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LE MOUVEMENT POPULAIRE QUI A SAUVÉ LE PAYS D’UN EFFONDREMENT CERTAIN : Le souffle y est encore après un an de mobilisation

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C’est depuis les différentes rues et boulevards de la capitale, que des centaines de manifestants commençaient à affluer vers le centre d’Alger, occupant, en ce jour historique du 22 février 2019, les grands espaces publics. Du boulevard Che-Guevara à Hassiba Ben Bouali en passant par la rue Pasteur à Assealh Hocine jusqu’à la rue Larbi Ben M’hidi en direction du Centre d’Alger, une marée humaine a battu le pavé. Ils se contaient en centaines, en milliers, en dizaines puis en centaines de milliers, jusqu’à être près d’un million à être mobilisés, en ce jour, de la Place de la Grande Poste à celle de Maurice Audin jusqu’au grand Boulevard Zirouth Youcef, pour exprimer leur opposition au 5e mandat du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, mettant ainsi fin à un cap qui aller mener l’État et son peuple vers un effondrement et une déperdition certains. Femmes, hommes et enfants, de tous âges, de différents horizons et couches sociales étaient là en ce vendredi, le premier d’une langue série, pour faire échec au plan du système bouteflikien, que les Algériens, à travers le pays en ce jour, ont décidé de le déloger, par un mouvement pacifique et populaire, inédit dans l’histoire du pays et dans le monde. Des millions d’Algériennes et d’Algériens à travers le pays sont sortis en ce jour, dans une dynamique populaire, pour crier haut et fort, non au 5ème mandat  de Bouteflika,  à son système et à la dilapidation des richesses du pays, marquant ainsi la réappropriation des espaces publics et de la prise de décision du destin du pays. Le soleil était bien présent en cette journée mémorable, que l’histoire du pays retiendra à l’instar des autres dates ayant marqué les rendez-vous non ratés du peuple algérien avec son histoire, dont la date phare, le 1er novembre 1954, date du déclenchent de sa Révolution armée contre le colonialisme français. Le Cap à prendre par l’Algérie décidé et exprimé, en ce jour qui, faut-il le rappeler, a coïncidé, avec la date de la célébration de la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971, a dès sa manifestation, montré qu’il allait s’inscrire dans la durée, jusqu’à mettre le pays sur de bons rails menant à l’édification d’un État de Droit. La jeunesse algérienne s’est révoltée, femmes et hommes, par un mouvement hautement pacifique, refusant de continuer à subir et à être bernés par des promesses qui, durant plus de vingt ans de règne du système politique en place, n’ont fait qu’aggraver le vécu quotidien des citoyens, notamment par le chômage et l’ absence de perspectives, alors que le pays débordait de ressources financières, qui ne bénéficiaient qu’aux tenants du système rentier et ses relais. Battant le pavé en ce jour, par des millions à travers le pays, le peuple a dit son mot avec détermination, en exprimant tout au long des vendredis ayant succédé, la mobilisation populaire du 16 février à Kherata, puis celle du 22 février, à travers le pays, l’impératif de changement du système politique en place. Mouvement populaire pacifique et éminemment citoyen aux revendications foncièrement politiques, le monde venait de découvrir l’autre visage de l’Algérie, celui de la maturité politique de son peuple, notamment sa jeunesse, aspirant à vivre dignement dans un État démocratique et de justice sociale, pour concrétiser le rêve des martyrs de la Révolution de novembre 54, et avant eux ceux du 8 Mai 45. Une volonté affichée, d’aller sur cette voie, à travers les portraits et photos de martyrs, femmes et hommes brandis par des millions de manifestants pacifiques, depuis un an, à travers le pays. L’unicité, la fraternité, la solidarité, l’expression de l’identité du peuple, dans sa diversité et sa richesse et l’attachement à la souveraineté ont été le ciment qui a permis à ce mouvement de maintenir le souffle de sa marche, pour l’édification d’un État de droit, refusant toute ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, exprimés par le slogan « ni Paris, no Washington le peuple choisis son président ». Un mouvement inédit depuis l’Indépendance de l’Algérie, voire dans l’histoire des peuples, comme l’ont affirmé, notamment des historiens, qui a su et réussi à maintenir le cap de la mobilisation hebdomadaire, à travers la marche de million d’Algériennes et Algériens, à travers l’ensemble des wilayas du pays, pour se débarasser d’un système qui, durant 20 ans, par sa gouvernance basée sur la corruption et la dilapidation des richesses du pays, a failli réussir, à faire effondrer le pays, si ce n’était la décision du peuple, d’interrompre ce processus destructeur de l’Algérie, d’être depuis le 22 février 2019, un acteur politique incontournable pour façonner l’Algérie de demain.
Karima Bennour

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