Après un rassemblement dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, les médecins résidents se sont donnés rendez-vous pour trois autres actions de protestations, dans les wilayas de Annaba, Tizi- Ouzou et Tlemcen.
Afin de pousser la tutelle à rouvrir les négociations, suspendues depuis le mois d’avril dernier, les médecins résidents ont décidé de réinvestir la rue, à travers des rassemblements et des marches dans trois régions différentes du pays (Centre, Est et Ouest). Baptisées « marches de la Résistance », ces marches ont eu simultanément à travers les trois wilayas, en attendant une action nationale pour la semaine prochaine. La décision de reprendre les marches a été prise dimanche 3 juin lors d’une réunion de tous les délégués du Camra, ayant abouti à poursuivre le boycott des gardes, faute d’une invitation au dialogue de la part de la tutelle. Autrement, leur objectif est de faire pression sur les deux tutelles (ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur) qui ont fait la sourde oreille à la proposition du Collectif de renouer le dialogue, en contrepartie de la reprise de l’activité de garde. Pour Dr Sofiane Bensba, membre du bureau national du Collectif et représentant de la wilaya de Tizi-Ouzou « la marche pour la région du Centre a été organisée pour exprimer haut et fort l’insatisfaction des médecins résidents et vise à dénoncer le mutisme de la tutelle ».Tout en rappelant qu’aucune réunion officielle de dialogue ne s’est tenue depuis le mois d’avril dernier, le Dr Bensba s’interroge quant aux raisons de ce « blocage »: « Depuis le 17 avril dernier, aucun dialogue sérieux n’a été initié mis à part la réunion informelle, avec le ministère de la Santé qui n’a duré qu’une dizaine de minutes et durant laquelle la tutelle a conditionné la reprise du dialogue par une reprise des gardes», a-t-il rappelé. Tout en rappelant que le Camra a répondu positivement à cette proposition, le Dr Bensba a regretté que « la tutelle ait fait la sourde oreille au geste de bonne foi du Camra, bien qu’elle se dit prête et ouverte au dialogue ». Interrogé au sujet des actions futures qui sont prévues par les futurs spécialistes, dans la mesure où la tutelle campe sur sa position, notre interlocuteur a affirmé que «des discussions sont en cours entre les membres du bureau national pour prévoir une action nationale au cours de la semaine prochaine». «On optera probablement pour une action nationale dans les jours à suivre», a-t-il affirmé. D’autre part, le Dr Bensba a qualifié la marche, d’hier, au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou d’un « grand succès », se réjouissant, à cet effet de la participation massive des médecins du Centre, auxquels se sont joints des confrères de Sidi Bel-Abbès et de la wilaya d’Oran. Néanmoins, au niveau de la wilaya de Annaba, le Camra a dénoncé que les forces de sécurité aient usés, encore une fois de la force pour réprimer les manifestants. « Le CAMRA s’attriste encore une fois que la force et la répression soient les seuls moyens de discussions comme cela s’est passé ce matin à Annaba », écrit le Collectif sur sa page officielle. En grève depuis le mois de novembre 2017, les médecins résidents ont décidé de boycotter l’activité de garde le 29 avril dernier, suite à la répression de leur marche à Alger. Les grévistes avaient le 3 juin dernier décidé de reprendre cette activité sous condition d’une relance des négociations. La seule réponse du ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, à cette proposition a été une surprise pour les grévistes. En effet, celui-ci a affirmé à l’issue de la séance plénière au Conseil de la nation, dédiée à la présentation du projet de loi sur la santé qu’il «n’est au courant de rien», et qu’il est «coupé du monde». Une réponse qui a poussé les contestataires à renoncer à cette reprise.
Lamia Boufassa