La colère est en train de gagner les différents corps du secteur de l’Éducation nationale. Alors que le Cnapeste maintient la contestation depuis le début novembre passé, un autre syndicat a décidé de passer à la vitesse supérieure en proposant à l’ensemble des organisations syndicales de frapper d’une seule force pour arracher les revendications qui peinent à être prises en charge concrètement.
Il s’agit du Conseil des lycées d’Algérie (Cla) qui a en effet appelé ses collègues à unifier leurs rangs et à dépasser les différences de sorte à agir ensemble et organiser des actions de contestation communes pouvant avoir leur écho chez les responsables du ministère de l’Éducation. Le Cla a rappelé à ce propos que la majorité des revendications essentielles des travailleurs sont communes, à savoir : l’amélioration du pouvoir d’achat, le retour de la retraite proportionnelle et sans conditions d’âge, ainsi que la révision des statuts particuliers.
Le même syndicat reproche à la tutelle sa politique de fuite en avant et a appelé le ministre, Abdelhakim Belabed, d’honorer ses engagements notamment en ce qui concerne la révision des statuts particuliers des travailleurs, et aussi de mettre fin aux entraves à l’exercice sydnical appliquées par certains directeurs de l’éducation.
S’agissant du projet de révision de l’examen du Baccalauréat, le Cla estime que la révision de l’enseignement secondaire est prioritaire au Bac. Toujours en ce qui concerne cet examen, le Cla appelle à l’amélioration des conditions de déroulement des épreuves, de sorte à assurer, aux candidats, le climat adéquat notamment pour ce qui est de la région du Sud du pays. Les salles d’examens doivent impérativement être dotées de climatisation et ce pour assurer l’égalité des chances entre les candidats, souligne le même syndicat.
Le Cnapeste entame sa sixième semaine de contestation
Il est à souligner que cet appel du Cla intervient au moment où le Cnapeste entame sa sixième semaine de contestation, après qu’aucune réponse satisfaisante n’a été donnée à sa plateforme de revendications.
Le Syndicat observe, en effet depuis le début novembre dernier, deux jours de grève chaque semaine, et a tenu plusieurs rassemblements devant les directions de l’Éducation de wilaya. En plus d’un rassemblement national dont la date n’est pas encore fixée, le Cnapeste menace de durcir son mouvement à travers des actions administratives. Il prévoit, dans le cas du maintien du blocage, de ne pas communiquer les notes des élèves à la fin de ce trimestre, de sorte à empêcher l’élaboration des bulletins de notes.
À rappeler que le Cnapeste exige une révision, à la hausse, des salaires et des indemnités et primes du personnel du secteur afin de remédier à l’érosion du pouvoir d’achat. Il revendique également l’ouverture de nouveaux postes budgétaires pour mettre fin à la pression exercée sur le personnel enseignant qui dispense, au quotidien, un volume horaire important.
Le syndicat réclame le droit de départ en retraite anticipée, la médecine de travail et la facilitation d’accès au logement pour les enseignants. Il dénonce, par ailleurs, les entraves au libre exercice syndical tout en déplorant les poursuites judiciaires à l’encontre des syndicalistes du secteur.
Ania Nait Chalal
