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«I Am the Night» : Mini-série dans l’univers vénéneux du Dahlia Noir

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La mini-série «I Am the Night», dirigée par la réalisatrice de «Wonder Woman» et «Monster», se penche sur l’histoire vraie du principal suspect du célèbre meurtre sordide du Dahlia Noir, jamais officiellement élucidé.

Des dizaines de livres, dont le classique de James Ellroy, des films, un groupe de heavy-metal: l’assassinat d’Elizabeth Short, surnommée «Le Dahlia Noir», en 1947 à Los Angeles, a marqué comme aucun autre l’imaginaire américain. Comment oublier cette macabre mise en scène, la victime découpée chirurgicalement en deux, scarifiée, dans une pose très étudiée, le tout immortalisé par des clichés qui ont largement circulé depuis. Avec «I Am the Night», diffusé sur la chaîne câblée TNT (groupe Turner) à partir de lundi, la réalisatrice Patty Jenkins s’attaque au «Black Dahlia» par un chemin détourné, l’histoire édifiante de Fauna Hodel (jouée par India Eisley), petite-fille de George Hodel, principal suspect du meurtre d’Elizabeth Short. Confiée, à la naissance, à une mère adoptive, coupée de tout lien avec sa famille biologique, l’adolescente entreprend, à 16 ans, de retrouver ses origines. Un chemin semé d’embûches, qui lui fera découvrir quelques noirs secrets. La trame de l’histoire est authentique, même s’il a fallu donner vie à ce qui reste une théorie, le meurtre du Dahlia Noir n’ayant jamais été formellement élucidé par la police de Los Angeles qui, selon plusieurs spécialistes, n’y avait pas intérêt.

La mini-série en vogue
Le récit tourne en cercles concentriques autour de George Hodel (incarné par l’inquiétant Jefferson Mays), enfant précoce, chirurgien de talent et grand amateur d’art, après lequel court sa petite-fille. Sur son chemin, elle croise Jay Singletary (Chris Pine), journaliste fictionnel qui, lui aussi, chasse ce puissant de Los Angeles, une ville sous influence, où le pouvoir et l’argent ont raison de tout, en premier lieu de la police. Déjà à la manoeuvre sur «Wonder Woman» (2017), au succès inédit pour un film de super-héroïne, Patty Jenkins propose une mini-série très #MeToo. Celle qui avait aussi offert un écrin à Charlize Theron dans «Monster», avec un Oscar à la clef, s’aventure ainsi dans l’univers de la série par le biais d’une jeune femme que tout accable et qui va néanmoins se construire un destin. Le scénariste Sam Sheridan, époux de Patty Jenkins, a fait le choix d’une distribution ramassée et d’une mise en scène épurée, qui rappelle parfois le théâtre. «Nous voulions un côté un peu à la (Edward) Hopper», a-t-il expliqué à l’AFP, en référence au peintre le plus emblématique de l’Amérique de la première moitié du XXème siècle. «Cette impression de solitude du Los Angeles des romans policiers.» Auteure d’un livre sur son histoire, «One Day She’ll Darken», Fauna Hodel avait le projet d’une adaptation depuis la sortie de l’ouvrage, en 2008. Mais «c’était avant que les mini-séries ne décollent», explique Sam Sheridan. Ces dernières années, «Big Little Lies», «True Detective», ou «The People vs. O.J. Simpson» ont revigoré le genre, qui «est de nouveau prisé». Décédée en 2017 à 66 ans à quelques semaines du début du tournage, Fauna Hodel n’aura pas vu son projet se réaliser. «Il y a trop d’histoires pour en faire un film», fait valoir Sam Sheridan. «Et en se laissant aspirer par le côté pur thriller, vous auriez perdu énormément en subtilité et tout ce qui fait la beauté du récit, à savoir le parcours de Fauna.» Le format de mini-série, au nombre d’épisodes limités à l’avance, «permet de respirer», sans risquer de se perdre, car «cela ne dure pas toujours. On va vers une fin. Pour moi, en tant qu’auteur et créateur, c’est la longueur parfaite.»

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