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LE RCD A PROPOS DES RÉCENTES DÉCISIONS DE LA JUSTICE : «La république exemplaire ne peut se suffire d’une justice sélective»

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Le RCD a commenté, hier, la dernière vague d’arrestations d’ex-hauts responsables de l’État, dont notamment les ex-Premiers ministre, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Le parti de Mohcine Belabbas qualifie la procédure d’« une accélération de la cadence des règlements de compte» et «une Justice sélective ».

La semaine dernière, plusieurs figures et hommes d’affaires, qui ont incarné longtemps le régime du président déchu Bouteflika, ont été placés sous mandat de dépôt par la Cour suprême. Ainsi, les ex-Premiers ministres Ouyahia et Sellal, entre autres, sont poursuivis pour des faits liés à la corruption et d’«abus de fonction.» Réuni vendredi dernier, en session ordinaire de son Secrétariat national, pour débattre de l’évolution de la situation dans notre pays, « à la lumière du dynamisme démocratique amorcé par la société algérienne depuis le 22 février », le RCD constate que l’«exacerbation des règlements de compte dans le sérail de l’État algérien est due, avant tout, à l’absence de planification en vue d’une solution politique et démocratique». Toutefois, le RCD ne nie pas les charges retenues contre ces personnalités et leur responsabilité dans la situation précaire actuelle du pays. « Les forces nationales de la société, qui, malgré l’exclusion et l’oppression subies depuis des années du fait de son refus de se soumettre au fait accompli, ont inspiré la révolution du 22 février 2019, ont longtemps mis en garde contre la grave désintégration des relations sociales en raison de la corruption endémique », a indiqué le parti dans un communiqué. « Surtout devant un appareil judiciaire que Bouteflika a réussi à transformer en une propriété privée se servant d’elle pour écraser ses adversaires et protéger son entourage et ses proches, en usant de diverses manières de sorte à répondre uniquement à ses caprices », charge le RCD, ciblant le régime de l’ex-président de la République.
«Les auditions des membres de gouvernements qui se sont succédés sous le Président déchu et les graves accusations portées contre la plupart d’entre eux démontrent que le pays a été, depuis longtemps, à la merci de monstres prédateurs sans patrie et sans scrupule», accuse le RCD, prévenant contre « l’impunité » et « le déni de la réalité » qui ont caractérisé les 20 ans de règne de Bouteflika. « On ne peut y fonder un État de droit, auquel aspire notre peuple et qui motive la mobilisation continue de tous les groupes sociaux, à leur tête les jeunes et les femmes, en se basant sur l’impunité et l’oubli», a dénoncé le RCD, qui a tenu à rendre hommage aux martyrs du Printemps noir de 2001 en Kabylie, dont le 18e anniversaire a été célébré dans la rue lors du 17e vendredi de mobilisation.

«Le peuple finira par imposer l’indépendance de la justice »
«Le chemin vers une République idéale peut prendre des chemins tortueux, mais cela ne peut se faire avec une Justice sélective. Dans le nouveau contrat social que notre peuple imposera tôt ou tard, en paix, avec ses partis et organisations, l’indépendance de la justice constitue le cœur de sa nouvelle structure institutionnelle et son moteur ».
La formation, fondée par le docteur Saïd Sadi, a fustigé « ceux qui viennent de découvrir les bienfaits du dialogue inclusif et des compromis comme moyens efficaces pour résoudre les crises », leur préconisant de procéder à une série de « mesures d’apaisement » qui permettront d’aller effectivement dans la voie d’un État de droit.
Il a cité pour exemple : «la libération des prisonniers d’opinion, la limitation du recours à la détention provisoire au cas extrême pour révéler la vérité, arrêter l’interpellation des simples citoyens pour un simple soupçon d’avoir participé à une marche et aussi lever les restrictions imposées sur les accès de la capitale chaque vendredi. »
Hamid Mecheri

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