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Menace sur le référent national religieux : les mises en garde de Mohamed Aïssa

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Le référent national religieux est-il menacé ? Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des wakfs, est, à l’évidence, de ceux qui le pensent. Il l’a explicitement reconnu dans l’allocution qu’il a prononcée à l’ouverture, hier, du cycle de conférences, consacré précisément à ce référent, qu’organisent conjointement, durant le mois de ramadhan en cours, son département ministériel et la chaîne une de la Radio nationale, au siège de la Télévision nationale.

Et tout aussi explicitement réaffirmé durant le point de presse qu’il a animé juste après. Une menace qui est le fait, a-t-il précisé, « de courants véhiculant une pensée qui est en totale contradiction avec la référence religieuse multiséculaire de notre pays, basée sur la modération et le juste milieu et dont l’authenticité et la justesse tiennent au fait qu’elle est totalement conforme à la Sunna Mohammadienne». Mais également «des tentatives d’implantation dans notre pays de sectes prétendument religieuses». Parmi ces sectes, le ministre a cité celles des «chrétiens sionistes» et «des Ahmadis» ; des sectes qui, a-t-il ajouté dans le clair souci» de dévoiler les véritables desseins qu’elles servent, «œuvrent à l’application de politiques expansionnistes et colonialistes». Concernant la secte des Ahmadis, Mohamed Aïssa a confirmé les informations rapportées, hier, dans certains médias faisant état de l’arrestation, dans la wilaya de Blida, «de plus de cent de ses membres». Comme pour signaler l’omniprésence et la réalité de la menace que ces sectes font peser sur le référent religieux national et, partant, sur l’unité de l’Algérie et de son peuple, il a déclaré que ceux-ci étaient «en voie d’y construire un centre pour la propagation de leurs croyances» ; des croyances qui s’attaquent frontalement à une des vérités qui fondent l’Islam ; à savoir, que le prophète Mohammed (Qsssl) n’était pas le sceau des prophètes et que Hazrat Mirza Ghulam Ahmed (1835-1908), le fondateur de la secte, un indien né à Qadian, un petit village du nord de l’Inde, était le messie attendu. Si le ministre, dans ses propos, a reconnu clairement l’existence de sectes dans notre pays, il n’a pas manqué, en l’occasion, de tranquilliser les Algériens sur la vigilance de l’état à leur propos : «Nos services de sécurité connaissent parfaitement tous les membres de ces sectes». Bien mieux, il a annoncé «la criminalisation prochaine de toutes les activités ayant un caractère extrémiste ou faisant du prosélytisme pour des sectes». Et d’ajouter, pour mieux souligner la détermination des pouvoirs publics à s’opposer à ces phénomènes – la propagation d’une pensée religieuse prônant l’extrémisme et le prosélytisme pour des sectes, à savoir – que « l’état ne tolèrera aucun retour aux années 90 ». Pour preuve de cette détermination, Mohamed Aïssa a annoncé que son département ministériel «a engagé des poursuites judicaires contre une centaine d’imams non reconnus par les services compétents de son ministère qui avaient fait main basse sur certaines mosquées où ils propageaient des idées extrémistes en contradiction avec notre référent religieux national».
Un référent dont la défense et la propagation semblent être aujourd’hui la préoccupation essentielle du ministère des Affaires étrangères. Et ce, comme le révèlent l’organisation du cycle de conférences précité mais, surtout, l’annonce faite par Mohamed Aïssa de la mise en place prochaine, à cet effet, d’un certain nombre de structures tant au niveau local (de wilaya, pour être précis) que national. Il s’agit, entre autres, «d’un Conseil scientifique national avec des démembrements dans toutes les wilayas du pays, d’un Conseil national de lecture (du Saint Coran), là aussi, avec des démembrements dans les différentes wilayas,  d’un Conseil national de la fetwa et d’un autre, propre au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, qui sera chargé des questions liées aux fetwas». Dans la lancée, assurément, dans le double objectif de mettre en exergue la nécessité de sa mise en place du deuxième des conseils susmentionnés, et de donner un exemple précis d’atteinte au référent religieux national, le ministre s’est interrogé sur «les tentatives en cours visant à nous imposer une autre lecture du Coran alors que nous en avons une, celle d’El Warch, et ce, depuis 12 siècles ». Une lecture que les Algériens partagent, a-t-il ajouté, « avec tous les pays de l’aire maghrébo-sahélienne qui ont le même référent religieux que nous…»
Mourad Bendris

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