La France, dont l’Algérie est le premier client, enregistre toujours une baisse de ses exportations de blé vers notre pays. En effet, selon les dernières statistiques de l’Établissement public FranceAgriMer, les exportations vers l’Algérie (premier débouché des blés français, à destination des pays tiers) sont en diminution de 44%, avec un peu moins de 2 Mt contre près de 3,6 Mt l’an passé, à la même date. Sur l’ensemble du Maghreb, les exportations reculent de 45% d’une campagne sur l’autre et s’élèvent, après 8 mois de campagne, à seulement 2,6 Mt. La France a vu également ses exportations de blé vers l’Algérie baisser en 2014, en raison de la mauvaise qualité de la récolte, selon le même Établissement. Les autres fournisseurs de l’Algérie sont le Canada, les États-Unis et l’Allemagne. La baisse des prix a permis de vendre du blé français aux fabricants asiatiques d’aliments du bétail et de constater, ainsi, des chargements vers des destinations inhabituelles (Bangladesh, Corée du Sud, Thaïlande), et ce, pour plus de 0,5 Mt. Néanmoins, la faiblesse des prix du maïs, sur le marché mondial, constitue une limite au marché asiatique du blé fourrager. La mauvaise qualité des céréales, produite en France, reste donc la première raison qui pousse l’Algérie à se tourner vers d’autres fournisseurs. D’ailleurs, l’on se rappelle de l’information qui est sortie en décembre 2014, où il a été indiqué que l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC) a été secoué par le scandale lié à l’importation de 45 000 tonnes de blé et orge impropres à la consommation. Après un marché conclu entre l’OAIC et le fournisseur hexagonal, Granit, les quantités ont été transportées à bord de deux navires français, «RAINBOW» et «CAMBPAUL». Soulignons que d’importantes quantités de ce produit impropre à la consommation ont également été transférées vers les ports d’Oran, de Mostaganem et d’Annaba. La commission de protection de l’Office a décidé de porter plainte contre les responsables de ce dernier pour conclusion de marchés douteux, ayant coûté des dizaines de milliards au Trésor public, ainsi que pour atteinte à l’économie nationale. En revanche, d’autres clients traditionnels de la France, à l’image du Maroc et de l’Égypte, ont, quant à eux, tourné le dos aux fournisseurs français au profit des Russes et Ukrainiens. Par ailleurs, notons que les importations des céréales (blé, orge et maïs) se sont établies à près de 940 millions de dollars (usd) au 1er trimestre 2015, contre 797 millions usd à la même période en 2013, en hausse de 17,84%, selon les services des Douanes algériennes. Quant aux quantités importées de céréales, elles ont connu une tendance haussière de près de 28% avec 3,51 millions de tonnes, contre 2,74 millions de tonnes durant la même période de référence, indiquent les données du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Par catégorie de céréales, les importations de blé (tendre et dur) ont atteint 625,82 millions de dollars entre janvier et mars 2015, contre 548,59 millions usd sur la même période de l’année écoulée, en hausse de plus de 14%, relèvent les Douanes. Les quantités de blé importé ont connu, au 1er trimestre 2015, une augmentation de 19,52% à 2,06 millions de tonnes, contre 1,72 millions de tonnes durant les trois premiers mois de 2014, une hausse tirée, essentiellement, par le blé dur, dont la facture d’importation a connu une croissance de près de 54%.
Ines B.