La prochaine visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris sera l’occasion pour lui de réitérer l’engagement de l’Algérie dans la défense du dossier de la mémoire.
En sus de nombreux dossiers encore en suspens dans les relations entre l’Algérie et la France, dont la promotion des investissements, la lutte contre l’immigration illégale, coopération universitaire, et autres dossiers mentionnés lors de la visite en Algérie du président Macron, on s’attend en effet à ce que le président Tebboune aborde le dossier de la mémoire, lequel a été pour rappel confiée à une commission mixte d’historiens algériens et français. Comme il l’avait déjà, affirmé au mois de décembre dernier, lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, « le dossier de la Mémoire ne sera point occulté ». Évoquant mercredi les relations algéro-françaises, lors de sa rencontre avec la presse, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la presse, Tebboune a encore une fois souligné sa volonté « de défendre jusqu’au bout le dossier de la mémoire », un sujet qui sera certainement discuté lors de sa prochaine visite à Paris. Une déclaration qui intervient à quelques jours de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945, une date qui selon Tebboune, « continuera de témoigner des massacres qui ne peuvent être oubliés », considérant que « ce qui s’est passé ce jour-là, a été une étape décisive dans l’histoire de la lutte algérienne contre l’occupation française ». C’est du moins en ces termes que le chef de l’État avait qualifié l’an dernier ces massacres, mettant en exergue l’importance de « traiter le dossier de la mémoire et de l’histoire de manière impartiale et objective ». Ainsi, et en attendant que l’État français reconnaisse une fois pour toute les crimes coloniaux qu’il a commis contre le peuple algérien, et assume son entière responsabilité historique, les massacres du 8 mai 1945 restent un repère vivant qui rappelle aux générations futures les grands sacrifices consentis par les martyrs, pour libérer le pays des griffes du colonialisme français, et témoigner de la laideur des crimes de la France coloniale, souvent vantée de civilisation, de liberté et d’humanité. Alors qu’une visite conjointe des deux présidents au Château d’Amboise, dans lequel l’émir Abdelkader a été détenu pendant les premières années de l’occupation française de l’Algérie, sera au programme de la visite prochaine de Tebboune en France, cela suffira-t-il vraiment à apaiser quelque peu la mémoire entre les deux pays ? H. S. A.