Il est désormais de notoriété publique que les réformes et mesures entreprises par le président Tebboune, et allant toutes dans le sens des intérêts et du bien-être de la collectivité, sonnent l’hallali contre les détenteurs de la rapine et de l’argent sale. Une lutte à mort est engagée contre ces derniers. Si l’avenir de l’Algérie en dépend directement, force est de relever que ce mortel bras de fer ne sera jamais remporté sans une totale adhésion populaire aux choix programmatiques faits par le chef de l’État. D’où sa décision historique de ne s’appuyer que sur la société civile.
Pour résumer les choses en peu de mots, et tenter d’aller vite vers l’essentiel, le Président devrait se méfier bien plus de ses prétendus soutiens et amis que de ses adversaires, qui ont pour eux la sincérité de l’engagement. Ces « amis et alliés, aussi faux que retors, sont en vérité de véritables chevaux de Troie. Leur obséquiosité, qui ne le dispute qu’à leur empressement à satisfaire les vœux du maitre de séant, est en fait mensongère et trompeuse. « Préservez-moi de mes amis, car mes ennemis je m’en charge», prévient un très vieil adage. Il semble en effet que les ennemis du changement, et des réformes de fond aient pris le parti d’applaudir, mais en jouant les sabordeurs tapis dans l’ombre, histoire d’être aux premières loges pour empêcher le démarrage de la machine. Dans cette lutte à mort, tous les coups sont permis. Y compris la trahison. À titre d’exemple, le récent mouvement opéré dans le corps des walis, des chefs de daïra et des walis délégués, a été accueilli avec soulagement par l’Algérie profonde, cette « société civile » dessus laquelle souhaite s’adosser le président de la République. Mais, pour en minimiser l’impact sur l’opinion publique, on prend bien soin d’en réduire et d’en réduire toute la portée médiatique. De même que les tristement célèbres zones d’ombre doivent être impérieusement rendues à la lumière, tout porte à croire que la bataille en cours connaitra son épilogue sur le terrain médiatique. L’affaire des 10 millions de dollars versés clandestinement par l’oligarque Ali Haddad à un bureau de lobbying réputé proche du président américain semble en effet en être la parfaite illustration. Face à cet inquiétant constat, et si l’on n’y prend pas garde, les vessies peuvent facilement se transformer en d’ « éclairantes » lanternes. L’idée de noyer, d’étouffer sous la nuée et les huées, les actions novatrices et révolutionnaires déjà menées par le président Tebboune se drape d’un machiavélisme qui fait carrément froid dans le dos. On poignarde dans le dos, on gêne les actions du chef de l’État, sous le fallacieux prétexte d’aider et de se rendre utile. L’exhumation des supposées affaires délictueuses menées dans l’ombre par les enfants du défunt Ahmed Gaid Salah prend une signification nouvelle, et plus éclairante, une fois observée sous ce prisme. Au reste, ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres. La gestion du président Tebboune des affaires de la cité, en conformité avec les desiderata du « hirak » populaire est bien souvent caricaturée, voire dénigrée, au grand bonheur de la « 3issaba » dont la contre-attaque est en plein déploiement. Au risque de se faire traiter de « parano », gardons précieusement en mémoire cette inestimable sentence baudelairienne : « la plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu’il n’existe pas ! »
Mohamed Abdoun