Accueil LA 24 LA LIBYE  OU LE SAUT DANS L’INCONNU : Khalifa Haftar, un «sauveur»...

LA LIBYE  OU LE SAUT DANS L’INCONNU : Khalifa Haftar, un «sauveur» estampillé  CIA

0

Prise en otage par les « thouars », les milices armées par les puissances occidentales à l’origine de la guerre contre l’ancien régime de Kadhafi, la Libye ne finit pas de compter ses morts et plonge de nouveau dans la violence avec l’offensive menée, le 4 avril dernier, par le maréchal Khalifa Haftar contre la capitale Tripoli, où siège le gouvernement d’Union national (GNA), reconnu par la communauté internationale. Qui est Haftar ? Un aventurier franchisé par une puissance étrangère, les États-Unis en l’occurrence, en lutte prétendue, mais souterraine, contre le terrorisme islamiste.

Khalifa Haftar, ancien commandant des forces terrestres pro-consul de Kadhafi au Tchad, à la tête d’un corps expéditionnaire pendant la guerre de la bande d’Aouzou qui s’est enlisée dans les sables, est un homme ambigu, présentant plusieurs visages. Depuis quelques temps il s’est proclamé «maréchal» et chef d’une force paramilitaire qu’il présente comme l’Armée nationale libyenne, regroupant des officiers à la retraite et des soldats perdus. Basé à Benghazi, capitale de l’Est libyen, en dissidence, qui se trouve riche en pétrole, où des autonomistes bloquent depuis des mois les terminaux pétroliers en privant l’État central de ses seuls revenus en devises.
Si certains libyens, désespérés de voir leur pays glisser lentement vers l’enfer, voient en Khalifa Haftar un «homme fort», une sorte de Sissi libyen, prêt à «sauver» le pays. Sauf que, d’autres n’oublient pas, qu’après avoir fait défection à l’armée de Kadhafi à la fin de 1987, il a passé prés de vingt ans aux États-Unis, un séjour suffisamment long pour être pris en main par les services américains. Leurs soupçons sont d’autant plus solides que Washington ne voit pas d’un mauvais œil un retour de l’OTAN pour «mettre de l’ordre» dans un pays que les occidentaux ont contribué à mettre dans le chaos dans lequel il se retrouve actuellement.
La Libye est devenue, depuis l’intervention militaire franco-anglo-américaine, un foyer d’instabilité et de terrorisme dans l’ensemble de la région Maghreb et Sahel réunis. C’est dire que les occidentaux ont trouvé dans le maréchal Haftar leur bras armé, un sous-traitant zélé, qui leur épargnera d’engager leurs propres troupes sur le sol libyen. L’actuelle offensive militaire sur Tripoli est la preuve par neuf, que l’agenda de Haftar est bien tracé.
Mâalem Abdelyakine

NEUF CIVILS SONT TUÉS DANS DES BOMBARDEMENTS AÉRIENS
Khalifa Haftar poursuit son offensive à l’Est de Tripoli
Malgré les mises en garde de la communauté internationale, quant à privilégier exclusivement la solution politique pour régler la crise libyenne, les forces aériennes du maréchal Khalifa Haftar continuent leur offensive militaire à l’Est de Tripoli. Depuis le 4 avril dernier, celui qui s’oppose au gouvernement d’union nationale (GNA), dirigée par Fayez al Sarraj, lance un assaut pour la conquête de la capitale, au moment où les pays voisins à la Libye, dont l’Algérie qui joue un rôle important, appellent à un dialogue inclusif inter-libyen pour résoudre la crise. Samedi, au moins 9 personnes ont été tuées dans des bombardements aériens visant un dépôt militaire gouvernemental dans l’Est de la capitale, Tripoli, et endommageant un hôpital voisin, rapportent des médias citant le ministère de la Santé libyen. « Les neuf victimes, dont deux femmes et un enfant, sont toutes des civils », a indiqué Fawzi Ouanis, porte-parole du ministère. Selon les médias, ces bombardements ont été menés par les troupes du maréchal Khalifa Haftar, qui mènent, depuis le 4 avril, une offensive pour tenter de s’emparer de la capitale libyenne où siège le gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al Sarraj reconnu par la communauté internationale.
Cette frappe avait visé « le plus grand dépôt de munitions » appartenant au gouvernement reconnu par l’ONU. Depuis l’offensive de Haftar sur Tripoli, quelque 653 morts et 3 547 blessés ont été causé par les bombardements des milices de l’autoproclamé maréchal, selon l’Organisation mondiale de la santé. Depuis lors, la crise sécuritaire n’a fait que compliquer la solution politique et pacifique, depuis la chute de Kadhafi en 2011.
R. I.

Article précédentASO Chlef : Confiance renouvelée à l’entraîneur Zaoui
Article suivantSalon de la photographie (Tizi-Ouzou) : Remise des prix de la meilleure photo