C’est aujourd’hui que se tiendra la première journée de la 17ème session de la Conférence de l’Union parlementaire des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (UP-OCI), au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal.
Cette rencontre, qui aura pour thème «Monde islamique: défis de modernisation et de développement », et à laquelle participeront les chefs de Parlement des États membres de l’OCI, débattra des principales préoccupations actuelles du monde musulman. À son ordre du jour, notamment, la cause palestinienne et la solidarité envers les minorités musulmanes du monde entier, l’activation et le soutien des institutions économiques en développement dans le monde islamique. Un séminaire qui abordera également les questions liées à l’environnement, au développement durable, au soutien du rôle des femmes dans le développement, au renforcement du rôle des parlements islamiques dans la promotion de la santé de base et à l’importance de lutter efficacement contre l’islamophobie. Ainsi, et à la lumière des défis auxquels fait face le monde arabe, de la conjoncture internationale actuelle et des conditions géopolitiques et économiques dominées par l’instabilité, alors que les manifestations, incidents, discours et actes hostiles, diffamatoires, discriminatoires, xénophobes et racistes contre les Musulmans se poursuivent, voire gagnent en étendue et en intensité, ce débat entre États acteurs de la sphère musulmane, vise donc à unifier les efforts du monde islamique pour renforcer sa position internationale. L’objectif primordial de cette rencontre entre pays membres de l’UP-OCI, est en effet, que l’escalade de la violence à l’encontre de plusieurs peuples musulmans, soit abordée correctement et fermement, non seulement par les organisations internationales concernées par les droits de l’homme, mais aussi par l’ensemble de la communauté internationale. Le massacre de Jénine en Cisjordanie (10 morts et 20 blessés) et la riposte d’un jeune palestinien (7 morts) est la parfaite illustration de cette montée d’extrémisme et de la percée de l’islamophobie, alors que les principaux fondements ont de tous temps plaidé en faveur de l’évolution positive dans le dialogue entre les religions.
Aujourd’hui, outre la cause palestinienne et la lutte contre la montée en puissance de l’islamophobie, les participants à la 17ème conférence étudiera de près les moyens de relever les défis cités, dans le cadre d’une unité permettant aux pays de la région d’imposer leur place et de protéger leurs intérêts, tout en mettant en avant l’importance de la coordination entre ces pays, particulièrement au niveau des Parlements régionaux et internationaux.
« Un centre de lutte contre la haine et la discrimination »
Dans un document que nous a fait parvenir le docteur en philosophie islamique et secrétaire générale du Haut conseil islamique (HCI), Bouzid Boumediène, à la rédaction du Courrier d’Algérie, intitulé « La Palestine et la lutte contre l’Islamophobie », le Professeur Bouzid Boumediène a fait part de sa requête quant à la création en Algérie d’un centre de lutte contre la haine et la discrimination, lequel serait affilié à l’Organisation de la coopération islamique. Mr. Boumediène a mentionné dans ledit document, en faisant référence à l’acte odieux envers le Saint Coran, que « la 17ème session de la Conférence de l’Union parlementaire des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (UP-OCI se tient, alors que le monde islamique est confronté à l’escalade de l’extrême droite, en Occident et dans l’entité israélienne, avec la persécution et le harcèlement des Musulmans dans certains pays asiatiques. Les crocs de la haine envers l’Islam et les Musulmans se sont traduits récemment par les images honteuses et odieuses du Saint Coran brûlé en Suède et à La Haye. Le discours islamophobe peut s’intensifier à travers des formes artistiques, des manifestations ou par l’expression médiatique, eu égard à la prise d’assaut arrogante de la mosquée Al-Aqsa par certains sionistes qui attisent la violence en Palestine et au Moyen-Orient. L’Organisation de la coopération Islamique et l’Union des Conseils des États membres affrontent ce phénomène avec tous ses moyens diplomatiques, médiatiques intellectuels, comme l’indique la déclaration de son secrétaire général, Mouhamed Khouraïchi Niass, ainsi que les deux déclarations successives du ministère algérien des Affaires étrangères, contre l’acte odieux à l’encontre du Saint Coran, conformément aux valeurs de l’État algérien et à sa spécificité religieuse et civilisationnelle ».
« Il n’y a pas de sécurité ni de modernisation sans paix et stabilité sociale »
Durant son intervention, le premier responsable du HCI a souligné, entre autres, que les notions de modernisation et développement, qui figurent en tête des préoccupations actuelles du monde musulman, et qui seront grandement évoqués0 aujourd’hui lors des échanges entre les participants à ladite conférence, ne pourront se concrétiser dans un environnement islamophobe hostile. « Cette conférence sera donc l’occasion de confirmer ces positions, autour du thème : « Le Monde Islamique et les Défis de la Modernisation et du Développement », et dont les deux principaux enjeux qui seront abordés sont la Palestine et le discours islamophobe. Il n’y a ni développement ni modernisation dans les pays musulmans qui sont sous une menace constante des forces de l’extrême droite et ses tentatives d’éliminer la spécificité culturelle des minorités musulmanes dans les pays non musulmans, et ses tentatives d’entraîner le monde à considérer l’Islam et les Musulmans comme l’ennemi ou comme les ennemis de la paix. Et le progrès est l’une des portes d’entrée de « la modernité et du développement », en vue d’une bonne gouvernance, par l’élimination de la corruption en interne, afin d’atteindre un équilibre global qui préservera l’indépendance et la confidentialité de la Oummah islamique dans sa décision politique. L’objectif étant également de mettre un terme à la crise du Moyen-Orient, et la reconnaissance de l’État de Palestine, comme stipulé dans les règlements des Nations unies et des accords internationaux.
« Pas de paix dans le Moyen-Orient sans la reconnaissance de l’État de Palestine »
« Par conséquent, nous espérons que cette session puisse mettre l’accent sur les principes suivants :
1- Qu’il n’y a pas de paix au Moyen-Orient sans la reconnaissance de l’État indépendant de Palestine, et que la modernisation et le développement dépendent du maintien de la paix et de la sécurité dans la région arabe et de la résolution des conflits entre les pays arabes et islamiques, par des moyens pacifiques.
2- Annoncer la création d’un centre de lutte contre l’islamophobie affilié à l’Organisation de coopération Islamique ou à l’Union des conseils des pays membres, avec Alger comme siège, ou quelque chose de similaire, en tant qu’université ou organisation concernée par les communautés musulmanes et la défense des valeurs islamiques universelles.
3-Confirmation de la candidature de l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU (2024-2025), et nomination au poste de membre du conseil des droits de l’homme (2023-2025), comme indiqué dans le règlement des nominations de l’OCI.
4- Dans le cadre de son dynamisme diplomatique, l’Algérie propose faire du 16 avril 2023, la journée de la coexistence, en coordination avec l’Union des conseils des États membres ».
« L’Observatoire de l’islamophobie pour diffuser les valeurs de l’Islam et sensibiliser le monde entier sur ce phénomène discriminatoire
S’exprimant sur le plateau de la télévision algérienne, sur la profanation du Saint Coran, survenue en Suède et aux Pays-Bas, et sur l’ampleur prise par l’islamophobie, Bouzid Boumediène, a mis en avant la semaine passée l’intérêt de l’Observatoire de l’islamophobie de l’OCI et ses efforts entrepris à travers ses rapports périodiques sur cette intolérance et discrimination envers les Musulmans. « Nous devons savoir que l’Organisation de la coopération islamique possède un Observatoire de l’islamophobie. Son mandat est d’assurer le suivi de la tendance islamophobe et d’élaborer des rapports annuels pertinents sur ce phénomène, à l’adresse des États membres. À ce titre, j’ai participé à une contribution commune pour la rédaction d’un livre, avec certains de mes confrères algériens, qui contient plus de mille pages, sur le thème du pardon et de la coexistence. J’ai d’ailleurs pris le soin de transmettre ce livre, qui a été édité par l’OCI, à plusieurs ministères des Affaires religieuses des Etats membres, tout en espérant qu’il permettra de comprendre les différents mécanismes et concepts, à même de diffuser les valeurs authentiques et pacifiques de l’Islam, à l’instar de la fraternité, le voisinage, la paix et le dialogue, mais aussi la sensibilisation du monde entier à ce phénomène, la propagation des principes de base de modération et de modernité de l’Islam et l’habilitation des communautés mondiales à relever les défis générés par l’islamophobie. Nous devons savoir également, que l’OCI figure parmi les institutions qui ont le plus défendu cette cause et établi des rapports pertinents, notamment durant les vingt dernières années, outre ses exposés sur l’extrémisme, le terrorisme, l’éducation et l’école », a expliqué le Professeur Boumediène qui au final, espère « qu’une résolution forte et conséquente sera prise à cet égard, à l’issue de cette rencontre entre nations musulmanes ».
Hamid Si Ahmed