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Égypte : au moins 27 soldats et policiers tués dans une série d’attentats

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Trois attaques simultanées, revendiquées par la branche égyptienne du groupe État islamique, ont visé la police et l’armée jeudi soir dans le Nord-Sinaï. Cette explosion de violence coïncide avec l’anniversaire de la révolution qui mena en 2011 à la chute de Moubarak. Le Sinaï est de nouveau frappé par la violence. D’après un bilan officiel et provisoire, au moins 27 membres des forces de l’ordre égyptiennes ont trouvé la mort jeudi soir lors d’attentats simultanés visant la police et l’armée. À al-Arich, ces attaques, menées avec des tirs de roquettes et une voiture piégée, ont touché des bâtiments des forces de la police, de l’armée ainsi qu’une zone résidentielle, où habitent des officiers, tuant 25 militaires. À Rafah, point de passage avec la Palestine, c’est un commandant de l’armée qui a été pris pour cible à un check-point, tandis qu’un agent de police périssait dans l’explosion d’une bombe sur le bord d’une route à Suez. Selon la télévision d’État, les bureaux du journal gouvernemental al-Ahram auraient également été détruits dans l’explosion.
Ces attaques, qui coïncident avec l’anniversaire de la révolution qui mena en 2011 à la chute de Moubarak, ont été revendiquées jeudi soir par la branche égyptienne du groupe État islamique. En octobre dernier, trente soldats avaient déjà péri dans un attentat survenu près d’al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï. L’attaque avait alors poussé les autorités à décréter l’état d’urgence sur un périmètre allant d’al-Arich à la ville de Rafah, sur la frontière avec la bande de Gaza palestinienne – un état d’urgence qui avait été prolongé dimanche dernier, et qui s’agrémente d’un couvre-feu de 17 heures à 4 heures du matin. Face à la recrudescence des violences dans cette zone réputée volatile, les autorités avaient également amorcé la destruction de centaines de maisons dans l’objectif de créer une zone tampon le long de la frontière et d’en finir avec les tunnels de contrebande entre Rafah et la bande de Gaza.

Un cercle vicieux de violence
À la suite de l’attaque de jeudi soir, l’armée égyptienne s’est empressée de publier un communiqué qualifiant cette violence de «riposte» aux opérations militaires «à succès» menées contre les militants islamistes dans cette région. Mais les habitants du Nord-Sinaï, pris en otage entre le climat de terreur infligé par les djihadistes et la brutalité de l’armée, ont une autre lecture des événements: pour eux, les militaires ne font qu’entretenir un cercle vicieux de violence sans offrir de vraie solution.
Loin d’être décimés, les djihadistes se distinguent par une professionnalisation de leurs opérations. Lors de précédentes attaques revendiquées par Ansar Beit al-Maqdis, le groupe affirmait agir en représailles à la répression qui s’est abattue sur les partisans de l’ex-président islamiste Mohammed Morsi, destitué par l’armée en juillet 2013. Les terroristes ont également à leur avantage la maîtrise d’un terrain escarpé qu’ils connaissent bien mieux que l’armée. Contactés sur place, les habitants de cette zone parlent même de poches de résistance qu’Ansar Beit al-Maqdis contrôle intégralement, notamment dans la région de Cheikh Zouaid où des membres armés et encagoulés du groupe ont la main sur plusieurs check-points.

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