Accueil LA 24 Informations contradictoires sur le sort de Seif-El-Islam Kadhafi : à qui profite...

Informations contradictoires sur le sort de Seif-El-Islam Kadhafi : à qui profite le flou ?

0

Depuis trois jours maintenant, des informations contradictoires circulent sur le sort de Seïf-El-Islam Kadhafi. Certaines le donnent pour quasiment libéré, alors que d’autres, s’inscrivant en faux contre celles-ci, assurent qu’il est toujours détenu à Zenten, une ville située à quelque 180 km, au sud-ouest de Tripoli, la capitale libyenne et ce par une milice armée que dirige présentement un certain Al-Ajmi Al-Atiri.
Celui qui avait refusé de remettre le fils de Mouammar Kadhafi aux autorités de Tripoli pour y être jugé. Imposant à celles-ci de le faire par vidéo-conférences à partir de la prison de Zenten. Un refus qu’il a maintenu même après la condamnation, à mort, en juillet 2015, par un tribunal de la capitale libyenne, de Seïf-El-Islam Kadhafi. Est-ce que Al Ajlmi Al-Atiri et, sans aucun doute, une bonne partie des forces politiques libyennes, en agissant ainsi, pour le premier, et en cautionnant, par leur silence, celui-ci, s’inscrivaient déjà dans une perspective d’une solution à la crise dans laquelle se débat leur pays depuis plus de cinq années maintenant, qui engloberait les «Kadhafistes» ? Tout le laisse supposer. Et ce, même si les autorités de la ville de Zenten -le conseil militaire, la municipalité et le comité social, à savoir- ont démenti dans la journée d’hier, soit plus de 48 heures après leur publication, les informations sur la libération de Seïf-El-Islam Kadhafi. Des informations dont la crédibilité réside dans le fait qu’elles ont été rendues publiques par Al-Ajmi Al-Atiri, le chef de la brigade qui retenait prisonnier depuis son arrestation en 2011, le fils du leader libyen assassiné lui-même. Et qu’elles ont été relayées dans les heures qui ont suivi par au moins trois des avocats de ce dernier. Fait important qui souligne davantage le sérieux desdites informations sur des chaînes de télévision satellitaires d’information continue qui ont pignon sur rue : une française et l’autre libanaise. De là, les interrogations sur le flou entretenu autour de cette affaire. Est-ce que l’annonce, comme le pensent nombre d’observateurs, était prématurée ? Et ce, dans le sens où un accord n’était pas encore intervenu, au moment de son annonce, entre les parties concernées par cette libération. Surtout que cette libération, si elle venait à être confirmée, constituerait par le nouveau rapport de force qu’elle ne manquera pas d’imposer sur la scène libyenne, une évolution déterminante dans la crise qui ensanglante notre voisin du Sud-est : pour les mêmes observateurs, la libération annoncée de Seïf-El-Islam sera le signe évident d’un retour officiel des «Kadhafistes» sur la scène libyenne. Ce dont, à l’évidence, ne veulent pas d’autres forces présentes sur cette scène. Qui sont convaincues qu’un tel retour signifiera à terme leur éviction définitive du champ politique libyen. C’est, pour les observateurs, dans les agissements de ces forces qu’il faudra chercher l’explication au flou qui entoure la libération de Seïf-El-Islam Kadhafi ; un flou, faut-il le dire, qui ne sert aucunement la stabilité tant recherchée de la Libye.
Mourad Bendris

Article précédentMarché à Blida : le dernier rush
Article suivantBoumerdès : plus de 47 hectares de forêts ravagés par le feu à Thénia