Fuites d’eaux récurrentes à Tipaza : des citoyens dénoncent le bricolage de la Seaal

L’entreprise Seaal (Société de l’eau et de l’assainissement d’Alger) ainsi que l’Algérienne des Eaux (ADE) ne sont pas indemnes de critiques. Ainsi, des travaux sans fin sont entamés par cette entreprise à chaque coin de rue et les doléances des citoyens sont nombreuses. L’explication officielle, en tout cas celle donnée par le wali de Tipaza en personne sur les fuites d’eaux nombreuses et à répétition, met en cause la vétusté des canalisations qui n’ont pas, selon ce responsable, tenu lorsque la station de dessalement de l’eau de mer de Fouka, dans la wilaya de Tipaza, a commencé à alimenter les populations de la région, dont Koléa. Un citoyen résidant à Koléa, parlant au nom de ses voisins, n’a pas omis de souligner avoir alerté les autorités locales ainsi que les services de l’État, la direction de l’hydraulique en l’occurrence, sur le bricolage dont ont fait preuve les travailleurs de la société Seaal. Des bouches d’égouts ont été rafistolées concurremment au réseau des canalisations de l’eau potable que l’entreprise décriée est en train de mener, déclare notre interlocuteur tout en nous invitant à l’accompagner pour vérifier sur place la véracité de ses propos et en nous assurant qu’il était disposé à étayer ses dires par le biais de photos.
«Je suis outré par la manière que l’entreprise Seaal a adopté afin d’engager des travaux de réhabilitation du réseau d’eau potable», dit notre interlocuteur, indiquant : «J’ai transmis des correspondances à tous les saints qui sont en charge de nos préoccupations de citoyens et je continue encore et toujours à aller de service en service afin de protester contre l’absence d’eau potable dans nos robinets et contre les travaux qui ont été engagés pour ce faire».
Pour d’autres, les fuites d’eau signalées mettent encore trois mois avant d’être prises en charge. Dans certains cas, et ils sont légion, les opérations de réparations ont lieu par deux fois, faute de travail accompli dans les règles de l’art.Tranchant, Abdelhak nous dit avoir saisi les autorités locales et qu’un élu local lui répondu, sous le sceau de la confidence, qu’il n’avait pratiquement aucun pouvoir de décision ni autorité sur les services de l’hydraulique, Seaal ou encore sur l’ADE. Un autre citoyen assure avoir saisi les responsable de l’ADE afin, a-t-il dit, «qu’ils procèdent à la suppression d’un compteur» alors qu’il a accompli toutes les démarches qui lui ont été exigées. «J’attends depuis le mois d’avril dernier. Cette demande de résiliation n’a toujours pas été honorée et lorsque je me suis enquis auprès des responsables de l’ADE, il m’a été rétorqué en guise d’explication que l’Algérienne des eaux souffrait d’un manque d’effectifs», raconte notre interlocuteur.Pour l’exemple, un tour suffirait pour constater de visu que les services en charge de la réhabilitation du réseau de canalisation mettent du temps avant de réagir, et lorsque c’est le cas, ils n’assurent pas du tout un travail de professionnels, hormis les tenues de travail qu’ils portent, la barrière qu’ils apposent et le matériel dont ils usent.Au début de l’été dernier, les résidents de la Cité du Stade de Koléa ont investi la rue en signe de protestation contre une absence d’eau potable qui aura duré tout un long mois et dont la cause est le passage d’un réseau d’assainissement par le quartier.
Ce n’est qu’à ce moment là que les autorités locales ont réagi, parlementant avec les protestataires et les assurant que l’eau sera rétabli. Pour le moment, en tout cas, le chantier n’est pas encore terminé, a-t-on constaté. De même que les ruptures de l’eau potable. À vrai dire, les responsables de l’entreprise Seaal ont promis une alimentation en eau H24. Les faits sont têtus : l’objectif déclaré est loin d’être atteint.
Mohamed Djamel