Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a affirmé, hier, que son département a étudié toutes les « revendications légitimes » soulevées par les représentants des étudiants et que des instructions ont été données pour une prise en charge réelle et effective de leurs préoccupations, faisant savoir par la suite que l’Office national des œuvres universitaires (ONOU) sera dissous et remplacé par un organisme plus professionnel.
Face aux actions de protestations, souvent répétées et survenues dans plusieurs campus du pays, déclenchées par les organisations estudiantines, le ministre s’est montré très ferme : « ma patience a des limites» Personne n’a le droit de fermer les portes de l’université ou des résidences universitaires. C’est de terrorisme que de priver des étudiants à accéder à l’enceinte du l’université à chaque fois qu’il y ait un inconvénient. Il s’agit de l’autorité de l’État et l’État doit prendre les mesures qui s’imposent » prévient-il avant d’ajouter « C’est la dernière fois où je permette de tels agissements des étudiants. Je suis prêt même à aller à dissoudre ces organisations s’il le faut ». Lors de sa rencontre aves les représentants de dix organisations estudiantines, dans le cadre des rencontres périodiques avec les partenaires sociaux de son secteur, au siège de son ministère dans la capitale, Hadjar a indiqué que la plupart des revendications ne sont pas du ressort de son ministère et quelques-unes sont même « irraisonnables et inacceptables » et des « revendications purement personnels ». Le ministre a souligné que même s’il ne doute pas de leurs bonnes intentions, il considère que quelques organisations cèdent à la manipulation est servent à leur insu des agendas qui n’ont rien à voir avec le monde estudiantin. Le ministre a affirmé que quelques revendications sont de même à semer les troubles entre les étudiants et semer le désordre : « est-il possible pour un étudiant en 1ère ou 2ème année de venir nous demander l’ouverture de postes en doctorat en médecine dentaire et en pharmacie, alors qu’il n’est même pas sûr de réussir ses examens ». Le ministre s’est interrogé sur le pourquoi de choisir ce timing pour déclencher des mouvements de protestations. « Est- il logique que dans la même période, des mouvements de protestations des étudiants en médecine dentaire, architecture, hydrocarbure se déclenchent en même temps et à la veille où le pays se prépare pour les élections ? » s’est-il demandé, avant d’ajouter que « 80 % des arguments avancés par ces étudiants sont fausses et erronées ». Sur la fermeture des portes de siège de l’ONOU, par des étudiants dénonçant le limogeage de son directeur, Hadjar n’a pas manqué d’exprimer sa colère : « Vous n’avez rien à voir avec la désignation des fonctionnaires de l’État, ce n’est pas de votre ressort ». Pour le ministre, cela ne fait pas le moindre doute : « notre pays est ciblé et quelques partis qui ne veulent pas de bien pour notre pays, poussent les étudiants à ces protestations et essayent de pousser au pourrissement et semer le désordre et déstabiliser le pays ».
Le ministre a reproché aux représentants des organisations estudiantines présentes dans la réunion d’être absentes totalement dans ces mouvements de protestation
« alors qu’elles doivent être en première ligne pour contenir ces mouvements et les encadrer», Les appelant à être toujours sur leur garde. Le ministre a reproché à ces organisations de s’intéresser uniquement des conditions sociales à travers le recours permanent à la fermeture des réfectoires et des portes des résidences universitaires. « Les organisations estudiantines ont une vocation plus importante que ça, elles portent une responsabilité intellectuelle à travers des actions de sensibilisation et d’encadrement des étudiants. Elles sont avant tout des organisations d’avant-gardes. Mais, j’ai remarqué que leurs actions sont purement sociales et rarement pédagogiques » a affirmé le ministre, en prenant soin de souligner que les protestations menées des récemment par des étudiants en médecine dentaire étaient plus organisées et civilisées. Le ministre lors de cette rencontre a tenu à dénoncer une pratique qui est devenue courante dans les mouvements de protestations : « quelques organisations envoient directement des communiqués en signe de lettres ouvertes au président de la République sous prétexte que le ministre a refusé de les recevoir.
Je ne recevrais personne après une action de grève. Il y a une hiérarchie à respecter et des moyens de recours au sein des universités à suivre pour exprimer ses protestations. La grève doit être le dernier recours pour les étudiants ». Évoquant la gestion des œuvres universitaires, le ministre a reconnu que le problème à lequel est confronté l’ONOU est de gestion en premièr ordre et pas financier. Pour le ministre, il est temps de procéder à une restructuration et de revoir le mode de gestion en optant à plus de professionnalisation. Il a révélé que l’ONOU sera dissous et remplacé par un organisme plus compétent pour accompagner tous les nouveaux changements. Toutefois, il a reconnu que cela n’est pas pour demain et nécessiterait un travail de réflexion impliquant tous les parties intervenant dans la vie universitaire. Il a annoncé aussi le nom de professeur Madjid Guassi comme le nouveau président de l’ONOU.
Hamid Mecheri