Depuis qu’il a échoué à l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 en compagnie de trois autres candidats face au vainqueur, Abdelmadjid Tebboune, on en a plus ou moins entendu parler d’Azeddine Mihoubi. Jusqu’à ce qu’il décide, au soir de ce mardi, de rompre le silence pour se « taire à jamais ?» sur le plan politique.
En effet, dans un communiqué, diffusé ce 3 janvier vers 23 heures, sur sa page Facebook, l’ancien candidat, qui a croisé le fer en 2019 avec l’actuel président de la République et les Abdelkader Bengrina, Ali Benflis et Abdelaziz Belaïd, et qui a fini à la quatrième position dans la course électorale, a annoncé son retrait de la vie politique et partisane, le RND, comprendrions-nous. Un retrait qu’il motive par un retour à la vocation originelle, à savoir reprendre sa plume pour écrire et produire de quoi enrichir le paysage culturel national. Autrement dit, retiendra-t-on expressément dans ce texte ce qui a marqué le plus sa sortie publique, la dernière tentons-nous de dire, et à en croire l’ancien ministre de la Culture : « Je réitère une fois de plus, à l’opinion publique mon retrait de l’action politique et partisane ». Et s’il dit réitérer, c’est aussi pour confirmer ce qui a déjà été raconté à son sujet, en sus d’un démenti de toutes les supputations concernant son « avenir » politique. Et ce n’est pas par arrière-goût ou ressentiment par rapport au bilan de son parcours politique qu’il décide de quitter la scène. D’ailleurs, le confie-t-il aux citoyens, « j’ai participé à toutes les joutes électorales par sens de patriotisme et de citoyenneté, et dont je suis très fière ». Pour ne pas dire, sa participation aux joutes de décembre 2019. Et ce n’est pas non plus un désengagement total envers le pays au profit duquel « je serai ce que toujours je l’ai été, un soutien indéfectible aux institutions étatiques et un appui à leurs efforts de progrès, de renouveau et de préservation des acquis obtenus par la société algérienne avec un esprit de dialogue, d’initiative et d’innovation, et ce partant des valeurs de notre glorieuse Révolution de Novembre ». Désormais, l’opinion publique redécouvrirait le Azeddine Mihoubi qui animait la vie culturelle, celui qui produit des livres, comme il en savait bien le faire en gentleman, lors de ses échanges avec lecteurs et public. La page politique ainsi tournée pour l’ancien patron du RND, « Je me consacre et consacrerai totalement au travail d’écriture et à l’acte culturel par lesquels j’ai débuté ma carrière voilà une quarantaine d’années, contribuant ainsi à consolider l’entité de l’État, son identité, sa pluralité culturelle et son rayonnement au niveau international », pouvait-on lire ce qui s’apparentait à une confidence, mais qui ne l’est plus désormais.
Farid Guellil