La célébration de l’Aid El fitr a coïncidé cette année avec le début du championnat le plus important de la planète à savoir la course pour la Coupe du monde de football. Les Algériens connus pour être très passionnés par ce sport, n’ont pas pu rester insensibles. Dérogeant au rituel de visites de familles et des proches durant les deux jours de fête, beaucoup ont en effet préféré rester collés aux écrans, pour suivre le programme du tournoi.
C’était donc un Aïd avec un goût de Coupe du monde. Le coup d’envoi de ce tournoi était plus attendu que l’Aïd el Fitr marquant la fin du mois de Ramadhan qui lui aussi a été également très vite oublié dans la foule. L’on peut dire alors que ce n’est pas tout à fait un Aïd comme les autres aux yeux des passionnés de football. Bien que la sélection algérienne ne fait pas partie des 32 équipes concernées par cette compétition, cela n’a pas empêché les téléspectateurs algériens de rentrer dans le bain et suivre le jeu à fond. Même si certains ont voulu s’acquitter très vite du devoir familial et consacrer uniquement les matinées pour les visites, pour d’autres il n’est pas question de rater la moindre minute d’un match Portugal-Espagne ou Iran-Maroc, ou encore France-Australie et Argentine-Islande. L’on aura retenu cette année qu’en kabylie, à titre d’exemple, les Tajmaats (un lieu du village ou se réunissent les hommes) qui de coutume débordent de monde lors des fêtes religieuses, ont été pour la plupart désertées. C’est ce dont témoigne d’Amar-F du village Ait bouadda dans la commune d’Azazga. Il dira que la Coupe du monde de football de cette année a réussi à changer ce que le temps n’a pas fait. Se disant avoir été surpris de voir Tajmaat vide durant les deux jours de fête, il a poursuivi avoir compris par la suite que les jeunes, les moins vieux voire même les vieux, étaient restés chez eux pour regarder les premiers matchs, notamment celui ayant opposé l’Espagne et le Portugal. Selon le témoignage d’un chef d’un autre village de la même commune, habituée à organiser des déjeuners collectifs à base de couscous et d’œufs, durant les fêtes de l’Aïd, pour cette année notre source révèle que la tradition a été célébrée différemment. Selon lui, beaucoup de jeunes du village n’ont pas participé aux préparatifs à cause des matchs. Il dira qu’il a été également question d’insister sur les autres pour venir donner un coup de main, mais qui étaient tout de même déçus de rater les rencontres de football programmés lors de ces deux jours. Il faut souligner, tout de même, que le football n’est pas le sport favori de tous les Algériens, en tout cas, pas au point d’en faire une priorité. Même si ce rendez-vous sportif qui revient chaque 4 ans, est le plus attendu des championnats dans le monde entier, pour certains il n’est pas question de rater une journée de partage, de joie et de convivialité avec les membres de la famille, des proches, des amis ou des voisins.
Ania Nait Chalal