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Meurtre du couple de fonctionnaire de police en France : l’EI revendique l’acte terroriste

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Moins de deux jours après la tuerie d’Orlando aux États-Unis qui a fait 49 morts et 53 blessés revendiquée par l’État islamique, l’EI frappe encore une fois la France avec le meurtre, lundi soir, d’un fonctionnaire de police de 42 ans et de sa compagne de 36 ans à Magnanville dans le département des Yvelines en région parisienne.

Un homme se réclamant du groupe État islamique, Larossi Abballa, a tué à coups de couteau un commandant de police devant son domicile avant de se retrancher dans la maison de ce dernier et d’assassiner sa femme. L’enfant du couple, âgé de trois ans, a été retrouvé très choqué mais indemne. L’agence Amaq liée à Daech, qui avait revendiqué la fusillade d’Orlando, a également revendiqué ce meurtre. En novembre 2015, l’EI avait diffusé une vidéo dans laquelle des combattants menaçaient les Français de nouvelles attaques contre leurs «maisons». Le forcené abattu lors de l’assaut du Raid refusait de se rendre. Âgé de 25 ans et originaire de Mantes-la-Jolie, Larossi Abballa était connu des services de police et de renseignement, et faisait l’objet d’une enquête. Il avait déjà été condamné en 2013 à trois ans de prison pour participation à une filière. Des témoins ont également rapporté qu’il aurait crié «Allah Akbar» lors de son attaque contre le policier. Le procureur de la République de Paris, François Molins, a confirmé que le tueur a dit avoir prêté allégeance au groupe terroriste trois semaines avant son acte, et qu’il connaissait la profession de sa victime. Selon plusieurs sources, le meurtrier était instable psychologiquement. «C’était, pour moi, un homme en perdition psychologique», selon Me Hervé Denis, avocat d’un des co-accusés de Larossi Abballa lors de son procès en 2013. C’est «un acte incontestablement terroriste”, a affirmé mardi le président français François Hollande, confirmant que la France était plus que jamais confrontée à «une menace terroriste de très grande ampleur», et ce, sept mois après les attentats du 13 novembre 2015 qui avaient fait 130 morts à Paris. Le président a promis que «toute la lumière sera faite» sur «la nature exacte» de «drame abominable». Le Premier ministre, Manuel Valls, a exprimé, de son côté, la «solidarité de toute la Nation aux policiers», et appelé sur son compte Twitter à «refuser la peur, combattre le terrorisme». Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a exprimé «son infinie tristesse», et a ajouté qu’il fallait «mettre hors d’état de nuire d’éventuels complices».
De son côté, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a condamné avec la plus grande fermeté ce nouvel acte de terreur «perpétré jusqu’à l’intérieur même d’un domicile familial» et a appelé à garder le «sens du discernement». Le parquet antiterroriste a été saisi de l’enquête. Trois personnes, des «relations» du terroriste, sont en garde à vue, et des perquisitions ont été menées au domicile du tueur sans qu’aucune arme ou explosif ne soient découverts. Le procureur de la République de Paris a fait savoir qu’une liste de cibles comprenant des personnalités et des professions a été saisie au domicile des victimes. Ont, également, été saisis des téléphones et des couteaux. Il a également confirmé que Larossi Abballa avait utilisé son profil Facebook pour communiquer via une vidéo en direct, soulevant une fois de plus la question de l’implication des réseaux sociaux dans la nébuleuse terroriste.
L’efficacité des services de renseignements contestée
Cet attentat remet en cause le dispositif de sécurité, bien que massif, mis en place par la France afin de lutter contre le terrorisme. En effet, comment un tel acte a pu se produire alors que les services de sécurité sont en alerte maximale, et que le meurtrier était sous surveillance? Les réactions de personnalités politiques en particulier de l’opposition ont fusé pour dénoncer les failles du dispositif de lutte antiterroriste du gouvernement et réclamer le renforcement de l’arsenal sécuritaire. «Le gouvernement ne protège pas les Français», a déclaré Marine Le Pen. Elle a également estimé que «la vraie lutte contre le fondamentalisme n’a pas été engagée», et a appelé le gouvernement à appliquer toutes les mesures nécessaires pour mettre «hors d’état de nuire» les terroristes présumés revenant sur le sujet polémique de la déchéance de nationalité. L’ancien ministre, Bruno Le Maire, a jugé «indispensable» le renforcement des moyens de surveillance «de tous les individus liés au djihadisme»
Anissa Benkhelifa

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