Le groupe des «19-4» a précisé, hier, que la démarche, liée à la demande d’audience adressée au Chef de l’État, «gagne l’adhésion» par le soutien exprimé par des citoyens, dont ceux de Djelfa, à travers «une plateforme», et celui des personnalités nationales manifestant «l’adhésion» à la démarche en question, selon les membres dudit groupe. Après évaluation de leur démarche, les animateurs du groupe des «19-4» ont annoncé qu’ils porteront la réflexion sur «le cadre adéquat» à dégager, pour fédérer les soutiens en question à leur démarche. S’exprimant, à tour de rôle, l’homme de loi Me Boudjemâa Ghechir, la sénatrice Zohra Drif-Bitat, la responsable du Parti des travailleurs et parlementaire, Louisa Hanoune, et l’ex-minisitre de la Culture, Khalida Toumi, ainsi que le moudjahid et ancien condamné à mort, Abdelkader Guerroudj dit Djilali, ont réaffirmé, tous, leur «détermination à demeurer attachés au contenu de leur lettre adressée au président de la République, rendue publique, le 1er novembre dernier. Sur les derniers évènements survenus sur la scène nationale, nos interlocuteurs avertissent «sur la situation critique» à laquelle est confronté le pays. Du déroulement jusqu’au jour de l’adoption de la Loi de finance 2016 (LF-2016) par le Parlement, lors d’une séance houleuse et agitée, les animateurs, dont Zohra Drif -Bitat et Louisa Hanoune, ont mis l’accent sur les «violations» qui ont marqué ce processus, ne manquant pas d’exprimer leurs étonnement et interrogations sur «le silence» du président de l’Assemblée populaire nationale. Affirmant qu’ils (les membres du groupe des 19-4, ndlr) ne sont ni dans le camp de l’opposition ni dans celui de la majorité, leur démarche n’est autre que citoyenne, et est l’expression «d’un droit de citoyen» à demander à voir le président de la République. Concernant la LF-2016, qui sera soumise pour adoption à la Chambre haute, que préside Abdelakader Bensalah, outre qu’elle porte atteinte «à la souveraineté du pays», selon les membres dudit groupe, est porteuse de mesures drastiques «contre le simple citoyen», au profit «de l’oligarchie», selon Drif-Bitat et Hanoune, qualifiant son adoption par l’APN «de coup d’État institutionnel». S’agissant des attaques d’Amara Saâdani, patron de l’ex-parti unique, le FLN, contre la responsable du PT, les signataires de la déclaration de soutien à Louisa Hanoune les qualifient «d’intolérables, violemment ordurières et indignes d’un responsable politique». Les signataires de la demande d’audience adressée au chef de l’État marquent, lit-on dans ladite déclaration, leurs «soutien et solidarité» à l’ex-candidate à la dernière Présidentielle, Louisa Hanoune. Pour les membres dudit groupe, les propos d’Amar Saâdani «visent toutes les militantes et les femmes algériennes», est-il précisé, affirmant que «ces attaques relèvent d’un racisme anti-femme qu’aucune société, qu’aucun État, dignes de ce nom, ne sauraient tolérer», est-il souligné. Les signataires n’ont pas manqué de lancer un appel aux militants et militantes «sincères du FLN (…) à dénoncer et à se démarquer de l’actuel secrétaire général du FLN». L’appel s’adresse aux militants et responsables «sincères» du FLN, «qui se réclament de l’héritage du FLN historique» des valeureux martyrs, en citant Hassiba Ben Bouali, Ourida Meddad, Meriem Bouatroura, Fadhila Saadane… Mohamed Boudiaf, Abbane Ramdane, Larbi Ben M’hidi Mustapha Ben Boulaïd, Rabah Bitat. Réaffirmant leur «attachement» à la demande d’audience qu’ils ont adressée au président de la République. Pour les membres du groupe des 19-4, la conjoncture et le cours des évènements qui la caractérise les inquiète à plus d’un titre, au regard des «dérives» constatées, avant et durant l’adoption de la LF-2016 par l’institution parlementaire. Rejoignant les propos de l’ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui a déclaré, samedi à partir de Batna, que «l’Armée est la colonne vertébrale de l’État », les membres du groupe des 19-4, notamment la patronne du PT, ont tenu à rappeler que l’institution militaire «représente l’immunité de la Nation algérienne».
Karima Bennour