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Et si l’on respectait les règles du professionnalisme à la lettre ? Ligues 1 et 2 : des privilèges spéciaux et des si…

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Décors hideux. Ouverts, c’est cyclique, sur des sautes d’humeur prévisibles. Justifiées ? à chacun son appréciation. On peut dire, pour notre part, avec des pincettes, que oui, les dirigeants de clubs en majorité en faillite, honorant rarement (on ne dit pas les clauses de contrats dont on ne sait rien) leurs engagements. Le foot algérien et l’argent. Des liens obscurs…

Par Azouaou Aghiles

Totale opacité
Quel est le salaire moyen d’un joueur algérien dans les deux paliers supérieurs (allez, on se fait violence, et on les appellera «professionnels» mais, on l’aura compris, au sens étriqué du terme) de compétitions en mal (on ne parlera pas du piètre spectacle offert à l’occasion de journées pour la plupart heurtées, où la contestation, à tout-va, l’emporte) d’émotions fortes ? Rares sont ceux en mesure d’avancer des chiffres fiables, les dessous de table et l’opacité dans les relations contractuelles rendant toute lecture difficile voire impossible. Ce que l’on sait à travers des fuites ? Tout simplement que les chiffres font jaser. à rendre jaloux bien (on évitera de parler de tous les laissés-pour-compte parmi les milliers de jeunes qui bravent les conditions catastrophiques offerts par les gestionnaires de nos si désuètes enceintes sportives promises pourtant à la casse et donnent du piment à des parodies de football, d’interminables parties de pousse-ballon tournant au pugilat et se terminant donc, généralement, en queue de poisson) des sommités dans le domaine de la finance et de secteurs clefs dans nos murs. Entre un million et trois millions (lire 100 et trois cents millions de centimes nets – ouf, enfin et on arrive à notre sujet central- d’impôts) de dinars et l’impression pas aussi bizarre que cela est que l’on se f…t de son monde. Entre 1et 3 millions de dinars pour un tel «accouchement». Au forceps. Forcément difficile quand le rapport qualité-prix est là pour confondre des vendeurs de «spectacle» (on ne dira pas rêve, dont nous bercent les vraies artistes par images satellites interposées) ne rapportant, en majorité, rien à la communauté sinon de vivre (grassement) au crochet de simples contribuables de moins en moins enclins à jouer le rôle de comparse. De dindon d’une grotesque farce que le peu d’engouement auquel on assiste (la fréquentation est en baisse sensible mis à part certaines affiches et il y a de moins en moins de monde dans nos stades où la moindre des conditions élémentaires – il ne faut pas trop demander, n’est-ce pas ? à des acteurs ne pouvant donner mieux»- de confort et de sécurité n’est pas garantie, ajoutant ainsi une dose supplémentaire à l’incurie ambiante) enregistré ces dernières saisons frappées du sceau de la mauvaise gestion (des responsables en situation de totale démission, voire en quasi-coma, à l’instar d’une LFP hors-champs et de présidents de clubs à l‘incapacité manifeste d’apporter ce «plus» attendu) d’une violence endémique et de la corruption.

On coupe court
Privilégiés, nos stars en carton le sont-ils pour autant ? Pour le petit fonctionnaire, le retraité et les jeunes sans emploi, la couleuvre est tellement grosse. Difficile à avaler, nos footeux du week-end, de plus en plus dans la ligne de mire (n’est-ce pas la raison première pour laquelle la DNCG, le gendarme chargé de veiller au respect des lois et à l’égalité de tous les salariés devant le fisc) des services compétents en la matière, s’ils bénéficient toujours d’un statut particulier (avec tout ce que cela suppose comme avantages que l’employeur est dans l’obligation de fournir pour ne pas sentir le souffle, la terrible pression d’une rue présente plus que de raison quand il s’agit de prendre des décisions, comme, par exemple, limoger un coach quand les résultats ne suivent pas) auprès du supporter lambda défraye cycliquement une chronique pas toujours aussi «sportive» quand la discipline (chez nous) atterrit droit dans les rubriques faits divers. Entre avantages fiscaux (si tant est les caisses y afférent en bénéficient, ce que l’instance de Abdouche dément catégoriquement en signalant l’absence totale- un seul et unique club en règle sur les 32 composants la pseudo-élite incapable de fournir un seul joueur à l’E.N. dans un dossier aussi sensible, mais qu’il faudra dépoussiérer et assainir en urgence, cela fait forcément désordre, font l’effort), une propension exagérée, permanente à revendiquer des droits salariaux somme toute, et on n’en disconvient pas, légitimes (des grèves sont annoncées périodiquement ici et là et touchant pratiquement toutes les formations activant au sommet de la hiérarchie nationale en raison de gros retards dans le payement des mensualités et des primes de matches) et une qualité de spectacle laissant à désirer, une grande partie de l’opinion, bernée par ses dirigeants (une oligarchie aux appétits monstrueux et dont des figures de proue, par dizaines, font le show médiatique en rendant des comptes à la justice et défilant devant les tribunaux, rendent compte de la gravité des délits, avec en super affiche, des montants stratosphériques directement pompées des poches, encore et toujours, de ce pauvre contribuable auquel il est toujours demandé de boucher les immenses trous du trésor public en s’acquittant, à la source, sa minable fiche de paie, de ses devoirs) et écrasée par un quotidien lourd à porter et confinant à la déprime généralisée, veut que cesse le déni. Nos «stars» du ballon rond, chouchoutées mais incapables d’élever le niveau, peu enclins à la solidarité, sont plus que jamais dans le viseur après toutes les affaires qui ont terni les derniers exercices, en nous offrant de véritables «footballgate». Ces matches arrangés, avec preuves à l’appui, mais vite étouffées, qui ont ébranlé un milieu à part où tout semble permis. Où personne ne veut réellement f…tre son nez.

Le footeux et … la petite ménagère
L’Algérie, sur la voie du changement, descend dans la rue depuis maintenant dix longs mois, pour revendiquer la fin des inégalités, les séismes judiciaires et financiers en cours rendant compte de faits du prince donnant à une facture (sur tous les plans et à tous les niveaux de décisions) déjà lourde à payer, des allures de drames permanents pour la petite ménagère qui ne comprend pas, elle qui est «invitée» à passer à la caisse, pourquoi elle cotise plus qu’un joueur bénéficiant d’indus privilèges. Comme par exemple briller par son absence auprès des services de la CNAS et des impôts. Après les joueurs de la Ligue 2 (ce qui explique le report de la journée prévue initialement pour avant-hier, samedi) qui viennent de débrayer, leurs homologues de la Ligue 1 ne devraient pas tarder à suivre cette voie, en menaçant d’entrer en grève. La revendication, simple (encore une fois légitimement), des salaires impayés depuis des mois pour certains. Mais ne disent pas, au contraire, du simple agent d’entretien et toutes les autres fonctions (avec un salaire ne permettant pas de joindre les deux bouts et donc des fins de mois plus que difficiles), leur reconnaissance quant aux coups de pouce que leur confère leur «métier» (on sait que leurs carrières courtes, souvent éphémères) et l’insignifiance (plafonnées à des seuils défiant toute logique voire absence scandaleuse) de leurs cotisations qui soulèvera récemment bien des questionnements. Comme dans de nombreux pays où le sport-roi est érigé en véritable industrie du spectacle et générant des bénéfices colossaux, des personnalités de plus en plus nombreuses sont montées au créneau pour réclamer (toutes proportions gardées évidemment, notre ballon rond vit sur une autre planète et est régi par des règles d’un autre âge) des réformes, le système actuel faisant l’unanimité contre lui-même si les forces d’inertie et les champions du statu quo (d’énormes intérêts sont en jeu, il y a donc à boire et à manger) ne sont pas faciles à débusquer. Difficiles à manier. Mal en point, le football algérien, qui ne profite pas d’une conjoncture favorable (on semble mal digérer l’exploit des «Verts» en CAN 2019 en égypte), s’il ne sait pas compter ses sous (on dépense sans compter et, surtout, sans risques de rendre des comptes quand ce sont les subventions étatiques qui le maintiennent en vie, mais jusqu’à quand et avec quelles perspectives?), n’est assurément pas au bout de ses peines. La raison, et avec le tarissement des sources de financement et la situation de faillite générale que les «32» traversent, qui veut que le train de vie de notre «élite» est en contradiction flagrante avec un tableau (des plus noirs malheureusement) n’incitant pas à l’optimisme, nos clubs (sur)«vivant» au dessus de leurs «dérisoires» (sic) moyens. Un réajustement, si tant est le terme, colle à la réalité, et des soucis en perspective. La fin des illusions sur la route d’un professionnalisme de pacotille. Des changements brutaux et, peut-être, une nouvelle descente aux enfers pour un jeu à onze algérien assistant impuissant à l’émergence (heureusement que l’on peut encore compter sur un formidable réservoir en expatriés) de nouvelles forces sur le continent conjuguant la bonne gestion et le travail à long terme. De nouvelles règles. Comment et quand ? Ce que l’on sait c’est que les choses urgent. En allant au plus vite (brutalement avec tous les risques que cela suppose ?) vers de meilleurs équilibres. La suppression de certains avantages n’étant pas en reste. Pari difficile et on ne le fait pas dire.
A. A.

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