Élu à la tête de la FAA, l’ex-président de la Ligue de Tizi-Ouzou promet de rassembler la famille de l’athlétisme algérien autour d’un projet ambitieux. Pendant ce temps, l’Algérie brille aussi à l’international avec la victoire du sprinter Athmani en Belgique.
Épisode fondateur pour l’athlétisme algérien : un nouveau président vient d’être élu à la tête de la Fédération nationale, tandis qu’un athlète algérien s’illustre à l’étranger. Ce double signal témoigne d’un regain d’espoir dans une discipline que beaucoup veulent voir retrouver ses lettres de noblesse. Samedi dernier, Farid Boukaïs, jusque-là président de la Ligue d’athlétisme de Tizi-Ouzou, a été largement élu président de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA), à l’issue de l’assemblée générale élective organisée à Souidania (Alger). Avec 45 voix, il a devancé nettement son principal concurrent, l’ancien président Amar Bouras, qui n’en a récolté que 30. Mourad Mahour-Bacha et Abderrahmane Morceli ont obtenu respectivement sept et cinq voix. La participation a été jugée satisfaisante, avec 89 votants sur les 115 membres de l’assemblée. En présence d’un représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports, plusieurs figures historiques de l’athlétisme algérien, dont des anciens champions mondiaux et olympiques, ont également assisté à ce scrutin. Deux candidats, Adem Hecini et Amine Hafed, avaient préféré se retirer la veille du vote.
Boukaïs veut « rassembler »
Le nouveau président succède à Yacine Louail, démissionnaire en mai dernier pour raisons personnelles. Ce dernier avait été élu une première fois en 2021, puis reconduit pour le mandat olympique 2025-2028. Farid Boukaïs, conscient de la tâche difficile qui l’attend, a tenu un discours fédérateur après sa victoire. « Je tiens à remercier les membres de cette honorable assemblée pour la confiance qu’ils ont placée en moi. Je m’engage à faire de mon mieux pour relancer la discipline, redorer son blason et raviver ses gloires passées », a-t-il déclaré. Il estime essentiel de rassembler toute la famille de l’athlétisme autour d’un projet commun : « Car c’est cela qui nous permettra de travailler dans de bonnes conditions. » Sur le plan sportif, Boukaïs a rappelé que malgré les difficultés, l’athlétisme reste la discipline numéro un en Algérie en matière de résultats internationaux. Il promet de poursuivre dans cette voie, tout en reconnaissant que le défi exige des ressources importantes : « Avec le soutien de tous, nous parviendrons », a-t-il affirmé.
Athmani triomphe en Belgique
Preuve que le potentiel est toujours là : le sprinter algérien Skander Djamil Athmani s’est illustré samedi en remportant le 200 mètres d’un meeting international en Belgique. Il a signé un chrono de 20.96, devançant les deux Belges Olivier Lifrange (20.97) et Timber Huysmans (21.20). Cette victoire est d’autant plus significative qu’elle a été obtenue face à un vent défavorable de 1,9 mètre/seconde, dans une course très disputée. Athmani a devancé Lifrange au sprint, avec un écart d’un seul centième de seconde, témoignant d’un mental d’acier. L’athlète algérien confirme ainsi son excellente forme du moment, après une série de performances remarquées sur 100 et 200 mètres ces derniers mois. Sa régularité inspire espoir et fierté, dans une discipline qui cherche à se reconstruire et à se structurer à l’échelle nationale. Entre les perspectives tracées par la nouvelle présidence de la FAA et les résultats individuels brillants de ses athlètes à l’international, l’athlétisme algérien se trouve aujourd’hui à un tournant. L’attente est forte, mais les signaux positifs ne manquent pas.
Reste à savoir si les promesses de rénovation, portées par Farid Boukaïs, pourront être traduites concrètement sur le terrain.
M. A. T.