Les peuples africains et le monde entier ont commémoré mardi, « la Journée mondiale de l’Afrique » coïncidant avec l’anniversaire de création de l’Organisation de l’Unité africaine (Union africaine actuellement) dans des circonstances très exceptionnelles marquées par une nouvelle dynamique et le grand élan dont a bénéficié la cause sahraouie, dernière colonie en Afrique. Chaque année, les sujets abordés lors de cet évènement mettent la lumière sur les efforts des pays africains visant la réalisation des objectifs stratégiques de l’Union africaine (UA), en l’occurrence la décolonisation, le règlement des conflits armés et la préservation de la paix.
Cette journée mondiale de l’Afrique ne saurait être célébrée sans évoquer la situation au Sahara occidental et le peuple sahraoui dont l’État fondateur et membre actif au sein de l’UA, dont les territoires sont violés par un État africain voisin qui, en signant l’acte constitutif de l’UA, s’était engagé à respecter la souveraineté et les frontières de ses États, mais il n’a pas respecté ses engagements.
La cause sahraouie est revenue en force au-devant de la scène politique internationale après la violation par le Maroc du cessez-le-feu dans la zone tampon d’El Guerguerat, le 13 novembre dernier, en attaquant des civils sahraouis sans défense et en poussant la partie sahraouie à reprendre la lutte armée pour défendre ses territoires et ses droits violés. Cette cause a bénéficié d’un grand intérêt à l’échelle mondiale et continentale, en particulier, alors que le règlement de la question du Sahara occidental a été réinscrit en priorité à l’agenda du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, après des tentatives marocaines pour tenter de le circonscrire au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU. Une victoire diplomatique sahraouie qui a aussi été une victoire pour l’organisation panafricaine engagée résolument dans le règlement des crises africaines.
Les dirigeants africains ont décidé, lors d’un sommet extraordinaire tenu début décembre dernier, de réinscrire la question sahraouie à la tête des priorités de l’organisation continentale, et de la renvoyer au Conseil de paix et de sécurité (CPS) dans le but de « lui donner un nouveau souffle », soulignant qu’une solution juste au conflit du Sahara occidental serait « conforme aux décisions de l’Union africaine et aux résolutions des Nations
unies pertinents et les objectifs et principes de la Charte de l’UA » qui stipulent la nécessité de respecter les frontières héritées à la colonisation ». Lors d’une importante réunion du CPS de l’UA au niveau des chefs d’État et de gouvernements début mars dernier, plusieurs mesures ont été prises pour accélérer la résolution du conflit, ce qui ajouterait du dynamisme et donnerait un nouveau souffle aux efforts de l’Union. Ces résultats comprenaient principalement la demande faite aux deux parties au conflit (le Maroc et la RASD) de revenir rapidement à la table des négociations pour cristalliser une solution politique et pacifique à la question, sur la base des dispositions de l’article 4 de l’acte constitutif de l’UA, en mettant l’accent sur la nécessité de la décolonisation du Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui de jouir de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
L’accent a également été mis sur le rôle du CPS africain dans le suivi de la question et sur la réactivation du rôle du Haut Représentant de l’UA chargé de la question du Sahara occidental, et en lui assignant des contacts avec les parties au conflit. Les dirigeants africains ont appelé la Troïka africaine à réactiver son engagement avec les deux parties au conflit afin de parvenir à une solution permanente du conflit issu de la colonisation par le Maroc du Sahara occidental. Ils ont également exigé un avis juridique du conseiller juridique du Secrétaire général de l’ONU sur les « consulats » fantômes qui ont été ouverts dans les territoires sahraouis occupés.
La commission a été chargée de prendre les mesures appropriées pour rouvrir le bureau de l’UA dans la ville occupée de Laâyoune afin de permettre à l’UA de jouer son rôle, et demander la nomination rapide du Représentant personnel du secrétaire général de l’ONU et relancer le processus politique pour résoudre la question sahraouie.
M. Bendib
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