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MALI : Le président et le Premier ministre ont démissionné

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Le président et le Premier ministre de transition maliens ont démissionné après leur arrestation, opérée lundi, par les militaires, ont indiqué un collaborateur du vice-président de la transition et un membre d’une mission internationale, cités par des médias sur place. Le président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane « ont démissionné devant l’arbitre », la mission de médiation internationale actuellement au Mali, a dit Baba Cissé, conseiller spécial du colonel Assimi Goïta. « Les négociations sont en cours pour leur libération et la formation d’un nouveau gouvernement », a-t-il ajouté. Un membre de la délégation internationale a confirmé sous couvert d’anonymat à l’agence de presse française (AFP) que le président de transition avait démissionné. Cette délégation s’est rendue mercredi matin au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, pour rencontrer les deux dirigeants qui y sont retenus depuis leur arrestation. Dans une déclaration lue à la télévision publique, le colonel Goïta a reproché à Bah Ndaw et à Moctar Ouane d’avoir formé un nouveau gouvernement sans se concerter au préalable avec lui, bien qu’il soit en charge de la défense et de la sécurité. Assimi Goïta a également indiqué que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ». Hier, la communauté internationale a condamné « le coup de force » au Mali et exigé la libération immédiate et sans conditions du président de la transition, et de son Premier ministre.
R.I.

COUP DE FORCE AU MALI : Le Conseil de sécurité en réunion d’urgence

Après le coup d’État au Mali, le  Conseil de sécurité de l’ONU devait tenir  hier,  une réunion d’urgence sur le Mali, après l’arrestation  du président de la transition, Bah N’daw, et de son Premier ministre, Mokhtar  Ouane, par des militaires maliens. Cette réunion qui se tient à huis clos par visioconférence a été convoquée par la France et le groupe A3+1 (Kenya, Niger, Tunisie et Saint-Vincent-et-les Grenadines). Il est attendu que le nouveau représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée de l’ONU pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim Wane, informe le Conseil de sécurité sur les développements dans ce pays sahélien après le coup de force opéré par l’armée contre les autorités de la transition. Il s’agit de son premier briefing à ce titre.
Selon des sources proches du Conseil de sécurité, Wane informera les membres de Conseil de l’évolution de la situation sur le terrain et réitérera les messages de la déclaration conjointe du Comité de suivi de la transition sur la nécessité de rétablir les dispositions transitoires au Mali sous une direction civile. La réunion pourrait être sanctionnée par une déclaration présentée par la France, porte-plume des résolutions sur le Mali au Conseil de sécurité. Mardi, le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a indiqué avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition, les accusant d’avoir violé la charte de la transition. Dans une déclaration lue à la télévision publique, le colonel Goïta a reproché à Bah Ndaw et à Moctar Ouane d’avoir formé un nouveau Gouvernement sans se concerter au préalable avec lui, bien qu’il soit en charge de la défense et de la sécurité. Assimi Goïta a également indiqué que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ». La communauté internationale a condamné « le coup de force » au Mali et exigé la libération immédiate et sans conditions du président de la transition, et de son Premier ministre.

L’Algérie appelle au dialogue apaisé
L’Algérie, chef  de file de la médiation internationale au Mali, a exprimé  son « ferme rejet » de toute action visant à changer le gouvernement au Mali par la force, appelant les acteurs maliens à privilégier le dialogue pour un déroulement paisible et pacifique de la transition, a indiqué la diplomatie algérienne dans un communiqué. De son côté, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé  « au calme » au Mali et à la libération inconditionnelle de ses dirigeants civils. Dans un communiqué commun, le Comité de suivi de la transition composé notamment de la mission des Nations unies au Mali (MINUSMA), de la Communauté des États ouest-africains (Cédéao), de l’Union africaine, et de l’Union européenne ont appelé à « la libération immédiate et inconditionnelle » des dirigeants de la transition, en rappelant que les militaires qui les détiennent seront tenus « personnellement responsables de leur sécurité ». D’autre part le  médiateur ouest-africain Goodluck Jonathan a été autorisé par le colonel Assimi Goïta, à rencontrer hier le président et le Premier ministre de transition, arrêtés lundi par les militaires, a indiqué une source proche de la médiation.
« Nous avons obtenu le feu vert pour rencontrer mercredi le président de transition (Bah Ndaw) et son Premier ministre » Moctar Ouane, a déclaré à la presse dans la nuit de mardi à mercredi cette source au courant des pourparlers. Elle s’exprimait à l’issue d’une rencontre à Bamako entre le vice-président de transition, le colonel Assimi Goïta, et la délégation emmenée par Goodluck Jonathan. L’ex-président nigérian a été envoyé mardi dans la capitale malienne pour une nouvelle mission de bons offices par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).  Il est arrivé au lendemain de l’arrestation par les militaires du président et du Premier ministre de transition et de plusieurs hauts personnages de l’État.  « Nous avons expliqué les raisons de la mise sur la touche du président de transition et de son Premier ministre », a déclaré à un membre du cabinet du vice-président Goïta s’exprimant également sous le couvert de l’anonymat.  « Nous maintenons les élections pour l’année prochaine », a-t-il souligné en précisant que d’autres rencontres avec les médiateurs internationaux étaient prévues. « Nous sommes là pour aider nos frères maliens à trouver une solution à la crise, mais il est clair que la Cédéao pourrait rapidement, lors d’un prochain sommet, annoncer des sanctions », a-t-il ajouté.
M. B

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