Membre du comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie de coronavirus, le Professeur Ryad Mehyaoui, a qualifié de « grave » la situation épidémique en Algérie, marquée par une hausse des contaminations et la surcharge des établissements hospitaliers.
«L’état de contagion est toujours élevé. Ce qui explique que tous les jours on compte de plus en plus de contaminations. L’épidémie est partout », a affirmé le Professeur dans une déclaration au site électronique d’information TSA. Toute en insistant sur le respect des mesures barrières : distanciation sociale, port du masque et hygiène des mains, le chef de service de réanimation au CNMS d’Alger a fait savoir que les patients atteints de Covid-19 « ne sont pas en mesure de nous dire quand et où ils ont été infectés ». Cela, ajoute-t-il, veut dire que « le virus est silencieux, et qu’il guette les citoyens au moindre relâchement pour les attaquer ». Abordant la hausse des contaminations et des décès parmi les professionnels de la santé, Pr Mehyaoui explique ce phénomène inquiétant par les flux incessants des malades qui rendent ces personnels plus que jamais exposés à la charge virale dans les services Covid-19 des hôpitaux.
« Il arrive que les professionnels de santé manque de vigilance et fassent preuve de relâchement en raison de la fatigue, de burn-out et de lassitude », explique-t-il. Evoquant, par ailleurs, le risque sanitaire à l’occasion de l’Aïd El-Adha et la menace qui pèse sur la santé publique durant ce rituel, Pr Mehyaoui renvoie la balle du côté de ceux en charge d’effectuer le sacrifice.
« C’est aux Algériens qui vont effectuer le rituel du sacrifice d’appliquer rigoureusement les mesures barrières, en évitant les regroupements et les visites », a-t-il recommandé en réponse à cette question.
Le constat des Docteurs Berkani et Merabet
Il faut rappeler que sur cette même question le Dr Mohamed Bekkat Berkani, également membre du même comité, a, dans une récente déclaration aux médias, regretté le fait qu’une fetwa des religieux ait primé sur l’avis des médecins. Mardi encore, les syndicats de la santé regroupant le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Syndicat national des medecins liberaux (SNML), et le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaire (SNECHU), du Pr R.Belhadj, ont insisté, lors d’une conférence de presse, tenue au siège de la SAP, sur la nécessité de faire impliquer les partenaires sociaux du secteur, jusque-là marginalisés, dans la gestion de la pandémie qui dure depuis près de 6 mois. Les conférenciers ont surtout regretté l’absence de coordination entre les différentes parties agissantes dans la guerre contre le Covid-19 et leur exclusion d’une gestion qui relève pourtant de leur secteur. Abordant la situation prévalant dans les hôpitaux, à l’ère du coronavirus, les syndicalistes ont soulevé plusieurs lacunes, dont l’absence des moyens de protection pour le personnel médical, ainsi que le manque d’une prise en charge médicale effective pour les professionnels de la santé. « Le personnel médical n’a pas besoin de qualificatif à l’image de l’armée blanches, ni de remerciements, et encore moins des honneurs, mais ce dont nous avons besoin c’est les moyens de protection et autres mesures, car les professionnels de la santé se plaignent des conditions de travail, des risques auxquels ils sont constamment exposés, de l’insouciance et l’inconscience de la population face à ce virus mortel, mais aussi et surtout de l’absence de la coordination entre les différents secteurs », a déploré, Dr Lyes Merabet président du SNPSP, avant de désavouer les déclarations officielles sur la situation sanitaire et sur la stratégie adoptée.
« Quand on continue à recevoir de nouveaux patients du Covid-19 par dizaines, centaines ou par milliers, cela veut dire que la stratégie de gestion adoptée dans la lutte contre la pandémie a tout simplement échoué », a conclu le Dr Merabet.
Brahim Oubellil
MINISTÈRE DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DES WAQFS
L’Aïd El Adha célébré en Algérie le vendredi 31 juillet
L’Aïd El Adha sera célébré le vendredi 31 juillet, a indiqué, mardi, dans communiqué, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs dans un communiqué. « Le mercredi 22 juillet 2020 coïncidera avec le 1er Dhou El-Hidja 1441 de l’Hégire et le rassemblement sur le Mont Arafat interviendra le jeudi 9 Dhou El-Hidja, correspondant au 30 juillet », a précisé le communiqué ajoutant que « l’Aïd El Adha sera célébré le vendredi 10 Dhou El-Hidja correspondant au 31 juillet ». Rappelant aux fidèles la tradition du Prophète (QSSSL) d’observer le jeûne le jour de Arafat, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs adresse ses meilleurs vœux à tout le peuple algérien, priant Le Tout-Puissant de combler chaque année la nation musulmane de sa bénédiction et de lever cette pandémie sévisant, à travers le monde, depuis décembre passé. Le ministère exhorte, par ailleurs, les citoyens au respect « des mesures de prévention sanitaires, notamment la distanciation sociale et le port des masques » en vue d’endiguer la propagation du coronavirus (Covid-19), a conclu le communiqué.
APS