L’écrivaine Elaine Mokhtefi, militante anticolonialiste engagée en faveur de l’indépendance de l’Algérie, a évoqué, à Alger, son riche parcours de militante pour la cause algérienne durant la Guerre de libération nationale.
S’exprimant lors d’une rencontre, faite avant-hier, en marge du 24e Sila, consacrée à la présentation de son dernier ouvrage « Alger, capitale de la révolution: De Fanon aux Blacks Panthers », édité récemment en Algérie, l’écrivaine a rappelé son engagement pour la cause algérienne aux côtés de militants du Front de libération nationale (FLN). Membre de la représentation du FLN à New York (Etats Unis), Elaine Mokhtefi a contribué activement à l’inscription de la cause algérienne à l’Assemblée générale de l’Onu, a-t-elle témoigné, précisant que ses premiers contacts avec les militants algériens remontaient à 1952. En 1958, en pleine guerre d’Algérie, Mokhtefi rencontre lors d’une conférence panafricaine des peuples, à Accra, Ghana, Frantz Fanon, et Mohamed Sahnoun, se remémore-t-elle encore. Elaine Mokhtefi a rencontré également Hocine Ait Ahmed et M’hamed Yazid, membres dirigeants de la révolution algérienne, au siège des Nations unies, à New-York, à l’occasion du débat qui s’y déroulait sur l’indépendance de l’Algérie. évoquant le Festival panafricain d’Alger de 1969, auquel elle avait contribué en tant que membre organisateur, la militante de 91 ans garde le souvenir d’un évènement « émouvant et extraordinaire qui n’a eu jamais d’égal en Afrique et ailleurs »témogne-t-elle. Cette manifestation panafricaine était un carrefour culturel et notamment politique ayant pu réunir les différents « leaders » des mouvements de libération des peuples aficains, la militante américaine des causes justes, notamment la cause du peuple algérien aspirant à la liberté et l’indépendance, qui était alors chargée d’accueillir la délégation américaine, témoigne-t-elle. Ayant vécu à Alger entre 1962 et 1974, Elaine Mokhtefi a exercé en tant que journaliste à l’APS. Elle est également interprète et écrivaine. Née en 1928 à New York elle a été l’épouse de l’ancien membre de l’Armée de libération nationale (ALN), l’écrivain Mokhtar Mokhtefi. Engagée en faveur des luttes anticolonialistes et anti-raciales, elle s’est distinguée, et sans suprise, par son combat aux côtés des « Black Panthers » mouvement afro-américain militant pour les droits civiques de ces derniers, victimes de la politique ségrégationniste de la Maison Blanche. Et pour revenir aux Black Panthers, et leurs liens avec l’Algérie, elle indique que «ce furent les premiers contacts avec un pays étranger pour les Black Panthers», ces derniers étaient sous la menace de mort certaine aux États Unis, comme de nombreux autres afro-américains luttant pour leurs droits civiques et politqiues. J’ai rencontré EldridgeCleaver, c’était une des figures de proue du mouvement afro-américain, fondé par deux Américains, Huey P. Newton et Bobby Seale. Elle rappelle qu’Eldridge a été longtemps emprisonné pour ses idées et ses positions dans les prisons américaines avant d’être relaché. Les discours et le combat du pasteur américain Martin Luther King ayant ouvert les esprits des afro-maricains et aussi des autres américains, avant qu’il soit assasiné, pensant taire sa cause et son idée, Eldridge était déjà membre des Black Panthers. Les Black Panthers invités à séjourner dans notre pays, ils se sont vite adaptés, ils ont ramené dans leurs petites valises, beaucoup de littérature, notamment engagée. Pour Cleaver qui était resté de 1969, année du déroulement du festival panafaricain, à 1973, il a eu à animer des rencontres avec la presse, lors desquelles il expliquait le sens du combat qu’il menait, avec tant d’autres, dans le but principal, la libération de l’Homme en général, de la domination et l’opression, notamment du système impéraliste.
Abdenour Alia