À la veille du match amical contre la RDC, samedi dernier, la milieu de terrain algérienne, Lina Boussaha, s’est confiée dans une interview publiée sur la page officielle de la FAF sur les ambitions de l’Équipe nationale féminine en vue de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations 2024 (reporté à juillet 2025). Un discours lucide, porté par un réel esprit conquérant.
À l’approche d’une compétition majeure comme la CAN, les mots des cadres d’une sélection prennent un relief particulier. Ceux de Lina Boussaha, ancienne joueuse du PSG et aujourd’hui pièce maîtresse de l’équipe algérienne, témoignent d’un engagement total et d’un objectif clair : inscrire l’Algérie dans l’histoire du football féminin africain. Interrogée par la page officielle de la FAF sur YouTube, la joueuse de 26 ans a d’abord évoqué la préparation intense que mène l’équipe depuis plusieurs semaines. Après un premier regroupement à Oran, marqué par une forte charge physique et tactique, les Verts féminines poursuivent leur mise au point à Alger, avant de rejoindre le Maroc pour la phase finale de la CAN 2024 (reportée à juillet 2025). « On a posé les bases physiques, on a beaucoup travaillé physiquement, c’était un peu dur, un peu beaucoup dur (rires) », a-t-elle expliqué, soulignant l’importance de cette période pour l’assimilation des principes de jeu et des automatismes. Un travail en profondeur a été mené, à la fois en salle et sur le terrain, sans négliger la tactique et les configurations de match.
Un discours d’ambition et de réalisme
Mais au-delà de la préparation, c’est l’ambition affirmée de Boussaha qui a retenu l’attention. « L’objectif principal, c’est de gagner la CAN. Il n’y a pas de secret », a-t-elle lancé avec une détermination qui en dit long sur l’état d’esprit du groupe. « Ce serait historique », a-t-elle ajouté, consciente de la portée d’un tel accomplissement. La joueuse n’en reste pas moins lucide sur les obstacles à surmonter : « Il faut vraiment prendre étape par étape. On a un groupe robuste avec le Nigeria, la Tunisie, le Botswana… mais on n’a rien à envier aux autres équipes. » Cette approche prudente mais volontaire traduit une maturité nouvelle au sein de la sélection. Évoquant l’état d’esprit collectif, Boussaha insiste sur la solidarité et l’unité : « L’Algérie, ce n’est pas une petite nation. » Un message clair pour ceux qui sous-estiment encore le potentiel du football féminin algérien, souvent relégué à l’ombre malgré les progrès réalisés ces dernières années. Sur le plan personnel, la milieu de terrain souhaite s’impliquer pleinement dans cette dynamique positive. « J’espère amener ma touche personnelle, mes qualités au sein du groupe », a-t-elle confié, avant de rappeler que la réussite passera par une harmonie entre le jeu collectif et les talents individuels : « Si chacune ajoute sa touche individuelle en respectant les consignes du coach, on a quelque chose à faire. » Ses propos traduisent une volonté d’élever le niveau de l’équipe nationale par un engagement total, aussi bien sur le terrain qu’en dehors. À travers son discours, c’est tout un collectif qui semble animé par un désir profond de marquer les esprits sur la scène continentale. À quelques jours du début de la compétition, la sélection féminine algérienne affiche donc un état d’esprit conquérant. Reste maintenant à concrétiser ces ambitions sur le terrain.
Mohamed Amine Toumiat
