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La classification universelle des foggaras, un meilleur moyen pour valoriser un legs ancestral

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La classification universelle des foggaras (système traditionnel de captage et d’adduction d’eau dans le Sahara) constitue un meilleur moyen pour préserver et valoriser un legs ancestral et un patrimoine matériel et culturel national, a estimé vendredi à Constantine, le professeur et chercheur dans l’histoire de la région d’Adrar, Abdellah Smaïli. S’exprimant en marge de la semaine culturelle de la wilaya d’Adrar, inscrite dans le cadre du programme d’activités de la manifestation Constantine, capitale 2015 de la culture arabe, M. Smaïli a précisé à l’APS que la classification de ce système d’irrigation permet de «capitaliser le savoir local ancestral et les connaissances académiques modernes» dans l’objectif de «perpétuer un mode de gestion de l’eau» qui a prouvé son efficacité et a permis à l’homme de survivre dans les régions arides. Evoquant l’histoire de la création des foggara à Adrar, M. Smaïli a fait savoir que ce type d’irrigation, profondément original, crée par les amazighs de cette région, donne aux oasis du Touat, qui s’étend le long la vallée de l’Oued Messaoud, un cachet particulier et spécifique. Dans les détails, M. Smaïli a expliqué qu’une foggaras est une canalisation souterraine avec une pente légère, construite pour alimenter les palmeraies, et court à environ 5 ou 10 mètres sous la surface du sol, soulignant que l’ingéniosité du procédé réside dans son adaptation aux conditions de la vie et du climat saharien, assurant ainsi, a-t-il appuyé, «un approvisionnement à débit constant, et une limitation de l’évaporation». Estimant à quelques centaines de foggaras encore opérationnelles, arrosant à ce jour, sur près de 1 500 km de conduites souterraines, les vergers de palmiers-dattiers et alimentant les habitants des ksours, dans la wilaya d’Adrar, M. Smaïli a rappelé que face aux avancées industrielles et à l’urbanisation effrénée, ce système d’exploitation des ressources hydriques connait une dégradation. Organisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) à la salle de spectacle Ahmed Bey, la semaine culturelle d’Adrar à Constantine, ouverte depuis lundi dernier et sera clôturée vendredi soir, propose également la découverte des musiques traditionnelles authentiques des Ahellil et du Karkabou, la maroquinerie ancestrale, les spécialités culinaires et le riche patrimoine de manuscrits des anciennes écoles et zaouïas du pays du Touat. Les visiteurs de l’exposition découvrent également l’architecture traditionnelle des ksours à travers laquelle, l’homme a su développer tout un mode de vie respectueux de la nature. L’ingéniosité remarquable de l’homme dans la construction des ruelles sinueuses et étroites de ksours permettant de briser les rayons solaires et les rafales de vent, est mise à l’avant, et l’habilité des caractéristiques d’isolation thermique des habitations de ces ksours, à l’image ksar Tamentit, de la casbah de Moulay Abdallah et du ksar de Timimoun a beaucoup charmé les constantinois. Une tente érigée dans la pure tradition des nomades permet au public de savourer du thé à la menthe préparé sur place par des mains expertes.

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