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ENTRE RÉSISTANCE, PRÉSERVATION DE LA SOUVERAINETÉ ET PRESSIONS INTERNATIONALES : Le Liban face aux frappes israéliennes 

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Dans un contexte politique de plus en plus tendu, marqué par une intensification des frappes israéliennes dans le sud du Liban, le président libanais, Joseph Aoun, a tenu à clarifier sa position sur le dossier sensible de l’armement de la résistance, en appelant au dialogue et à la préservation de la souveraineté nationale.

Un drone de l’armée israélienne a frappé un véhicule civil à la périphérie de la localité de Kouthariyat al-Siyad, tuant un homme et en blessant un autre. Cette attaque s’inscrit dans une série d’agressions similaires : vendredi, un Libanais a été tué à Ghaziyeh, à l’entrée de Saïda ; mercredi, une moto a été ciblée à Hanine, faisant un mort et un blessé ; un autre civil a péri à Wadi al-Hujair la même journée ; et mardi, une frappe contre Aytaroun a causé la mort d’un homme et blessé trois personnes, dont un enfant. Ces opérations militaires israéliennes, répétées et coordonnées, constituent une violation manifeste du cessez-le-feu conclu avec le Liban le 27 novembre 2024. Les zones touchées s’étendent désormais bien au-delà du sud, englobant la Békaa et même la banlieue sud de Beyrouth. Par ailleurs, Israël continue d’occuper cinq positions stratégiques dans le sud du Liban, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Dans ce climat explosif, l’armée libanaise a annoncé dimanche la découverte d’un stock de roquettes et de rampes de lancement dissimulés dans un appartement de la région de Saïda-Zahrani, destinés à être utilisés contre les territoires palestiniens occupés. Plusieurs suspects ont été interpellés, et des enquêtes judiciaires sont en cours. Malgré les spéculations relayées par certains médias sur une éventuelle implication de la résistance libanaise, un responsable du mouvement a formellement démenti toute participation à ces tirs récents, réaffirmant l’engagement du Hezbollah au respect du cessez-le-feu. Le mouvement insiste que ses opérations se concentrent exclusivement sur la défense nationale face aux agressions de l’occupation israélienne. 

1500 soldats supplémentaires déployés 

Sur le terrain, le Liban renforce progressivement sa présence militaire au sud  : 1 500 soldats supplémentaires ont été déployés le long de la frontière, portant à 6 000 le nombre total de militaires dans la zone. Les autorités prévoient même d’augmenter cet effectif à 10 000 dans un avenir proche, afin de mieux contrôler le territoire et d’éviter une escalade. La communauté internationale s’inquiète de la possibilité d’un embrasement. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un appel pressant au respect intégral des engagements existants, exigeant notamment un retrait total des forces israéliennes du sol libanais. Il a également souligné l’importance d’une coopération étroite entre la FINUL et l’armée libanaise pour assurer la stabilité régionale. Pour Guterres, un avenir de paix au Moyen-Orient est encore possible, à condition de privilégier le dialogue, la solidarité et la volonté politique. Face à la résurgence des tensions, les autorités libanaises, la résistance et la population sont confrontées à une équation particulièrement complexe : préserver la souveraineté nationale, maintenir l’unité interne et faire face aux menaces extérieures tout en évitant de sombrer dans une guerre ouverte. Dans ce contexte, des voix s’élèvent au sein du pays, certains médias et responsables étrangers évoquant la nécessité de désarmer la résistance libanaise. En réponse, le président libanais Joseph Aoun a souligné, lors d’un échange avec le patriarche maronite Béchara Boutros Raï, que toute discussion sur cette question doit se faire dans un climat apaisé et par le biais du dialogue national. Il a insisté sur la nécessité d’un « esprit de réconciliation » pour aborder des dossiers aussi sensibles. 

Le dilemme du désarmement 

Pour le chef de l’État, un éventuel désarmement ne pourra se faire qu’à travers un processus mûrement réfléchi, respectueux des équilibres internes et des réalités géopolitiques. Il a réaffirmé que la paix civile demeure la priorité absolue, et que seule l’armée nationale est investie du rôle de garantir la souveraineté du territoire. Le président Aoun a également rappelé que le combat contre la corruption reste un pilier central de son action politique. Il a souligné que la reconstruction d’un État solide passe par une justice indépendante et équitable, capable de mettre fin à l’impunité. Dans une déclaration parallèle, le secrétaire général adjoint de la résistance libanaise, le cheikh Naïm Qassem, a lui aussi réitéré l’attachement de son mouvement au cessez-le-feu et à la stabilité du pays. Il a insisté sur le fait que l’arsenal de la résistance est strictement défensif et constitue un rempart face aux ambitions expansionnistes d’Israël. « Ceux qui pensent affaiblir la résistance se bercent d’illusions », a-t-il martelé, ajoutant que les pressions exercées, notamment par les États-Unis, visent à désarmer le Liban pour en faire un territoire vulnérable aux diktats de l’occupant sioniste. Sur le terrain, les attaques israéliennes se poursuivent, laissant planer la menace d’une nouvelle guerre dans une région déjà marquée par des décennies de conflits. Le Liban, pris entre la défense de sa souveraineté et les injonctions de la communauté internationale, tente de préserver une fragile stabilité. Dans cette période critique, l’avenir du pays repose sur la capacité de ses institutions, de sa population et de ses acteurs politiques à résister aux pressions, à éviter l’escalade, et à défendre leurs droits sans sombrer dans le chaos. La paix, bien que lointaine, demeure un objectif auquel aspire un peuple meurtri, mais toujours debout.

M. Seghilani 

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