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« INÉGALITÉS » ET « DISPARITÉS » ENTRE LE NORD ET LES RéGIONS SAHARIENNES : Colère noire des sénateurs du Sud

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Soumis au débat et à l’approbation du Conseil de la nation, depuis hier pour se poursuivre aujourd’hui, le Plan d’action du gouvernement Djerad suscite de vives critiques des sénateurs représentant les wilayas du Sud notamment. Ces derniers relèvent ouvertement des «insuffisances» et «disparités».

Une exception, d’autant plus que les sénateurs issus de cette vaste région du pays ont toujours tempéré, dans la majorité, leurs ardeurs. Mais le Mouvement populaire semble avoir libéré la parole et cassé les tabous. Khelifa Mohamed, sénateur RND de Biskra, a considéré que le temps donné au Conseil de la nation pour débattre du Plan d’action est «insuffisant pour cerner tous ses volets». Même s’il a considéré que les visées et les objectifs présentés dans le texte de Djerad, comme «ambitieux et prometteurs», il reconnait que «la réalité sur le terrain est totalement au-delà», puisque l’Exécutif n’a pas expliqué ses mécanismes pour appliquer ces objectifs. Il a préconisé ainsi de doter les Institutions de l’État de véritables outils de contrôle et de suivi, et «pourquoi pas, instaurer un contrôle populaire sur les projets publics, en impliquant le citoyen dans le suivi des projets». Khelifa Mohamed a critiqué également le bilan des privatisations des entreprises étatiques, appelant à lancer une commission d’enquête sur les entreprises cédées au dinar symbolique, mais qui ont été détournées de leur vocation économique, citant plusieurs exemples comme l’entreprise de transformation et de fabrication des cuirs d’El-Bayadh, aujourd’hui en faillite. Abdelkader Djeddi, sénateur FLN d’Ouargla, a évoqué les problèmes « très complexes et critiques » de la santé publique dans le Sud, plaidant en faveur d’adoption de solutions radicales pour ce secteur dans le Sud. «J’ai moi-même assisté personnellement à l’une de ses défaillances lors d’une visite à l’hôpital de Touggourt et sur laquelle je ne peux me taire. Il n’y avait quasiment personne. Le personnel médical était absent et les installations et outils de soins introuvables», a-t-il fustigé. Le sénateur de Ouargla a appelé aussi à rendre obligatoire le versement de la TAP – une taxe versée aux collectivités locales – par les compagnies pétrolières, qui ne sont pas soumises à cette taxe. « Nous n’avons pas d’autres compagnies dans le Sud pour payer la TAP. Il faut que le gouvernement impose le payement de cette taxe pour renflouer les caisses des municipalités et encourager le développement local», a-t-il souligné.
Son collègue, Mohamed Boubtima (FLN, Ghardaïa), a mis le gouvernement Djerad, et par ricochet le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devant ses engagements de restituer l’argent volé et les fonds détournés illégalement à l’étranger. «Le citoyen appelle aujourd’hui à une lutte sans merci contre la corruption à tous les niveaux. Il faut restituer les fonds transférés illégalement à l’intérieur et à l’extérieur du pays et que le bilan de cette opération soit rendu périodiquement public», a-t-il plaidé. Son compatriote de la même wilaya, Mohamed Madani Haoued Mouissa (sénateur désigné), a appelé le Premier ministre à accélérer la mise en place des « mécanismes de restitution de confiance entre le gouvernant et le gouverné Il a incité ainsi Abdelaziz Djerad à s’attaquer à l’un des problèmes qu’appréhendent beaucoup le plus les citoyens et jeunes du Sud : le chômage, et ce pour éviter que «d’autres parties tentent de l’instrumentaliser pour déstabiliser le pays

Soutien au procureur-adjoint Mohamed Belhadi
Mahmoud Kissari, sénateur FLN de Laghouat, s’est distingué lui aussi par une intervention très critique, en exprimant publiquement son soutien au procureur- près le tribunal de Sidi M’hamed, Mohamed Belhadi, muté à plus de 600 KM dans un tribunal d’El-Oued, pour avoir plaidé l’innocence de 16 détenus du Hirak. «Arrêtez cette intervention et hégémonie de la politique dans les affaires de la Justice. Il est temps de répondre aux revendications du peuple», a-t-il fustigé. Se félicitant de la présence de plusieurs ministres dans le gouvernement Djerad qui étaient des figures impliquées dans le Hirak, Mahmoud Kissari a estimé que « le peuple attend beaucoup du gouvernement du Hirak ». Sur le plan d’action du Gouvernement, Kissari a dénoncé l’absence de chiffres et mécanismes d’application de ce texte, ainsi que les ressources de son financement, faisant part de son souhait que le gouvernement n’ira pas cette fois-ci encore puiser dans les poches des citoyens.
Ali Bellout, sénateur RND de Tissemsilt, a préconisé au gouvernement de donner plus d’importance aux régions sahariennes et ce « afin de réduire les inégalités entre le Nord et le Sud». Il a appelé aussi à encourager les entreprises étatiques activant dans le Sud à recruter les jeunes de la région et à créer plus d’emplois. Autre proposition, il a appelé le gouvernement à interdire aux responsables de wilayas et des collectivités locales de programmer des visites d’inspection pendant les journées de réception des citoyens, car « beaucoup de responsables adoptent cette ruse pour fuir les doléances des citoyens ».
Hamid Mecheri

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