Nouri au ministre sud-coréen des TIT : «Nous avons revu nos ambitions à la baisse»

Compte tenu de la situation financière de l’Algérie, dont la Trésorerie est sérieusement impactée par la chute des cours du pétrole, beaucoup de projets lancés dans le cadre du quinquennat 2014-2015 ont été reportés ou carrément annulés. Le secteur des Ressources en eau, considéré comme stratégique, n’échappe finalement pas à la vague d’austérité. Son premier responsable, Abdelouahab Nouri, a évoqué les difficultés financières de l’Algérie suite à la chute des prix du pétrole. Il en a fait part au ministre sud-coréen du Territoire, des Infrastructures et des Transports, Yoo Li-Ho. Lors d’une rencontre entre les deux ministres jeudi dernier à l’hôtel El-Aurassi, Abdelouahab Nouri parle de projets prioritaires. Face au ministre sud-coréen, le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement a reconnu que l’Algérie a revu à la baisse ses ambitions. «Nous avons revu à la baisse nos ambitions», a-t-il déclaré à l’adresse du ministre sud-coréen. Avant d’expliquer la stratégie de son département qui consiste à procéder par un ordre de priorité. «Nous sommes en train de nous employer pour faire au moins un ordre de priorité pour pouvoir répondre directement aux besoins des citoyens», a-t-il ajouté à ce sujet. Abdelouahab Nouri a estimé que la coopération entre son secteur et la Corée du Sud est tributaire des moyens financiers dont dispose l’Algérie. Par ailleurs, les deux ministres ont examiné les moyens de renforcer la coopération bilatérale dans le secteur de l’eau. à cet effet, Abdelouahab Nouri a exposé les principales réalisations en matière d’alimentation en eau potable et d’assainissement. Il a fait savoir que les investissements consentis par les pouvoirs publics dans ce sens s’élèvent à 50 milliards de dollars depuis 2000, destinés à améliorer l’accès de la population à l’eau potable et à l’assainissement. En matière d’alimentation en eau potable, le ministre a notamment évoqué les transferts In-Salah-Tamanrasset et Mostaganem-Arzew-Oran, ainsi que la mise en service de 13 stations de dessalement de l’eau de mer qui totalisent une capacité de 2,3 millions de mètres cubes par jour. Pour ce qui est de l’assainissement, l’Algérie compte actuellement 156 stations d’épuration des eaux usées, alors qu’une dizaine d’autres unités sont en cours de réalisation, a-t-il noté. Le ministre a également émis le souhait de voir les sociétés coréennes renforcer leur présence en Algérie, et participer davantage à la réalisation des projets inscrits par les pouvoirs publics, notamment le grand transfert hydrique des Hauts-Plateaux et l’extension des périmètres irrigués. Sur le volet formation, Abdelouahab Nouri s’est félicité de l’assistance coréenne grâce à laquelle 40 cadres algériens du secteur ont été formés depuis 2012. Actuellement, deux importants projets sont confiés à des sociétés coréennes, à savoir les travaux d’aménagement de Oued El-Harrach (Alger) et Oued-Rummel (Constantine) pour un montant global de 60 milliards de dinars, a-t-il rappelé. De son côté, Yoo Li-Ho a qualifié d’important le programme d’investissement lancé par l’Algérie dans le secteur des Ressources en eau. «L’Algérie a inscrit d’ambitieux projets destinés à améliorer l’accès de la population à l’eau potable», a-t-il déclaré. Il a émis le souhait de mettre au profit de l’Algérie la technique de gestion par Internet de l’alimentation en eau potable.
Hacène Nait Amara