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LES ALGÉRIENS DE L’ÉTRANGER VOTERONT À PARTIR DE DEMAIN : Ces grands oubliés de la campagne électorale

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Décalage horaire et difficultés pour accéder aux bureaux de vote dans les représentations consulaires nationales – notamment dans les pays à large superficie – oblige, la communauté algérienne à l’étranger votera quelques jours plutôt que la date du 12 décembre, soit à partir de demain, le 8 décembre.

Représentant un réservoir électoral non négligeable, la diaspora nationale devra choisir l’un des cinq candidats en lice, qu’ils estiment répondre le mieux à ses aspirations. Des candidats qui achèveront aujourd’hui leurs campagnes électorales de trois semaines, mais sans faire le déplacement à l’étranger pour se faire connaître et surtout faire connaître leurs programmes. À s’interroger, dès lors, sur ce manque d’intérêt inexpliqué pour les Algériens installés à l’étranger?
Le député de la communauté algérienne de France, Samir Châabna, a posé à plusieurs reprises ce problème de marginalisation de nos politiques des Algériens de l’étranger, alors que les pouvoirs publics accourent à la veille de chaque scrutin à montrer des images d’eux en train de voter pour donner exemple aux nationaux. « Malgré leur éloignement du pays, les Algériens établis à l’étranger ont toujours répondu présents et exprimé leurs empathie aux multiples événements qui avaient lieu à l’intérieur de leur pays. Ils ont toujours partagé le bonheur et le chagrin de leur frères de l’intérieur. Mais ils ne comprennent pas pourquoi les pouvoirs publics ne vont à leur rencontre qu’en temps des élections pour les montrer comme un exemple de nationalisme à leurs compatriotes nationaux. Les Algériens de l’étranger aiment qu’on pense à eux pendant les élections, mais aussi dans les autres domaines comme le logement, le rapatriement des cercueils…», avait confié Châabna, octobre dernier, au Courrier d’Algérie, rencontré à l’occasion de la tenue d’un colloque à l’APN ayant comme thème : « L’apport des émigrés algériens et leur rôle dans le renforcement de l’unité nationale» pour commémorer les manifestations du 17 octobre 1961. Mais un autre détail de poids expliquerait ce faible intérêt des candidats pour la communauté nationale à l’étranger, notamment le Mouvement populaire en Algérie qui ne faiblit pas après neuf mois de manifestations et de marches consécutives. Car en toile de fond, le refus de la tenue du scrutin présidentiel du 12 décembre et le rejet du Hirak exprimé aux cinq candidats, considérés comme les résidus du régime de Bouteflika cherchant à le régénérer. Malgré les moyens mis à leur disposition, les candidats ont éprouvé beaucoup de mal à mener leurs meetings électoraux, souvent chahutés par des manifestants hostiles. Autre faits marquants, ce qui est un fait inédit, aucun candidat n’a daigné faire le déplacement aux wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa, où les citoyens ont fermé plusieurs sièges des APC et daïras en signe de refus des élections. Ce mouvement de protestation qui a pris une vive allure à l’approche de scrutin présidentiel a atteint l’outre-mer. Grâce aux appels partagés largement sur les réseaux sociaux, les Algériens de l’étranger et la diaspora nationale ont fait plusieurs marches en France, Belgique, Canada et les État Unis en signe de solidarité avec les revendications du Mouvement pacifique, les détenus d’opinion et l’appel pour le départ du système actuel. Cela veut dire aussi que les Tebboune, Mihoubi, Bengrina, Benflis et Belaïd, risquent de rencontrer le même accueil moins chaleureux à l’étranger. Cependant, le fossé qui sépare les prétendants à la magistrature suprême et les Algériens de l’étranger est plus profond. En fait, aucun candidat n’a fait des promesses concrètes envers cette communauté nationale où il n’a fait montre de ses problèmes vécus au quotidien. Hier, après un 42e acte du Mouvement populaire tout aussi mobilisateur que les précédents, les cinq candidats devraient s’affronter lors d’un débat télévisé transmis en direct. Les Algériens de l’étranger s’attendront, à coup sûr, à des engagements et promesses de mesures concrètes.
Hamid Mecheri

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