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JS Saoura : Un vent frais du Sud souffle sur le football algérien

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L’USM Alger (7e couronne nationale), son voisin et non moins «ennemi intime», MC Alger (8e victoire finale dans l’épreuve-reine) sont désormais les deux lauréats d’un autre exercice aux couleurs algéroises, les deux formations phares trônant à l’arrivée en tête des distinctions.
Un palier en dessous (Ligue2), c’est au trio constitué de l’O.Médéa, qui termine champion et accède en élite après une longue attente de plus de 70 années, du CA Batna, en bon dauphin et qui retrouve, assez rapidement au grand bonheur de son public, le haut de la hiérarchie nationale, et de l’USM Bel Abbès, qui ferme joliment le podium non sans avoir longtemps tenté de séduire l’auguste Dame en ratant la dernière marche (éliminé en ½ finales contre le NAHD sur un but litigieux), que revient l’insigne honneur de briller en compostant, logiquement d’ailleurs au vu de leurs parcours respectifs, leur billet et quittent ce qu’on désigne communément d’enfer de la D2, même si, en ce qui nous concerne, on préfère l’appellation plus appropriée d’antichambre de l’élite. Avec la précision qu’il faudra encore patienter pour la désignation du 3e larron devant prendre la main de l’infortuné tandem ASM Oran- RC Arba, condamné de longue date déjà, dans sa chute, la bataille faisant toujours aussi rage, pour les remplacer. Bataille indécise s’il en est. Aussi difficile que celle menée en tête du classement, le nouveau champion usmiste et leader incontesté avec une différence de points ne prêtant pas à discussion, attendant impatiemment de connaître le nom de ses deux colistiers. Parmi lesquels, émerge une certaine JS Saoura que personne, une fois la surprise de son accession digérée, n’attendait à pareille fête. Surtout pas à concurrencer les grosses cylindrées dans un championnat ouvert sur tous les scénarios (du meilleur comme du pire avec quelques satisfactions et belles surprises et des bizarreries propres à notre ballon rond, dont une violence endémique et des rumeurs persistantes d’une «combinazione» pratiquement inévitable au fur et à mesure que se rapproche l’heure des grandes cérémonies de remise des prix et des sanctions de fin de saison, les coulisses faisant souvent de l’ombre aux réalités d’un terrain plus que miné) et où personne ou presque n’est à sa place. La Jeunesse Sportive de la Saoura, club phare de Béchar, qui tient la route. Fait mieux que de la figuration et donne l’exemple malgré son jeune âge (fondée en 2008, c’est-à-dire il y a moins d’une décennie). Pas seulement en termes de performances, son classement actuel (2e, et donc toujours sur le podium à l’arrivée de la 27e journée, et naturellement des chances intactes d’y rester à trois étapes seulement du baisser de rideau, la dernière victoire à domicile contre un autre candidat sérieux, le MO Béjaïa pour ne pas le nommer, la rassurant quant au sprint final) en Ligue 1 «Mobilis» confirmant sa bonne santé, voire la logique d’une démarche donnant, quoique dans une certaine indifférence et loin du tapage médiatique des «grands» du Nord, tournée sur l’avenir. Un travail en profondeur comme seul gage de pérennité, faire de vieux os en élite (c’est apparemment le message lancé par ses dirigeants) passant inévitablement par des bases solides. Dont des équipes de jeunes performantes. Assez d’arguments et de qualité pour jouer aux grandes. Se surprendre à imposer le respect en jouant sur tous les tableaux (coupes- championnats dans toutes les catégories d’âge) et faire de l’ombre aux traditionnelles écoles de formation, beaucoup ayant changé de fusil d’épaule, renié leurs vertus en se tournant vers un recrutement tous azimuts aussi coûteux que peu rentable. Dernière preuve en date révélatrice du sérieux dans ce club du Sud Ouest algérien qui apporte, bon an mal an, depuis son arrivée au plus haut niveau, un souffle nouveau au football algérien, cet exercice en tous points positif, sa forte présence en finales de Coupe d’Algérie des jeunes catégories, ses deux représentants en U20 (moins de 20 ans) et U 21 (moins de 21 ans) sonnant comme une leçon à retenir. Une retentissante leçon donnée par un sigle que l’on apprend à connaître malgré sa récente (8 ans c’est trop jeune en principe pour espérer tenir la route devant des quinquagénaires et ils sont légion, ou des presque centenaires comme le CSC et le MCA, nos deux doyens, qui semblent prendre quelques rides et se font tellement de soucis quant à leur survie puisqu’ ils jouent encore cette saison leur avenir sur les trois ultimes rounds) création. Rien à voir avec la priorité absolue accordée par nombre de ténors à la seule équipe première et les dégâts qui en découlent. Dans une récente sortie médiatique, l’un des principaux fondateurs du club, Mohamed Zerouati, ex-président et actuellement membre de son conseil d’administration, mettait fort à propos l’accent sur «l’importance qu’accordent les dirigeants à la formation (…) Une politique qui démontre tout l’intérêt que nous accordons aux jeunes, notre objectif étant de promouvoir chaque saison un maximum de joueurs en équipe professionnelle», non sans se féliciter que «cette stratégie est déjà appliquée depuis l’été dernier, puisque l’effectif de notre équipe première est composé actuellement dans sa majorité de joueurs du cru.» Pour ce responsable, sûr de la démarche entreprise, «la JSS, continuera à jouer à fond ses chances pour terminer sur le podium afin de s’adjuger pour la première fois de son histoire un billet pour une compétition africaine la saison prochaine» et ne peut que s’enorgueillir de voir se concrétiser sur le terrain «les fruits d’un travail qui se veut tourner résolument sur l’avenir.» Belles récompenses et du «Trois en Un» à valeur de consécration. La JSS, qui reçoit lors du prochain week-end le CR Belouizdad dans un quitte au double dans la course à la place de dauphin (n’a-t-elle pas déjà assuré le coup en venant à Alger donner le ton en battant, ce qui veut dire beaucoup de choses, entre autres que l’équipe a muri, le champion usmiste dans son antre de Bologhine ?) semble, quels qu’en seront les prochains résultats, avoir fait l’essentiel, en se présentant comme un des gages les plus sérieux pour la relance de la discipline dans le pays. Du moins un des exemples à suivre. La preuve, c’est cette 2e place au classement général de Ligue1 pour les «séniors», ce très large succès (ils étrillent leurs malheureux adversaires du jour, l’AB Boussaâda sur le score sans appel de 4 buts à zéro) des U21 en finale de Coupe et qui, curieux hasard, jouent les tout premiers rôles en championnat (ils terminent ) au moment où les U20 doivent se montrer déçus d’avoir raté la marche si près du but en perdant le trophée aux tirs au but devant une autre école (une ASM Oran fidèle à ses principes et qui s’illustre à ce niveau) après une belle course-poursuite en finale de la catégorie et un score (2-2) se passant de commentaire sur la valeur des deux teams. Et une question lancinante, incontournable pour qui connaissent le football algérien et ses contradictions : de quoi sera fait demain pour cette belle promesse qui nous vient du Sud ? La réponse on la tient par la voix de nombre de ses inconditionnels. La trajectoire de l’US Biskra, un temps porte drapeau de cette région de notre grand pays est là pour rappeler les dirigeants à leurs responsabilités de préserver un drôle d’acquis. En continuant l’œuvre. Les prochaines saisons nous en diront plus. Bonne continuation en tout cas.
Par Azouaou Aghilès

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