Avant le 1er Novembre 1954, les français de l’hexagone ne connaissaient pas l’Algérie. C’est la mobilisation d’un million et demi de leurs enfants envoyés faire la guerre qui leur a fait découvrir ce pays. À cette époque-là, la population française ne comprenait pas pourquoi ses enfants devaient se battre et mourir pour une cause qui ne les concernait pas. C’est cette population française qui, lors du référendum d’avril 1961 sur l’autodétermination du peuple algérien a dit « OUI » à 76,48 %. Elle l’a confirmé le 8 avril 1962 (après le cessez-le-feu du 19 mars 1962) en faveur de l’Indépendance de l’Algérie à 90,7%. Voilà la vraie France et sa relation avec l’Algérie. L’autre « France », engagée dans la guerre contre l’Algérie, est constituée des « français d’Algérie ». Elle est composée de communautés très différentes. L’une de colons, naturalisés français, venus du Sud de l’Europe, l’autre de juifs établis en Algérie bien avant la colonisation et ayant reçu la nationalité française en 1870 (décret Crémieux) et une troisième de harkis. Des communautés qui se vouent une haine profonde aggravée par la Seconde Guerre mondiale. Leur relation relève du proverbe qui veut que : « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Cette relation d’une rare hypocrisie, est illustrée par le parti « Reconquête » (sic) d’Éric Zemmour dans sa relation avec le parti « Rassemblement national » de Marine Le Pen. Ce dernier parti est depuis sa création anti-juif et pétainiste alors que Zemmour, juif d’Algérie, représente le sionisme le plus dur. Une alliance contre nature de ces deux formations qui durera « le temps des roses ». Arrivera le jour où ils s’entretueront. En attendant, ce melting-pot fait bloc contre nous. Il est dans une alliance plus large appelée « la droite et l’extrême droite » avec comme chair à canon les harkis. Une alliance qui n’a jamais reconnu l’indépendance de notre pays. Qui considère le 19 mars 1962 comme un jour de « la honte ». Une alliance qui avait permis la création de l’OAS en 1961 qui a mis à feu et à sang l’Algérie mais aussi la France. Une alliance pour qui De Gaulle, qui a échappé à plusieurs attentats, est un « traitre ». Contre André Malraux. Contre le secrétaire d’État aux rapatriés en 1962, Robert Boulin, qui aurait mal accueilli les « français d’Algérie ». Sa mort en 1979, a été maquillée en suicide. L’enquête a été relancée en 2023. Les français d’Algérie contre les vrais français de France (BHL contre De Villepin), mais aussi contre l’Algérie et les Algériens. Nous célébrons le 63ème anniversaire de l’Indépendance de notre pays mais pour les « français d’Algérie » et leurs affidés, la guerre d’Algérie n’est pas finie. L’appel lancé vendredi dernier par le président Abdelmadjid Tebboune, aux « enfants de notre chère patrie à redoubler d’efforts, de dévouement et de vigilance face aux enjeux conformément à l’esprit des nobles principes qui ont guidé nos glorieux martyrs » est d’une forte intensité. Aux médias algériens d’expliquer, aux moins de 63 ans, ce défi existentiel !
Zouhir Mebarki