L’Algérie est désormais bien armée sur le plan juridique pour mieux s’y prendre avec ce genre d’actes délictueux, en exerçant la force de la loi sur les auteurs, aussi puissants soient-ils en ayant, par exemple, des ramifications à l’international …
En effet, en janvier 2023, la lutte contre le blanchiment d’argent s’est renforcée par une nouvelle loi consistant à mieux lutter contre ce phénomène dont le texte traite, par ailleurs et également, du financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. Une loi qui a permis à la justice et les services de sécurité algériens de coordonner leurs efforts, d’échanger les informations et de coopérer avec des partenaires locaux ou à l’étranger, notamment les institutions financières ou non financières aux niveaux national et international.
Dans la foulée, la brigade de lutte contre la criminalité économique et financière relevant de la sûreté de wilaya de Sétif a réussi, la semaine dernière, à démanteler un réseau criminel international. Cette bande criminelle composée de 11 individus est spécialisée dans la contrefaçon des billets de banque, le blanchiment d’argent et le trafic illicite de devises. Dans un communiqué, la même source a révélé que les investigations lancées à cet effet ont abouti à l’arrestation des membres de ce réseau dirigé par un individu résident dans un pays européen. Il a été précisé que cette bande opère ses activités douteuses et qui se sont avérées, par la suite, illégales, avec des marchands qui disposent de registres de commerce de gros situés au niveau de plusieurs wilayas du pays. Ceci, alors qu’ils n’exercent, réellement, aucune activité commerciale.
L’artifice consiste, explique la même source, pour les membres de ce réseau, d’établir de fausses factures aux noms des propriétaires des registres de commerce pour la vente de marchandises importées afin de justifier ces transactions fictives devant les services des impôts. Suite à quoi, les fraudeurs procèdent à des dépôts en espèces et en leurs noms dans plusieurs comptes bancaires qu’ils alimentent avec d’importants montants. Selon la même source, les transactions financières servent également à obtenir des licences provisoires pour effectuer des règlements bancaires et transférer des devises vers l’étranger. Le tout, en accord avec les propriétaires des sociétés d’importation et en échange d’une commission financière de l’ordre de 12% du montant de chaque transaction, ainsi que l’émission de factures commerciales enregistrées auprès de plusieurs agences bancaires pour leurs sociétés d’approvisionnement à l’étranger. Ces dernières étant gérées par le principal suspect qui se trouve à l’étranger.
L’argent blanchi dans des biens immobiliers
Dans le cadre de cette opération, des documents liés à des biens immobiliers, commerciaux et bancaires portant différents noms de sociétés spécialisées dans la même activité ont été saisis. En sus de montants d’argent en nature estimés à plus de 2,4 millions de dinars et 4 véhicules touristiques. Selon la même source, ces actes criminels ont permis au principal suspect et à ses complices de blanchir les produits du crime en achetant des biens immobiliers et mobiliers à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Ces crimes, estime la même source, ont engendré des pertes au Trésor public s’élevant à 12 millions de dollars américains. À souligner que cette opération a également abouti au gel et à la saisie de comptes bancaires d’une valeur, précise-t-on, de plus de 43 millions de dinars.
À l’issue des procédures judiciaires, conclut la même source, les suspects ont été déférés devant le tribunal de Sétif pour les chefs d’accusation, entre autres, de « blanchiment d’argent dans le cadre d’un réseau criminel organisé transnational ».
F. Guellil
