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Journées du théâtre du Sud : une volonté d’exister en quête de considération

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Les 7e Journées du théâtre du Sud (13-20 novembre) ont révélé une volonté d’exister qui peine à trouver sa place dans le paysage du 4e art, faute de moyens logistiques et techniques, de formations adéquates et d’infrastructures mises à disposition dans le sud algérien.
De jeunes comédiens de différentes associations ont évolué dans des décors presque inexistants, signe d’un manque de moyen devenu récurrent, alors que la plupart des spectacles ont puisé leurs conceptions de la mise en scène du théâtre d’avant garde. L’importance du débat dans la société, l’équité comme valeur d’équilibre social, la préservation des us et coutumes ancestrales, la perversité de l’homme, le conflit interne de l’écrivain engagé, sont autant de sujets traités dans différentes pièces appelant à la réflexion dans des formes esthétiques acceptables.
Néanmoins, les rendus de la plupart des spectacles proposés lors de ces journées, n’ont pas réussi à traduire les contenus choisis pour l’absence de liaison logique entre le propos, l’action, l’évènement et le conflit où l’un devrait créer l’autre. Le texte littéraire, le discours ou encore la poésie ont primé sur la dramaturgie, dénaturant ainsi le spectacle de théâtre par l’entame des critères qu’il requiert et la rupture du « fil d’Ariane » (fil conducteur de la trame). Exception faite pour Abdelkader Rouahi d’Adrar, jeune concepteur de la pièce « Safer » (Voyage) premier prix au 48e Festival national du Théâtre amateur de Mostaganem), qui a su asseoir son spectacle respectant scrupuleusement les différentes étapes à suivre pour une bonne mise en scène.
Également pour de jeunes comédiens, amateurs du 4e art, qui ont émergé par leurs aptitudes à porter un texte, affichant ainsi une envie d’apprendre et d’exister, à l’instar de Brahim Gueffaf de Laghouat, par ailleurs professeur de philosophie, dans le monodrame « Hems Ed’Dhalem », une tentative d’endiguer la propagation du mal et de l’injustice, conséquence de la perversité de l’homme. Le directeur général du TNA Mohamed Yahiaoui, a estimé, lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec les présidents des associations durant ces journées, que « le Théâtre du Sud s’améliore d’année en année », réitérant la disposition du TNA à continuer d' »aider et d’accompagner » ces jeunes en « organisant des cycles de formation dans le Sud ».
Rappelant la dimension « nationale » de l’institution qu’il dirige, le directeur général du TNA a assuré de sa « disponibilité à accueillir des propositions de textes des quatre coins du pays » sous réserve de les soumettre à l’appréciation de la commission artistique de lecture, récemment installée. Les recommandations des 7e Journées du Théâtre du Sud, remises vendredi à Yahiaoui lors de la cérémonie de la clôture, traduisent le souhait des jeunes artistes du Sud à améliorer leurs conditions de travail afin de progresser dans la pratique de leur passion.
Conférer le statut de « Festival » à ces journées avec l’intitulé officiel : « Festival du Théâtre dans le Sud » et non « du Sud », l’organisation d’ateliers de formation au niveau local et la mise des infrastructures culturelles locales à la disposition permanente des troupes œuvrant dans le 4e art, ont fait le contenu de ces recommandations. Huit villes du Sud du pays, Tamanrasset, Ghardaïa, Adrar, Laghouat, Nâama, Biskra, El Bayed et Tindouf ainsi que le Théâtre national sahraoui, ont participé aux 7e Journées du Théâtre du Sud.

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