Continuer à penser comme l’épicier du coin qui compte les petits sous, se méfier, de bout en bout de tout ce qui se dit au sujet de la mise à niveau des entreprises algériennes, dans le cadre d’un fonds créé par l’État et n’accordant aucune importance aux volets liés au management, à l’entrepreneuriat et à l’amélioration des conditions de travail et du niveau de vie du personnel.
Une idée fausse qui a pu résister dans les esprits des promoteurs et opérateurs algériens qui se sont réveillés, un beau matin, et autour d’eux des grandes boîtes de marques internationales en train de construire des bâtiments, ouvrir des routes, réaliser des grands aménagements hydrauliques et des infrastructures de base. Et au lieu que les entreprises algériennes du bâtiment songent sérieusement à la création de groupements forts disposant des moyens adéquats et appropriés pour pouvoir prendre en charge des méga projets, elles sont restées confinées dans leur petit territoire de famille restreinte. Concurrencées, sur leur propre terrain, par les sociétés étrangères, dotées d’un savoir- faire avéré et reconnu mondialement sur les plans de la qualification et de la certification ISO, différents paliers de mérite, les entreprises algériennes du BTPH n’arrivaient pas à se placer sur l’échiquier de la concurrence nationale et internationale pour arracher le tapis sous les pieds des entreprises étrangères et obtenir des marchés cédés après parution des appels d’offres sur la presse écrite. La règle d’or à connaître et à appliquer s’articule autour de la qualité des produits à construire, les délais optimums de livraison des projets et les coûts mieux-disant d’estimation des marchés. Ne possédant pas la qualification et la certification requises, d’un côté, et ne disposant pas les moyens financiers pour tenir tête aux grandes sociétés, d’un autre, les entreprises algériennes notamment celles fraîchement créées, faute de plan de charge, ont fini par jeter le tablier. Sur ce plan-là on rejoint l’Agea qui estime que 600 entreprises du BTPH ont fermé leurs portes entre 2010 et 2011. A cette époque, il est bon de le rappeler, des bureaux de wilayas affiliés à l’Agea avaient saisi les walis pour leur demander à ce qu’il leur soient consacrés des parts de projets. L’idée développée est de songer aux projets de taille moyenne, à la portée des moyens matériels et financiers de nos entreprises. Par ailleurs, les ouvriers qualifiés, mis à l’épreuve pendant une période d’essai par les entreprises, de droit algérien, gérées par des étrangers et constatant un mieux qualitatif sur les plans socioprofessionnels et rémunération salariale, ont saisi cette opportunité qui leur permet d’évoluer dans des grandes entreprises en mesure d’avoir des plans de charge conséquents. L’exemple des entreprises chinoises est à citer dans ce cadre précis. En décembre 2013, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, avait lors de la visite qu’il a effectuée à Aïn Témouchent, donné le coup d’envoi d’un grand projet, confié au Chinois pour la réalisation de 1000 logements sous la formule AADL. Ce mardi, recevant son hôte du Portugal, Sellal avait parlé d’un mégaprojet, de 50 000 logements en cours de négociation, qui va être cédé aux entreprises portugaises. L’hôte européen avait déclaré, durant le JT de 20 heures, qu’il existe 300 entreprises portugaises qui travaillent en Algérie. Être ou ne pas être, telle est la devise qu’il faut suivre et telle est la formule à adopter. Et pour y arriver, il n’y a pas 36 chemins mais un seul. C’est l’amélioration des prestations des services, un besoin utile et pressant pour les entreprises algériennes qui doivent se comporter autrement et songer à créer des groupements solides en mesure de concurrencer les grandes entreprises venues de tous les coins du monde. A suivre.
Boualem Belhadri
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