Le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, a rappelé hier, dans un message consacré à la situation politique dans notre pays, la position inflexible de l’Institution militaire.
Notamment, à travers son attachement exclusif à la voie constitutionnelle et l’impératif de se concentrer sur l’organisation des élections présidentielles «dans les plus brefs délais». Pour l’état-major de l’ANP, les instruments pour parvenir à l’organisation de cette échéance existent à travers l’instance de médiation et de dialogue, dont, d’ailleurs, Gaïd Salah a tenu à saluer «les efforts «patriotiques et loyaux» consentis par les membres du Panel dirigé par Karim Younès.
C’est dans un discours prononcé, hier, lors de sa visite de travail et d’inspection en 2e Région militaire, à Oran, que Gaïd Salah a réitéré son appel à la tenue d’une élection présidentielle transparente, dans les meilleurs délais : «L’ANP a fait le serment d’accompagner le peuple, les Institutions de l’État et le processus de dialogue, selon une approche bien étudiée». En ajoutant «(…) cette approche s’articule sur la primauté de la légitimité constitutionnelle, à travers l’organisation d’élections présidentielles transparentes dans les plus brefs délais » souligne-t-il. Il va de soi que cette voie de sortie de crise tranche avec les appels à la tenue d’une période de transition, comme réclamée par une partie de la classe politique. Un processus rejeté de fond en comble par l’état-major de l’ANP qui considère cette voie d’aventureuse et porteuse de germes d’une «déstabilisation du pays». C’est-à-dire, organiser dans les plus brefs délais une élection présidentielle est à même d’«éviter toutes les phases de transition dont les conséquences sont périlleuses.Clamées par certaines parties qui n’ont d’autres objectifs que l’aboutissement de leurs intérêts étroits et ceux de leurs maîtres», tranche sans détour le chef de l’ANP.
Pour Gaïd Salah, les partisans d’une phase de transition sont au service d’un «agenda étranger». Les tenants de cette voie seront «démasqués au moment opportun», promet le vice-ministre de la Défense nationale. «Des parties qui commencent à être démasquées, et nous avons des informations confirmées de leur implication, et que nous dévoilerons au moment opportun», prévient-t-il.
Concernant le Panel de la médiation et du dialogue, coordonné par l’ex-président de l’APN, qui a exclu les partis de l’ex-Alliance présidentielle de participer à ce processus, le vice-ministre de la Défense a salué les efforts «patriotiques et sincères» consentis par cette instance, en «valorisant les résultats encourageants réalisés en si peu de temps», rapporte le communiqué du MDN.
Ainsi, le chef d’état-major n’a pas manqué de «remercier tous ceux qui ont répondu à l’appel de la patrie (du panel)». En appelant, une autre fois, les acteurs de la scène nationale et politique à «unir leurs forces tel un seul homme et répondre à l’appel de la patrie sans plus tarder, pour contribuer à l’enrichissement de ce dialogue national», lance le général de Corps d’armée. Il faut rappeler que parmi les partis que la commission de Karim Younès a rencontrés récemment, il y a le parti d’Ali Benflis, Jil Jadid et le Mouvement El-Bina.
«Des voix œuvrent à entraver le dialogue national»
D’un autre côté, Gaïd Salah a mis en garde contre «des voix dont les intentions malveillantes sont bien connues et qui ont vendu leurs âmes pour servir les intérêts de la bande et ceux de leurs maîtres, et qui œuvrent, par tous les moyens, à entraver le travail de l’instance nationale de la médiation et du dialogue» indique-t-il.
En poursuivant :«notamment en tentant d’imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité, et en faisant la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection ».En précisant dans le même cadre que «bien au-delà, la logique impose que la préparation de ces élections commence dans les semaines à venir parce que le temps n’est pas de notre côté, et que c’est le choix le plus sûr et le plus adéquat pour sortir de la crise actuelle» annonce le vice-ministre de la Défense. Appelant à accélérer le «processus d’installation de l’Instance nationale indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance des élections présidentielles».
Dans le même sillage, Gaïd Salah a ouvert le feu sur ceux qui «tentent d’imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité, notamment en faisant la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection». Selon lui «c’est une pratique inacceptable, car incompatible avec les dispositions de la Constitution qui est claire dans ce domaine, et qui limitent les prérogatives du Président élu». Le chef d’état-major de l’ANP affirme que le prochain président «jouira de la confiance du peuple qui l’aura choisi sur la base d’un programme défini», a-t-il clos le chapitre sur la question de la voie à suivre pour une sortie de crise.
Sarah Oubraham
