algérienne »
Société pionnière dans la construction et pose de canalisations de transport d’hydrocarbures liquides et gazeux, l’ENAC dispose d’une expérience largement reconnue et d’une expertise avérée dans le domaine des études de construction des ouvrages du transport d´hydrocarbures. Elle compte à son actif plusieurs projets de grande envergure qui témoignent de la place et de la contribution de l’Entreprise dans le développement et l’essor du transport des hydrocarbures par canalisations. Parmi ses réalisations, 6 500 km de pose de pipelines tous diamètres confondus pour le compte des clients SONATRACH, NAFTAL et SONELGAZ. Rencontré en marge du salon, le directeur de cette filiale du groupe SONATRACH a dressé un bilan fort prometteur sur l’état d’avancement des projets de sous-traitance en Algérie. Concernant la place qu’occupe le domaine de la sous-traitance en Algérie, notre interlocuteur nous a expliqué qu’« aujourd’hui, les entreprises algériennes ont besoin de la sous-traitance, car cela fait partie de la vie économique. On doit donner la chance aux startups et les inclure dans le processus de développement. La réalisation d’un réseau de sous-traitant est primordiale, c’est pour cette raison d’ailleurs que l’Etat encourage l’investissement. Ce qui permettra à nos entreprises de se développer et progresser, selon des mécanismes de la stratégie globale de l’Etat. Un projet qui je pense nécessitera un certain temps, car il faudra que les entreprises algérienne, privées ou nationales, s’imprègnent de ces mécanismes et les concrétisent sur le terrain, notamment les responsables ». Au sujet des avantages portés à la sous-traitance, le responsable estime que le recours à cette stratégie permettra en premier lieu de créer des emplois, et contribuer ainsi à l’épanouissement socio-économique du pays. « Par le passé, les sous-traitants étaient généralement des étrangers, mais depuis un certain temps, l’Etat algérien veut donner la chance à la main-d’œuvre locale », a indiqué le cadre de l’ENAC.
« Des étudiants universitaires ont déjà créé leur propre entreprise »
Durant notre entretien avec Mr. Kalem, et compte tenu de l’incompréhension de bon nombre d’Algériens sur la réalité qui découle de toutes ces initiatives de l’Etat d’assurer une véritable émergence des PME et de leur contribution au développement économique du pays, il nous dira que « certes, beaucoup de citoyens sont sceptiques et pensent que les projets n’avancent pas, c’est compréhensible de leur part. Car si vous allez du côté des unités de production, des sites où il y a de grands projets en cours, vous vous apercevrez qu’effectivement, les producteurs industriels s’impliquent comme il se doit et travaillent d’arrache-pied. Il n’y a qu’à voir le nombre grandissant de startups qui participent et assistent actuellement aux foires et salons, pour s’apercevoir que les gens commencent vraiment à y croire. Il y a des étudiants qui ne sont pas encore diplômés, mais qui ont déjà créé leur propre entreprise. Il y a un grand changement dans la perception qu’ont les gens sur le développement de la sous-traitance en Algérie », ajoute l’intervenant. Poursuivant ses témoignages, le directeur de l’ENAC a souligné, entre autres, que la sous-traitance existe dans tous les secteurs, l’agroalimentaire, industriel, mécanique, du simple agent d’entretien au responsable, passant par le transport, la restauration, l’hébergement, la chaîne de production, et d’autres services encore.
« Toutes les conditions sont réunies pour faire de l’Algérie un pays producteur et exportateur »
Abordant le volet production et exportation, Kalem Mohamed estime que « ce qu’on importait auparavant de l’étranger, on le construira ici en Algérie dans très peu de temps », indiquant, à cet égard, que « l’ENAC importait avant certaines pièces de l’étranger, mais cela prenait du temps et coûtait cher au trésor public. Mais depuis quelques années, on les fabrique ici en Algérie. Qui aurait pu penser qu’un jour l’Algérie exporterait des appareils électroménagers et des produits alimentaires ? Selon les efforts qui se font au niveau local, l’Algérie pourra dans un futur proche exporter même des équipements mécaniques, électriques, etc., grâce notamment à des procédures de suivi et de développement ». Enfin, toujours dans le contexte du développement économique résultant des différentes initiatives des autorités de booster l’entrepreneuriat et l’intégration économique, le patron de l’ENAC admet que les vents sont favorables pour concrétiser une politique industrielle performante et salutaire pour l’économie nationale. « Il y a une volonté politique qui est en marche, c’est la locomotive qui nous mènera vers le changement. Nous avons aussi les compétences nécessaires pour aller de l’avant, progresser et innover. Toutes les conditions sont donc réunies pour que l’Algérie parvienne à s’imposer comme un acteur économique important au niveau régional, continental et dans le monde. Nous sommes obligés de nous aligner dans ce sens, c’est le moment où jamais de faire valoir nos ressources matérielles et humaines ».
Hamid Si Ahmed