Par Nourredine Bouteldja
Ainsi, le Cnapeste maintient sa grève dans le cycle secondaire, soit le palier le plus important de l’Éducation, compte tenu de son parachèvement par un examen, on ne peut plus crucial, le Bac. En un mot comme en mille, ce syndicat veut tout bonnement saborder l’année scolaire et pénaliser par un manque à gagner -à vie- des milliers d’étudiants. Tout simplement odieux, répulsif et indécent pour un secteur, dont l’essence même est puisée dans des valeurs immuables : la noblesse, le don de soi et la conscience professionnelle.
De tout cela, la structure hybride -au même titre que celles innombrables nées comme pour téter uniquement le bon lait de la Constitution- des Nouari et consorts en fait fi et prend l’Autorité par la «main souffrante» pour paraphraser l’adage bien de chez nous. On parle ici de la sagesse d’un adage populaire qui pourfend l’atteinte à la chose vertueuse. La dispense du Savoir en tout lieu et en toute circonstance en est une !
Que les enseignants revendiquent des droits conformes à leur labeur noble et des conditions à même de leur permettre d’accomplir leur mission, est une action à laquelle nul être sensé ne peut s’opposer. Mais qu’une frange syndicale, et au moment où d’autres entités reviennent à de meilleurs sentiments, émarge à l’impair exécrable du nombrilisme pour déclarer chasse gardée les problèmes de l’enseignant et opter pour la politique de la terre brûlée, voilà, par Dieu, une tendance nihiliste qui appelle aux grands maux, les grands remèdes!
Le Cnapeste mesure-t-il l’inconscience -c’en est une- de sa démarche qui cause ainsi une profonde rupture avec son propre ancrage populaire composé des larges franges de la société? Rien n’est moins sûr. Car on ne bloque pas des centaines de milliers d’élèves lambda, pour une raison ou une autre, et espérer rallier l’assentiment de leurs parents. Où le bât blesse est que, de leur côté, les enseignants grévistes commettent cette indécence morale d’assurer leurs arrières-salaires en assurant… des cours de soutien fort rémunérateurs, exploitant de façon éhontée la détresse ambiante des familles. D’aucuns d’ailleurs n’ont pas manqué relever que c’est cet impératif de la course au trésor qui a assis certaines revendications, notamment la retraite à 25 ans de service: pension de l’État d’un côté et cours de soutien de l’autre. Vous avez dit, noblesse?
À moins que la politique politicienne n’ait fourré son museau dans une situation qui commence vraiment à pourrir et, là, c’est une autre paire de manche.
Mais, d’ores et déjà, il est presque trop tard et le sacro saint «seuil», générateur de crétins alphabétisés et que Benghebrit voulait combattre, apparaît inévitable.
Il reste que l’État, garant de tous les droits citoyens, est appelé à intervenir pour mettre le holà à une situation qui empire et qui risque de faire tache d’huile: demain, l’anesthésiste et le chirurgien peuvent laisser le malade mourir… un peu à l’image du Cnapeste qui tue le bachelier à petit feu !
N. B.