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Ferroukhi au forum de «Liberté» : «50 % des pêcheurs sont dans l’informel»

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Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, a indiqué, hier, au forum du quotidien «Liberté» que plus de la moitié des opérateurs qui interviennent dans le domaine de la pêche ne sont pas inscrits au registre dU commerce (RC). Il en ressort également que l’autre moitié, qui active dans le respect de la réglementation, n’est pas spécialisée directement dans ce domaine.
Et pour cause, 70% parmi ceux qui ne disposent pas de RC n’ont pas un niveau d’instruction élevé, à même de s’informer sur la réglementation en vigueur, a expliqué le ministre, étude à l’appui. En ce sens, il soutient que son département devra accompagner ses acteurs avec un travail de sensibilisation, à même de la ramener à adhérer à sa nouvelle démarche pour le développement du secteur à travers ses deux filières, qu’il conviendrait d’appeler «aquapêche». Ce qui est positif pour le ministre, c’est que 90% des pêcheurs ont reçu une formation spécifique, donc, connaisseurs du domaine. À cette occasion, le même responsable a exposé, justement, devant l’assistance sa nouvelle feuille de route, qui consiste en un Plan de développement des filières pêche et de l’aquaculture. C’est dans cette même optique que s’inscrit la nouvelle Loi régissant ce domaine, adoptée récemment au Conseil de la nation. En effet, le ministre a dressé l’état des lieux à travers une enquête réalisée en 2013, en vue de pouvoir, dans un premier temps, déterminer le type de la population active et le segment professionnel qui interviennent dans le domaine de la pêche. Dans un second lieu, il sera question de projeter un plan pour pallier aux déficits constatés. C’est en ce sens, justement, que le premier responsable du secteur compte donner un coup de pousse à cette activité, en encourageant à la fois, l’effort de production et la préservation des ressources maritimes. Car, a-t-il précisé l’Algérie est loin des normes mondiales, qui prévoint d’exploiter jusqu’à un tiers du stock renouvelable du poisson bleu qui existe en mer Méditerranéenne. Ce qui correspond à pas moins de 300 mille tonnes exploitables par an. Or, 100 mille seulement sont produits au pays, indiquent des statistiques établies pour l’année 2014.

L’HORIZON 2020
En effet, le ministre Ferroukhi prévoit dans son plan projeté à l’horizon 2020, de doubler la production en poisson pour atteindre 200 mille tonnes, tout en s’engageant à préserver quelque 80 mille emplois et la création de 40 mille autres postes direct et indirect. Pour ce faire, le ministre a précisé que sa démarche est inclusive, car elle intègre un système de relance de l’activité en intégrant les opérateurs déjà en activité, en plus de faire appel à l’investissement. Cette démarche est motivée par le fait que 63% des opérateurs sont issus de familles de pêcheurs, d’où le caractère héréditaire de l’activité, d’autant plus que 90% parmi eux sont des «professionnels» et non «occasionnels», car, ils vivent grâce à leur activité. C’est, du moins, ce qui ressort, entre autres, des données de l’enquête réalisée préalablement avant que le ministre ne se fixe sur le plan qu’il a exposé. Tels qu’il sont présentés, les projets prévus pourraient engranger un chiffre d’affaires de 110 milliards de dinars (mda) pour un investissement productif s’élevant à 100 mda. À noter que le programme concerne aussi bien la pêche en mer et l’aquaculture.
Un autre volet du plan comprend aussi des projets devant accompagner des investisseurs. Il s’agit de pas moins de 5 000 projets privés qui s’articulent autour de la modernisation et réhabilitation de la flotte de pêche (2 500 bateaux), lancement de 600 projets en aquaculture et 1 900 autres qui devraient soutenir la production en elle-même et les outils y afférents. Parmi eux, 1 700 sont déjà lancés, faut-il le préciser. S’agissant des investissements relevant du domaine de l’État, le ministre a souligné que 34 projets sont déjà lancés, en plus d’autres investissements portant sur l’aménagement de pêcheries, l’exploitation du corail, d’un dispositif de concentration et de production du poisson en mer, infrastructures commerciales…

Les inquiétudes de l’investisseur
Présent à cette rencontre, l’ex-patron du FCE (Forum des chefs d’entreprises), Réda Hamiani, a exposé devant le ministre les problèmes auxquels font face les investisseurs nationaux. Fidèle à sa qualité d’entrepreneur, Hamiani a souligné que «dans tout le parcours professionnel de l’opérateur, il bute sur la contrainte temps», en désignant du doigt les établissements financiers à l’origine d’atermoiements qui découragent un groupe d’investisseurs intéressés par la filière aquaculture, dont le dossier est entre les mains des banques, et faute d’un traitement rapide de leur cas, ils devront attendre l’année prochaine. L’orateur a indiqué que le temps entre le ministère, les administrations ne cadre pas avec les banques», qui semble être le maillon faible dans l’acte d’investir. L’autre problématique exposée par Hamiani est celle ayant trait à une filière peu développée, en dépit de son importance, a-t-il souligné. Il s’agit de l’aliment qui sert de nourriture aux poissons, dont les porteurs de projets ne semblent pas se bousculer devant le portillon pour y investir. En réponse aux inquiétudes de l’intervenant, Ferroukhi a annoncé l’organisation en avril prochain d’une rencontre devant traiter de cette problématique. Il a précisé que les participants à cette réunion, dont des spécialistes et experts du domaine financier, devraient discuter de trois points importants. Il s’agira, selon le ministre, de mettre l’accent sur l’assurance liée à la gestion des risques devant constituer des gages de garantie pour les banques, la réduction du taux de bonification du crédit aux investisseurs et enfin se pencher sur les aléas liés au savoir-faire en matière de l’acte d’investissement dans le domaine. «La formation algérienne est centrée sur la théorie et elle ne produit que des chercheurs. Or, notre démarque requiert la présence d’acteurs qui maîtrisent le domaine pratique. Il y a un besoin réel en matière de gestionnaires de fermes halieutiques», a conclut Ferroukhi.
Farid Guellil

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