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NOUVEAU GOUVERNEMENT BEDOUI : Des avocats contestent et renvoient à la volonté populaire

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La nomination d’une nouvelle composante du gouvernement du Premier ministre, Noureddine Bedoui, a été marquée par une marche de contestation à Alger, comme première réponse de la rue pour le nouvel Exécutif. Hier, nous avons sollicité certains avocats et juristes afin de connaître leurs avis sur ce nouveau remaniement ministériel qui devrait assurer une période de transition.

Déclaration réalisé par Med Wali B.

ZOUBIDA ASSOUL, AVOCATE ET JURISTE: «Le gouvernement Bedoui est en décalage avec la réalité»
«Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a pris plus de deux semaines pour composer un gouvernement qui est en total décalage avec la situation politique et économique du pays. Actuellement le peuple se focalise sur toutes les évolutions politiques et c’est tout à fait normal, vu qu’on traverse aujourd’hui une période anticonstitutionnelle. Par contre, nous avons un peu oublié l’aspect économique pendant cette situation. Aujourd’hui on a besoin d’un gouvernement fort, sérieux qui puisse relancer la machine économique qui est déjà fragile de la production, de la PME-PMI. Vous savez, aujourd’hui, il y a un réel danger qui menace ces entreprises qui sont à l’arrêt, donc je pense qu’un chômage massif nous attend en perspective. Franchement, ce gouvernement est composé par des personnes inconnues, avec tout le respect qu’on doit à ces personnes, mais il faut le dire que ce gouvernement qui est en total décalage avec la gravité de la situation politique et économique du pays au même temps, mais aussi, en total contradiction avec les attentes du peuple. Pour ce qui du prochain vendredi, je pense que les manifestants vont être plus nombreux pour rejeter ce gouvernement. D’ailleurs, dimanche soir, on a eu des échos comme quoi les citoyens rejettent d’emblée ce gouvernement. Il va falloir que la voix du peuple soit audible à travers des propositions sérieuses. »

MUSTAPHA BOUCHACHI, AVOCAT ET MILITANT DES DROITS DE L’HOMME: «Les Algériens sont préoccupés de ce gouvernement »
«Depuis le 22 février dernier, le peuple algérien refuse le gouvernement, dont le Premier ministre en est l’un des symboles. Sans évoquer les noms des ministres actuels, le principe de les désigner est en réalité catégoriquement rejeté par le peuple. Dans cette période très sensible, ce gouvernement aura comme tâche d’organiser les prochaines élections présidentielles, donc je le redis que le nouveau gouvernement du Premier ministre Bedoui est refusé de prime à bord. Quand les Algériens sont sortis dans la rue, ils ont revendiqué un gouvernement de consensus national pour organiser les élections présidentielles et pour gérer la période de transition, et non à un ex-ministre de l’Intérieur qui est toujours au service de ce même système politique en place. C’est pour cela que les Algériens sont préoccupés de ce gouvernement ainsi refusé. Le peuple voudrait un changement politique radical, donc ses revendications sont claires et nettes. Tous les Algériens qui ont manifesté pacifiquement depuis le 22 février dernier vont sortir encore une fois, car, jusqu’à présent, leurs revendications n’ont pas été réalisées, et je pense qu’ils vont continuer dans le mouvement pacifiquement, tant qu’ils réclament un gouvernement de consensus national afin d’organiser la prochaine échéance présidentielle.»

ABDELMADJID SELLINI, BATONNIER D’ALGER: «Le message du peuple est clair»
«En réalité, il faudrait poser cette question au peuple pour voir si les Algériens acceptent ce nouvel Exécutif qui doit assurer la période de transition, et qui consiste notamment en l’organisation des prochaines élections présidentielles. Depuis le 22 février, le peuple a dit clairement qu’il ne veut plus de ce système politique.
Bedoui et son gouvernement sont de prime à bord refusés. Pour le peuple ils font partie de ce pouvoir politique. Maintenant, il faut voir comment les choses vont évoluer parce qu‘il y a la question de la démission du président de la République, et peut-être un certains nombre d’évènements vont entrer en jeu et que peuvent influencer sur les exigences du peuple. Le message du peuple est net, maintenant il reste de trouver les mécanismes pour faire sortir l’Algérie de cette crise atroce.»
M. W. B.

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