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Oran : un manque flagrant d’espaces de stationnement

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Dénicher une place de stationnement au centre-ville d’Oran relève, la plupart du temps, de l’exploit. Ce sont les rues et ruelles qui constituent l’essentiel des parkings, excepté quelques uns hérités de l’ère coloniale. Néanmoins, des projets de parkings à étages ont été lancés et d’autres le seront bientôt. De quoi régler, pour un moment, le problème. Oran, qui étouffe déjà par sa circulation automobile, souffre d’un manque latent d’espaces de stationnement. Les citoyens qui se rendent pour divers motifs au centre-ville doivent s’y prendre assez tôt pour pouvoir trouver une place où garer leurs voitures. La configuration du centre-ville, formé d’un immense labyrinthe de rues et ruelles, n’a guère -ou si peu- changé depuis le recouvrement de l’indépendance, alors que le parc automobile ne cesse de « grandir ».
Hormis quelques parkings se trouvant aux rez-de-chaussée ou aux sous-sols de quelques vieux immeubles, comme à la rue Khemisti, au Front de mer ou au Boulevard de la Soummam, les espaces de stationnement réglementés n’existent presque pas au centre-ville. Face à cette situation, nombreux sont ceux qui exploitent cette situation pour en tirer quelques profits. Quant aux tarifs, ces gardiens acceptent tout ce qu’on leur donne, à condition que ce soit supérieur à 50 dinars. Et lorsque le « client » prend tout son temps pour libérer l’espace, le tarif est doublé. En gros, le stationnement est anarchique à Oran et provoque régulièrement un ralentissement de la circulation automobile, créant des bouchons. « Je travaille dans une banque au centre-ville. Je suis obligé d’utiliser ma voiture, car j’habite assez loin. Chaque matin, mon premier souci est de trouver une place où garer mon véhicule. Dès 8 heures, toutes les places sont occupées. Souvent, je m’éloigne du centre-ville pour me garer et rejoindre à pied mon lieu de travail », indique un automobiliste à la rue Khemisti. Un autre automobiliste estime qu’au quartier commerçant de M’dina Jdida, les espaces de stationnement existent. « Toutefois, il y a tellement de monde dans ce quartier que la situation devient problématique. Les gens laissent leurs voitures dans les parkings pendant des heures et vaquent à leurs occupations, et trouver une place est un exercice qui fatigue et use les nerfs », déplore-t-il.

Un parking casse-tête
Devant cette situation, qui dure depuis des lustres, empirant progressivement, les pouvoirs publics ont décidé, il y a plusieurs années, d’y remédier. Des projets de parkings à étages ont été pensés, les fonds dégagés et les études réalisées.
Cependant, ces projets ont accusé quelques retards. Le cas le plus significatif est celui de M’dina Jdida. Il devait être opérationnel début 2013, mais il ne l’est toujours pas pour divers motifs dont la nature du site, son emplacement et son environnement immédiat. Tant bien que mal, les travaux ont quand même pu continuer et la structure métallique de cinq niveaux – sans compter les sous-sols – de l’édifice a été réalisée. En 2009, la première phase fut achevée. En mars 2011, un avis d’appel d’offres pour le choix d’une entreprise pour l’achèvement des travaux a été lancé. Une entreprise a été retenue et les travaux relancés. D’autre part, une trentaine de locaux commerciaux sont prévus au niveau du rez-de-chaussée de ce parking, des locaux qui pourront offrir à quelques commerçants des espaces pour exercer leur activité. En gros, le parking aura une capacité d’accueil de 500 véhicules. Mais un problème risque de se poser pour l’exploitation du parking, celui des voies d’accès. En effet, les commerces informels foisonnent à cet endroit et l’accès au parking, comme la sortie, sans parler du tramway, risquent de créer un goulot d’étranglement à cet endroit, sachant que ces voies d’accès sont également très étroites. Les responsables de la wilaya ont assuré qu’une formule est à l’étude pour trouver une solution adéquate, sans pénaliser les commerçants.
Par ailleurs, la wilaya d’Oran avait consacré une enveloppe d’un milliard de dinars pour la réalisation de parkings à étages, dans le cadre du programme de développement complémentaire décidé par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Sur les neuf parkings à étages programmés à l’intérieur du tissu urbain, la wilaya s’est ainsi engagée à réaliser trois parkings qui deviendront sa propriété. Pour le reste des parkings, la wilaya a opté pour l’adjudication au profit d’investisseurs intéressés par ce créneau. Le président de la commission de transport de l’APW, Bensafi Smaïn, a indiqué à l’APS que l’assemblée élue à laquelle il appartient a préconisé plusieurs solutions. « Dans le nouveau plan de circulation du groupement d’Oran, il est prévu, entre autres, des parkings en sous-sol et en étages, mais ce plan n’a pas encore été activé. Sa mise en œuvre permettra de réduire la tension sur le stationnement et sur la circulation automobile, de manière générale », a-t-il souligné. « Nous avons proposé d’installer des parkings dans certaines poches du centre-ville, notamment après le relogement de milliers de familles vers d’autres cités et communes. Les assiettes foncières des sites précaires démolis peuvent être récupérées pour ériger des parkings à étages », a-t-il précisé, ajoutant que les hangars et autres usines et ateliers désaffectés constituent également autant d’emplacements pour projeter des parkings. Le même élu a estimé que les projets de parkings à étages peuvent aussi être confiés à des investisseurs privés, par voie d’adjudication, non seulement au centre-ville, mais dans tous les quartiers qui connaissent un problème de stationnement. « Il faut trouver des solutions pour qu’Oran puisse mieux respirer », a-t-il encore souligné.

Des projets et des problèmes
Dans ce cadre, mis à part le parking de M’dina Jdida géré par les services de la wilaya, la direction de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction de la wilaya d’Oran conduit, actuellement, deux projets de parkings à étages. Le premier est situé à Bir El Djir à l’Est d’Oran. Sa réalisation a démarré en octobre 2013 pour un délai contractuel de 18 mois. Il comprend un sous-sol, un rez-de chaussée et 7 étages, sur une superficie de 4.000 m2. Il sera réalisé pour une enveloppe de plus de 406 millions DA. .Cependant, le chantier est momentanément à l’arrêt, indique-t-on au niveau de la direction de l’urbanisme. Pour des raisons de santé, l’entrepreneur a sollicité la résiliation du contrat. L’autre parking à étages est situé à Haï Sabah. D’une capacité de 394 places, il sera réalisé en R+4 sur une superficie de 4.200 m2. Le projet a démarré en avril 2014 et devra être achevé après 22 mois pour un montant de 424 millions DA. Il connaît un taux d’avancement de 40%. Par ailleurs, le secteur privé est également intéressé par ce créneau. Des terrains ont été acquis auprès des domaines par voie de ventes aux enchères et des parkings à étages sont prévus, notamment au centre-ville d’Oran, où deux infrastructures de ce type doivent être réalisées, ainsi que deux autres au vieux quartier de Sidi El-Houari et à Haï Akid Lotfi.
Enfin, il y a lieu de noter qu’un parking à étages appartenant à un opérateur privé est déjà opérationnel à Haï Salem, à Oran Est. Mais d’autres projets du genre sont, toutefois, nécessaires pour régler ce problème si épineux à Oran, estiment aussi bien les responsables concernés que l’automobiliste ordinaire, car trouver un endroit pour stationner est devenu un véritable parcours du combattant.

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