Le bureau de wilaya du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a annoncé l’organisation d’une grève d’une journée aujourd’hui au niveau des établissements relevant de la Direction de l’éducation d’Alger centre. Le syndicat, qui réitère son soutien au mouvement populaire pacifique entamé le 22 février 2019, appel au report des élections présidentielles, «en l’absence de conditions adéquates et favorables pour leur tenues». Les élections présidentielles continuent, jusqu’à la veille de leur organisation, de pousser les travailleurs de plusieurs secteurs d’activités à la contestation. C’est le cas, en effet, pour l’Éducation nationale, à travers le CLA section Alger-centre, qui compte marquer la journée d’aujourd’hui par un débrayage pour dire « non à la tenue de ce scrutin dans les conditions actuelles». Dans un communiqué, rendu public hier, le syndicat affirme constater une volonté d’avorter «les revendications populaires» à travers, a-t-il poursuivi, l’absence de conditions nécessaires pour l’organisation d’élections décisives qui répondent aux aspirations du mouvement populaire pacifique. Outre l’appel à la grève, le CLA a, d’autre part, réclamé la libération immédiate des détenus d’opinions ainsi que de mettre fin aux arrestations lors des marches pacifiques. Il a également dénoncé « des atteintes à la liberté de la presse, les libertés de manifestations pacifiques». S’agissant par ailleurs du secteur de l’Éducation nationale, le bureau de wilaya du Conseil des lycées d’Algérie, a déclaré que celui-ci n’a pas été épargné par le phénomène de la «corruption», et de « la mauvaise gestion » qu’a connu le pays notamment durant ces 20 dernières années. « Une situation que les organisations syndicales n’ont pas pu changer », regrette la même source qui pointe du doigt notamment la direction de l’éducation d’Alger centre en raison de la répression, le laisser- aller, la marginalisation des travailleurs et de leurs revendications qui la caractérisent. «Les atteintes au travail syndical à ce niveau nous ont empêché de jouer notre rôle qui est de défendre l’enseignant et l’école pour de meilleures conditions de scolarisation et de travail », a dénoncé le syndicat dans son communiqué. Pour le conseil, le mouvement populaire pacifique, entamé le mois de février dernier, est une lueur d’espoir qui aurait pu permettre la levée des entraves sur les libertés syndicales, et surtout un changement vers le meilleur dans tous les domaines notamment celui de l’Éducation nationale. «Il est donc plus que jamais nécessaire de protéger le mouvement et de le soutenir pour qu’il atteigne tous ses objectifs », a-t-il conclu.
Ania Nait Chalal