Accueil MONDE Irak : «libération» totale de Ramadi, annonce l’armée

Irak : «libération» totale de Ramadi, annonce l’armée

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Les forces irakiennes annoncent avoir totalement repris la ville, mais doivent faire face aux pièges explosifs laissés par les combattants de Daech.
Ramadi totalement libérée. Les forces irakiennes l’annoncent, lundi, après avoir levé le drapeau national sur le complexe gouvernemental, a indiqué un porte-parole du commandement irakien des opérations. « Ramadi a été libérée et les forces armées du contre-terrorisme ont dressé le drapeau sur le siège gouvernemental », s’est félicité le général de brigade Yahya Rassool sur la télévision d’État. La ville est située à l’ouest de Bagdad, à environ deux heures de route. Les troupes irakiennes doivent maintenant faire face aux bombes laissées par Daech dans la ville.

300 bombes et engins explosifs
« Il y a au moins 300 bombes et engins explosifs dans le complexe gouvernemental et sur les routes qui y mènent », a expliqué un officier de la 8e division de l’armée irakienne, Majid al-Fatlawi. « Ils ont tout utilisé pour ces engins, des bouteilles d’oxygène, des jerrycans remplis de C-4 (un explosif) et de chlore », a-t-il ajouté. Quasiment tous les civils ont quitté le centre de Ramadi dévasté par les combats. Certains ont pu être évacués, mais d’autres ont été utilisés comme boucliers humains par les djihadistes pour couvrir leur fuite vers l’est de la ville, selon plusieurs témoignages.
Il y a une semaine, les responsables irakiens estimaient que l’EI disposait encore de 400 combattants à Ramadi. Il était impossible lundi de déterminer combien ont été tués dans les combats et combien ont pu fuir. Du côté des forces irakiennes, les autorités n’ont pas divulgué de bilan des pertes, mais des médecins ont indiqué à l’AFP qu’une centaine de soldats blessés ont été hospitalisés à Bagdad pour la seule journée de dimanche.

Mossoul, prochaine étape ?
La coalition internationale contre l’EI menée par les États-Unis et à laquelle participent, notamment la France et la Grande-Bretagne a félicité les forces irakiennes pour leur victoire à Ramadi. Elle a appuyé leur avancée par des raids aériens, 600 depuis juillet dans cette zone, mais également en leur fournissant armes et entraînements. Le président du Parlement irakien, Salim al-Joubouri, a félicité les forces fédérales pour « cette magnifique victoire contre Daech ». « Elle représente une rampe de lancement pour la libération de (la province) de Ninive », a-t-il affirmé. Mossoul, deuxième ville du Nord irakien, est le chef-lieu de la province de Ninive. C’est depuis cette cité que le chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait proclamé son « califat » s’étendant sur une partie de l’Irak et de la Syrie, il y a un an et demi.

Des places fortes perdues par l’EI
Depuis, l’EI a toutefois perdu un certain nombre de places fortes. Il y a une semaine, le ministre irakien de la Défense Khaled al-Obeidi avait affirmé que les forces irakiennes ont reconquis plus de la moitié du territoire perdu face à l’EI en 2014. Les forces irakiennes parfois aidées des paramilitaires chiites ou des combattants kurdes ont notamment repris Tikrit, Baiji, au nord de Bagdad et Sinjar, dans le nord-est du pays.
À Ramadi, les puissantes milices chiites, accusées par des défenseurs des droits de l’homme de commettre des exactions, sont restées en marge des combats et « la victoire revient à l’armée irakienne », selon l’analyste politique Ihsan al-Shammari. Il faudra toutefois beaucoup de temps pour que la vie normale reprenne dans la cité.
Des habitants ont à peine commencé à revenir dans les quartiers périphériques, reconquis par l’armée, il y a plusieurs jours, pour évaluer les dégâts, selon un photographe de l’AFP.
D’après l’Organisation internationale des migrations, les habitants de la province d’Al-Anbar représentent un tiers des 3,2 millions d’Irakiens forcés de quitter leur foyer en raison des combats depuis 2014.

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