Le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, est revenu, samedi, sur le dossier de l’importation des véhicules affirmant que son département est chargé de l’octroi des agréments définitifs d’importation au profit des opérateurs répondant aux conditions du cahier des charges et non pas de fixer les délais d’arrivée des premiers véhicules. S’exprimant lors d’une conférence organisée par l’Institut national des études de stratégie globale (INESG), et visiblement agacé par les questions des journalistes portant sur cette question, le ministre a jugé « non pertinents » les questionnements réguliers sur la date d’entrée des premiers véhicules neufs par les concessionnaires agréés. « Ce ne sont pas des prérogatives du ministère de l’Industrie ou du ministère du Commerce de définir les dates d’entrée des véhicules. C’est à l’opérateur de définir comment, quand et d’où il doit acquérir les véhicules après l’octroi de son agrément définitif », a expliqué M. Aït Ali Braham. S’agissant du marché parallèle de la devise, notamment celui de la place du Square Port-Saïd à Alger, le ministre Aït Ali a estimé que « le Square n’est pas une zone à vider, c’est une logique à tarir » assurant que la fermeture des marchés noirs de la devise pourrait se faire physiquement mais « la pratique ira vers d’autres lieux ».
Il a expliqué que le citoyen a toujours besoin d’un accès à un moyen d’échange de la devise et que seule une transparence des transactions financières est en mesure de mettre un terme aux opérations suspectes au niveau des marchés parallèles, et par la même permettre au citoyen d’accéder à la devise de manière réglementaire. Le ministre a également abordé le plan de relance de l’économie nationale dans son ensemble en s’appuyant sur une réelle industrie solide, impliquant l’activité de transformation dans différents secteurs d’activité.
Aït Ali Braham a affirmé, à ce sujet, que le soutien de l’État, notamment via les facilitations fiscales portées par la Loi de finance 2021, sera orienté vers l’amont industriel, assurant que les soutiens fiscaux et parafiscaux seront orientés vers l’industrie d’intégration ainsi que pour la réhabilitation de l’outil industriel existant. « Tout opérateur transformant la matière première aura la priorité en matière de financement », a-t-il assuré, notant que le secteur public possède les capacités et l’outil industriel pour activer dans ce créneau, en citant en exemple la pétrochimie, les mines et l’industrie mécanique. À propos justement de la pétrochimie, le ministre a fait savoir que des projets d’investissement sont en cours de réalisation, notamment dans la fabrication de polymères. De plus, il s’agit de l’exploitation rationnelle du secteur minier national pour la transformation de ces ressources au niveau local et non pas pour exporter du minerai brut. Le ministre a également évoqué la relance économique nationale à travers l’appui de l’industrie mécanique, expliquant que la locomotion électrique prendra le dessus sur le thermique dans les prochaines années. « Dans notre politique de relance, l’industrie publique mécanique doit s’appuyer sur des bases et des techniques nouvelles avec des ressources humaines issues des universités algériennes », a-t-il estimé.
Au sujet de l’ENIEM, jadis fleuron de l’industrie nationale à présent en proie à une crise financière, accentuée par le débrayage de ses employés, M. Aït Ali Braham a indiqué que le plan de sauvetage immédiat de l’entreprise a été imposé par le contexte social, « mais le plan réel de sauvetage consiste à relancer effectivement l’ambition qu’avait l’ENIEM lors de sa création, à savoir réaliser une intégration maximale ».
Brahim Oubellil
