Accueil ACTUALITÉ Le sénateur Benzaïm refuse de céder : «Je n’abdiquerai jamais»

Le sénateur Benzaïm refuse de céder : «Je n’abdiquerai jamais»

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La convocation du sénateur Abdelouahab Benzaïm devant la commission de discipline du parti, pour le 1er avril prochain, a provoqué sa réaction sur fond d’indignation. Ce membre du comité central envers lequel le chef en poste, Ould Abbès reproche un écart de conduite ne compte pas se présenter.
Finalement, l’épisode est appelé à se prolonger et risque de connaitre de nouveaux rebondissements après que Ould Abbès a réussi à faire sortir le sénateur Abdelouahab Benzaïm de sa réserve. Le sénateur invétéré conteste la gestion du parti par le SG Djamel Ould Abbès, en l’accusant de se livrer «à des pratiques de chantage en instrumentalisant le CC pour se maintenir à la tête du parti». « Mon message: celui qui dit que j’ai dévié, il a menti : En voici ma réponse avant même que tu te lèves de ta place», a écrit le sénateur, dimanche, sur sa page Facebook, en joignant une copie de la convocation devant la commission de discipline. « Nos héros ancêtres qui ont déclenché la Guerre de libération contre la brutalité du colonisateur et qui se sont élevés contre sa tyrannie et sa puissance nous ont appris à ne jamais plier ou accepter d’être humilié quand il s’agit de nos droits et de notre dignité», a ajouté le sénateur. Mieux, il continue à défier la direction du parti en s’attaquant à la compagnie aérienne nationale, alors que le chef du FLN a instruit ses troupes à ne jamais critiquer de près ou de loin tout ce qui touche au gouvernement. Ce qui lui a valu de tomber en disgrâce en piétinant sur les instructions du chef. Certaines sources évoquent une convocation de comparution comme une tentative d’Ould Abbès de faire tempérer les ardeurs de Benzaïm alors qu’il avait déjà comparu devant la même commission de discipline pour avoir appelé la ministre de l’Éducation nationale à démissionner. Pour rappel, la date du rendez-vous a été initialement fixée au 13 mars avant qu’elle ne soit reportée. «Critiquer les ministres est similaire de critiquer le président de la République qui les a désignés», a mis en garde Ould Abbès dans son instruction. Le sénateur qui est à sa «deuxième dérive» estime, au contraire, que le SG recourt à des pratiques de «tyrannie, de terreur et d’humiliation » pour empêcher les élus du parti d’exercer leur droit constitutionnel à l’expression. « Je m’attendais pour un parti réputé leader et fort que son SG utilise un discours plus raffiné et plus mesuré afin de se préparer aux défis qui nous attendent dans l’avenir pour assumer notre rôle et de participer en tant que parti actif dans la gestion des affaires de l’État à travers nos ministres, députés, élus et militants … et d’honorer ainsi la confiance du président de la République », a expliqué Benzaïm pour justifier son désaccord avec Ould Abbès. En plus du sénateur Benzaïm, Ould Abbès avait annoncé il y’a quelques jours une liste de 7 membres dont il est question de comparaitre devant la CD. Dans ce lot, figure le controversé député Baha Eddine Tliba et des mouhafedhs devant comparaitre également pour écart de discipline. Mais, hormis le sénateur contesté, aucun des ces membres n’a osé réagir.

Défi lancé à Ould Abbès : «Acceptez le choix de l’urne»
Dans sa lettre, Benzaïm laisse entendre que les députés et militants «menacés d’exclusion» subissent «des chantages de la part du SG du parti», lequel «instrumentalise la CD pour les faire taire». « Je ne suis pas d’accord avec vous sur la gestion du parti. Est-ce que cela veut dire que je dois être exclu ? Je suis membre du CC comme vous et membre du Conseil de la nation, élu avec 550 voix à l’urne. Nous sommes honnêtes avec notre pays et nos concitoyens», pouvait-on y lire. «Je ne plierais que devant le Créateur. Ta persistance est une humiliation et atteinte aux prérogatives d’un élu que la Constitution lui a pourtant garanti comme droit (…) Cette persistance est une atteinte aux principes du Front auquel on y croit et selon lesquels nulle autorité n’est supérieure à celle du peuple», se défend-il. Benzaïm estime que Ould Abbès a perdu «sa légitimité et la confiance» au sein du FLN pour avoir interdit aux membres du Bureau politique et du Comité central de se présenter lors des législatives de 2017. «Une humiliation» et un «sacrifice» que «d’appuyer la candidature de personnalités étrangères au parti», accuse encore le sénateur. Benzaîm est revenu également sur la récente rencontre d’Ould Abbès avec les députés du parti, ayant pour objectif de «lui garantir leurs soutiens pour se maintenir à la tête du parti. Cependant, Benzaïm ne croit pas à l’adhésion des députés «sur demande». Enfin, le député «récalcitrant» lance un défi à son ennemi-juré qu’il invite à «fixer rapidement» la date de la tenue de la prochaine réunion du CC. Une occasion pour «laisser l’urne trancher» sur son avenir à la tête de l’ex-parti unique. «Vous n’avez pas d’autres choix ! Soit renoncer et partir se reposer, soit accepter le choix de l’urne», a conclu Benzaïm.
Hamid Mecheri

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