Le candidat indépendant à la présidentielle du 12 décembre, Abdelmadjid Tebboune, a été élu président de la République, à l’issue du scrutin, avec près de cinq millions de voix (4 945 116), soit un taux de 58,15% des suffrages exprimés.
En effet, Abdelmadjid Tebboune, et selon les résultats préliminaires de cette présidentielle, annoncés hier par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, qui a animé une conférence de presse au CIC, à Club des Pins, a obtenu 4 945 116 des voix exprimées soit un taux de 58,15%. Selon les chiffres donnés par l’ANIE, le désormais nouveau président de la République est suivi par Abdelkader Bengrina, candidat du mouvement El Binaa, qui a obtenu 1 477 735 des voix avec un taux de 17,38%. En troisième position viendra le candidat du parti Talaie el Hourriet, Ali Benflis, qui a récolté 896934 des voix exprimés (10,55 %). Le candidat du RND, Azzedine Mihoubi, s’est emparé, lui, d’un taux de 7,26% des suffrages à raison de 617 753 des voix exprimées. Enfin, arrive en dernière position, Abdelaziz Belaïd, candidat du Front El Moustakbal, avec 566 808 des voix exprimées pour un taux de 6,66% des suffrages.
En conférence de presse hier, et avant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 12 décembre, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, a pris tout son temps pour rappeler les dispositifs pris par son Autorité afin de garantir un vote « transparent », avec « zéro fraude », en apportant, à l’appui, les chiffres précédents relatifs à l’opération de vote. Ainsi après la fermeture des bureaux de vote et l’opération de dépouillement, il a été enregistré 8504 346 voix exprimées, 1 243 458 bulletins annulés et 11 588 voix qui restent en litige.
Mohamed Charfi a ensuite souligné, après avoir annoncé la victoire de Abdelmadjid Tebboune, que depuis le commencement de la campagne électorale et pendant l’opération de vote «aucun candidat n’était donné favori par l’ANIE», indiquant aussi qu’aucune fraude n’a été enregistrée et cela grâce aux efforts fournis par l’Autorité qui a encadré la présidentielle depuis son début jusqu’à donner les résultats des urnes. «Malgré quelques dépassements signalés dans certaines wilayas», allusion faite à Tizi-Ouzou et Béjaïa, où le taux de participation a été insignifiant et dont l’opération de vote a été arrêtée sitôt, dira Charfi, «je reste positif » dit-il en ajoutant, que «j’ai confiance en ce peuple qui a exprimé sa voix en toute liberté et démocratie jeudi ». Enfin pour clore ce chapitre, il appelle tous ceux qui se sont opposés au processus électoral «à respecter les différences des points de vue».
Par ailleurs, Charfi a salué les Algériens qui ont voté jeudi et exprimé leur voix en la glissant dans l’urne, ainsi que l’accompagnement de l’Armée nationale populaire et son commandement qui ont réussi durant cette période difficile traversée par le pays à « garder le pacifisme » sans faire « couler une goutte de sang ». Indiquant que le taux «élevé de la participation des citoyens à la présidentielle est une «réponse forte à ceux qui espèraient le contraire», et «une preuve que le peuple a réellement répondu à l’appel (vote : ndlr)».
Concernant le Hirak, déclenché le 22 février, Charfi a indiqué que le temps est venu pour « penser à l’avenir du pays et à nos jeunes », souligne-t-il, en affirmant que la seule solution de sortie de la crise actuelle reste le «dialogue» afin d’aller vers un «vrai consensus ». Enfin, Charfi suggère à toutes les voix discordantes d’oublier «nos différences et d’aller «vers l’avant ».
Sarah Oubraham