Alors que l’Algérie a, récemment, décidé de diversifier ses fournisseurs en blé, après que les importations provenaient essentiellement de la France, voilà que la qualité du blé importé de l’Argentine est remise en cause.
En effet, l’Algérie a refoulé jeudi la cargaison de blé d’un navire en provenance d’Argentine. Selon la presse argentine qui rapporte l’information vendredi matin, il s’agit d’un «précédent grave» alors que le pays sud-américain s’apprête à mettre sur le marché une récolte de 19 millions de tonnes. De même source, on apprend que les contrôles des céréales au niveau du port algérien ont permis aux autorités algériennes de détecter que la cargaison en question ne répondait pas aux normes pré-requises.
Aussi, la compagnie propriétaire du blé, Cofco, aurait exporté vers l’Algérie un blé de faible qualité. La teneur en farine qui résulte de cette cargaison est faiblement panifiable. Ce qui altère la fermentation et la cuisson de la farine en question. Un argument suffisant pour refuser la cargaison livrée.
Seule explication plausible pour les médias argentins, est que l’entreprise en question aurait exporté un blé qui a germé en cours de la traversée.
Par ailleurs, il est à signaler que la céréaliculture en Argentine a souffert d’une pluviométrie abondante courant octobre et novembre, une situation qui a affecté la qualité des récoltes. La presse argentine s’interroge, toutefois, sur l’impact de cet incident sur les prochaines cargaisons prévues. De même source, on estime les exportations argentines en blé à 2,8 milliards de dollars. Les Argentins craignent que le scénario de la cargaison rejetée par Alger ne se reproduise pour leurs prochaines livraisons. Réputé pour ses prix bas et sa qualité inférieure à la norme, le blé argentin a été importé par l’Algérie suite à un appel d’offre international. Ainsi, de nombreuses questions méritent d’être posées sur les raisons ayant poussé l’Algérie à refouler ce blé, surtout que la concurrence entre les pays fournisseurs ne cesse de s’accroître, étant donné que le marché algérien est très potentiel.
Pour rappel, au cours des derniers mois, le débat s’est enflé après que l’Algérie a affirmé sa volonté de diversifier ses fournisseurs en blé. La Russie, avait annoncé la presse en octobre dernier, serait à la tête des futurs fournisseurs de l’Algérie.
Autrement, la démarche de l’Algérie a pour objectif de sortir de sa dépendance vis-à-vis du fournisseur français. Des négociations avec les autorités russes ont été initiées par le ministère de l’Agriculture concernant l’importation de blé tendre russe. Kamel Fernah, directeur central au sein du ministère de l’Agriculture, a confirmé l’existence de négociations avec la Russie concernant l’importation de blé tendre russe.
L’Algérie avait déjà sollicité l’Allemagne, la Pologne et le Canada pour sécuriser ses approvisionnements. Malgré ces tentatives de diversification, la France reste le principal fournisseur de l’Algérie avec, au tableau, des importations estimées annuellement à près de 1 milliard de dollars, suivie du Canada (354,5 millions de dollars) et de l’Allemagne (24 millions de dollars), selon les statistiques du commerce extérieur pour l’exercice 2016, l’Algérie, dépendante des importations pour le blé tendre, importe annuellement l’équivalent de 7 millions de tonnes.
Lamia Boufassa