Contrairement à ce qu’on pourrait dire pour expliquer la cause de la chute brutale du pouvoir d’achat, des facteurs exogènes, donc indépendamment du marché national, sont mis en avant par les experts. E n effet, depuis quelques semaine, les Algériens étaient choqués par une hausse vertigineuse des prix sur les produits de base. Un état de fait constaté dans les magasins d’alimentation générale et les marchés de fruit et légumes. Du jour au lendemain, l’Algérie découvre ahuri que le kilogramme de volaille passe à 500 DA, alors que les fruits et légumes comme denrées basiques sont hors de leur portée. Le tout à quelques encablures de la rentrée scolaire qui, elle aussi, n’était pas épargnée par la flambée, notamment les articles scolaires. Voilà donc un motif d’inquiétude sur le pouvoir d’achat du citoyen qui ne sait plus désormais à quel saint se vouer. Du coup, les pouvoirs publics et les différents intervenants dans la sphère, comme les associations consuméristes et les représentants des commerçants, sont plus jamais interpellés sur cette situation. Ainsi, à vouloir chercher dans le seul circuit économique et commercial national, on risque de ne pas trouver la raison à la hausse des prix. Et pour cause, selon les experts au fait des rouages du marché mondial, la hausse des prix n’est pas propre à l’Algérie. Autrement, la flambée constatée dans le marché local reste indépendamment du facteur interne. Ou bien elle l’est moins qu’on pourrait l’imaginer. Qu’en-est-il alors des raisons derrière cette mercuriale en folie ? Selon l’expert Ali Daoudi, enseignant-chercheur à l’École nationale supérieure agronomique (ENSA) d’Alger, la raison de cette flambée reste indissociable de la hausse des prix les produits alimentaires à l’international. Des prix qui, selon lui, connaissent une hausse exponentielle depuis le début de l’année 2021 alors que la tendance mondiale était observée depuis 2011 déjà pour ne citer que le sucre et l’huile. Invité de la radio Chaine 1, l’expert avance deux à trois raisons principales. La première a trait à l’augmentation de le demande suite à la reprise économique mondiale, notamment après la stagnation due à la crise sanitaire de la pandémie de Covid-19. Cette reprise concerne notamment la Chine, l’Europe et les États-Unis. Quant au deuxième facteur, Daoudi évoque « l’inflation et l’augmentation des prix de l’énergie, qui est un élément de production très important ». Enfin, il y a également le phénomène de changement climatique, notamment « les conditions climatiques exceptionnelles connues sur la majorité des continents » qui ont causé, notamment une flambée sur les prix des céréales. C’est-à-dire, le stress hydrique à l’origine d’un déficit en eau et qui a provoqué la sècheresse. À propos de l’impact des prix élevés à l’international sur les marchés locaux, Daoudi cite le cas des céréales, un produit essentiel pour la fabrication des pâtes alimentaires. Un produit fortement « pénalisé par les fortes sècheresses », explique l’expert. Cette situation de baisse de sa production a entrainé des hausses importantes des prix du blé, dont la tonne est cédée à 250 dollars américains durant les neuf premiers moins de 2021. Soit 35% par rapport à l’exercice 2020.
Farid Guellil