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Objet d’un conférence de haut niveau qui s’ouvre aujourd’hui / Alger : la plaque tournante de la lutte antiterroriste

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C’est aujourd’hui que s’ouvrent, à Alger, les travaux de deux jours, de la Réunion de Haut niveau sur « la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique » , co-organisée par l’Algérie et l’Union africaine (UA), suite à la décision prise en septembre 2014, par le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, et entérinée par un Sommet de l’UA.

Les participants, les délégués des Etats membres de l’UA, des Nations unies, de l’Union européenne, des organisations internationales et régionales, des experts internationaux ainsi que des représentants des cinq pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU et du Canada se pencheront durant deux jours sur les questions liées à la connexion avérée entre le trafic de drogue et le terrorisme et les meilleurs moyens et mécanismes à promouvoir outre à consolider pour lutter contre ces fléaux transnationaux. Alors que les acteurs au niveau continental et international, ont fait grand cas des liens entre la criminalité et la radicalisation, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il est grand temps, comme l’indiquent de nombreux rapports, dont ceux de l’ONU, d’inscrire la lutte contre la drogue dans le sillage de la lutte conte le terrorisme. Une lutte non productive contre la drogue freine considérablement la lutte contre le terrorisme, alors que des documents de l’ONU affirment que les terroristes puisent dans les ressources du trafic de la drogue pour financer leurs opérations, dont l’achat des armes et des équipements ainsi que le paiement des membres composant le groupe terroriste. Déjà en mars 2010, Antonio Maria Costa, directeur exécutif de l’Office de l’ONU contre la drogue et le crime (ONUDC) avait prôné «une plus grande vigilance des Etats ouest-africains dans la répression du trafic de drogue», laquelle activité, a-t-il indiqué «est en- train de prendre une dimension nouvelle » avant de préciser qu’ «aujourd’hui (mars 2010Ndlr), on saisit non plus des kilos mais des tonnes de cocaïne!» a-t-il averti. Avec l’activité des réseaux des trafiquants de drogue, qui s’intensifient, au vu des tonnes de drogue saisies ici et là, à travers le continent africain, notamment dans sa partie nord, ou à l’exemple de l’Algérie, il ne passe pas un jour sans que les services de sécurité annoncent la saisie d’importantes quantités de drogue, il est plus qu’urgent pour l’Institution africaine, l’UA, en l’occurrence, de dégager l’approche africaine en matière de lutte efficace contre le trafic de drogue, par l’implication effective de l’ensemble de ses membres pour venir à bout de cette activité illégale principale source de financement du terrorisme. Aussi, le lien et interdépendance entre le crime organisé et le terrorisme n’étant plus à prouver, l’engagement des Etats africains dans la lutte contre le terrorisme est appelé à se manifester davantage et plus efficacement, à court et moyen terme, dans la lutte contre la drogue, en s’attaquant à sa racine, sa culture illégale et aux réseaux de sa commercialisation, laquelle étape est la plus vitale pour les trafiquants et les groupes terroristes, car générant des finances colossales pour pérenniser leurs activités criminelles. L’Organe de lutte contre la drogue de l’ONU, qui classe dans ses rapports périodiques l’Afghanistan et le Maroc, en tête des pays cultivant illégalement les plus grandes surfaces au monde, de cannabis, a dans un de ses rapports, indiqué que «les talibans tirent tellement d’argent du trafic de drogue qu’ils considèrent la paix comme une menace pour leur entreprise criminelle» et qu’ils sont par conséquent «davantage motivés par l’argent » précise-t-on, et des experts internationaux parlent « de terrorisme de gangsters». Avec la décision de l’UA de tenir la rencontre d’Alger sur « la lutte contre le financement du terrorisme », qui sera sans nul doute sanctionnée, au terme de ses travaux par une série de recommandations, l’attention moindre qui était jusque là portée sur ce qui constitue le lien entre le trafic de drogue et l’activité terroriste sera inscrite au cœur des priorités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. La Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis a rapporté que le nombre d’organisations terroristes étrangères impliquées dans le trafic de drogue mondial étaient passé de 14 groupes en 2003 à 18 en 2008. «Le lien entre la drogue et le terrorisme augmente à la vitesse de la lumière», a déclaré dans un discours Michael Braun, ancien chef des opérations de la DEA, avant d’ajouter que «cette tendance n’est pas nouvelle» indiquant qu’il y a eu de «nombreux liens identifiés entre la drogue et le terrorisme au cours des 20 dernières années. » et que les estimations de la DEA, précisent que «jusqu’à 60 % des organisations terroristes sont reliées au trafic de drogue». Et pour illustrer ces rapports et documents précités, des experts font souvent état de nombreuses enquêtes sur des attentats, telles celles qu’ont menés les services de sécurité espagnols, sur les attentats de 2004, à Madrid. Il est précisé, dans cette enquête que «l’un des cerveaux des attentats de Madrid, un Marocain, trafiquant de drogue qui dirigeait un réseau de trafic de stupéfiants de grande portée qui vendait du haschich et de l’ecstasy dans toute l’Europe occidentale dans les années 1990 » et que ce trafiquant-terroriste, «s’est radicalisé au cours des trois années passées dans une prison marocaine », ont noté des observateurs dans un document de recherche du Congrès américain sur le lien entre le terrorisme international et la criminalité transnationale. La relation trafic de drogue-terrorisme étant une source de financement des groupes terroristes au même titre, faut-il le rappeler, que le paiement des rançons.
Karima Bennour

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